par Nicolas Bellet
06 mai 2024 - 18h53

Vermines

année
2024
Réalisateur
InterprètesThéo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield
éditeur
genre
sortie
02/05/2024
notes
critique
7
10
A

Kaleb, passionné d'animaux exotiques, fait l'acquisition d'une araignée et la ramène chez lui en banlieue parisienne. Celle-ci va réussir à échapper à sa vigilance et propager son espèce dans toute la tour. Placés à l'isolement, les habitants vont devoir survivre.

 

Un film d’araignées qui fait mouche

Pour son premier long métrage, Sébastien Vaniček impressionne de maîtrise, d’autant plus qu’il se confronte à un genre cinématographique rarement exploité dans l’hexagone : le film d’horreur à message social dans la grande lignée de La nuit des morts‑vivants et son sous‑texte sur le racisme de la société US des 70’s. Ici, on parle d’immigration et de banlieue, mais c’est tout comme.

 

En dehors des effets spéciaux réussis (du moins jusqu’à une certaine taille d’arachnides), ce qui frappe d’emblée dans Vermines, ce sont les cadrages et l’esthétisme très travaillés au service du sentiment d’enfermement ressenti par le quinté d’acteurs, tous très bons (Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko et Finnegan Oldfield). Visiblement, Sébastien Vaniček connaît son Alien par cœur, et c’est tant mieux.

 

Une bonne toile de fond

Bien entendu, le titre du film est à double sens : les vermines sont autant les araignées qui envahissent la tour que ses habitants, du moins aux yeux de la société, ici symbolisée par les forces de l’ordre et un voisin antipathique. Tous deux malheureusement traités de façon bien (trop) manichéenne. L’un des gros écueils du film avec sa fin qui manque un peu d’emphase, et quelques scènes d’émotion hors de propos.

 

En dehors de ces détails, le film fonctionne dès son prologue assez inattendu qui colle parfaitement au message du film, et certainement à la vision du voisin sur l’immigration. Puis continue sur sa lancée avec un générique lorgnant vers celui de Lord of Wars, ici avec un petit message écolo. Pour se poursuivre par ce grand remplacement de l'homme par l'araignée…

 

Si le film distille un message fort, il n’oublie pas de nous faire frémir à coups de jump scare propres à nous faire bondir de notre fauteuil, et plus d’une fois. Après tout, c’est ce qu'on est venu chercher. D’une grande efficacité sans être pour autant super original, Vermines est un film dans lequel la tension ne retombe jamais pour le plaisir viscéral du spectateur venu se faire une petite frayeur. Bien proprette cela dit. On ne tombe jamais dans le gore. À part les arachnophobes, le film est visible par tout le monde. Sauf peut‑être les réfractaires aux joutes verbales à coups de vannes et sur‑vannes qui inondent toujours les films situés en banlieue.

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4k
cover
Prix : 29,99 €
disponibilité
02/05/2024
image
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7.5
10
image

Une image sombre mais belle. Pas vraiment démonstratif ou spectaculaire, le HDR Dolby Vision permet de déboucher de fond en comble les scènes les plus hermétiques, apportant une visibilité à toute épreuve. Le huis clos en HLM est très cinématographique, avec de belles ambiances et cadrages inventifs. Sans parler du décor fabuleux du Pavé Neuf à Noisy-le-Grand, quartier que le réalisateur connaît bien.

7.5
10
son

Ça marche super bien côté son aussi avec des attaques d'araignées bien sonorisées, de la clarté dans les dialogues avec pourtant beaucoup de comédiens dans le champ et en espaces confinés, quelques effets intéressants et du rap bien balancé. Peut-être un petit manque de basses mais cela reste très agréable dans le genre.

8
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur et du coscénariste
- Commentaires audio des acteurs
- Making of (20')
- Interview du réalisateur (13')
- Interviews des acteurs (20')
- Made in Mac Guff (avant/après VFX) (2')
- Courts métrages : Crocs (30'), Pas bouger (8'), Holo (16') (8')
- Bande-annonce

Mentions spéciales pour le making of assez créatif dévoilant pour une fois les coulisses du film de façon brute sans blabla, ainsi que les commentaires audio du réalisateur et du coscénariste (c'est plus foutraque et redondant du côté des comédiens). Les aspects techniques sont souvent abordés par les deux principaux intéressés, avec moult informations sur le montage, les raccords, les placements caméra, et on en passe. 

 

Une belle édition complétée par trois courts métrages qui ont clairement permis à Sébastien Vaniček de faire ses armes. On retrouve d'ailleurs pas mal de similitudes esthétiques avec Vermines et son obsession pour les animaux. Dans l'interview de 20', ce dernier revient sur la bande de potes avec laquelle il travaille depuis 15 ans sur ses courts, mais aussi le sous-texte du film et la rapidité extrême (un an !) entre l'écriture du film et la mise en production. Un timing assez rare au cinéma.

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