28 octobre 2025 - 09h08

Yoroï

année
2025
Réalisateur
InterprètesOrelsan, Clara Choï
éditeur
genre
sortie salle
29/10/2025
notes
critique
3
10
A
soutenir

Exténué par une méga‑tournée et sur le point de devenir père, Orelsan déménage loin de tout, dans une maison isolée de la campagne japonaise. Au fond d’un puits, il découvre une armure aux pouvoirs étranges.

 

Seul avec du monde autour

On connaissait le goût du chanteur Orelsan pour le Japon et la culture nippone. Yoroï, qu’il a coécrit, révèle une véritable passion, que l’on sent authentique. La quasi‑totalité du film se déroule au Pays du Soleil Levant et fait grandement référence aux légendes locales. C’est d’ailleurs la belle idée de ce premier film réalisé par David Cayla. Enfin du nouveau dans le cinéma héxagonal. Et même si on sent un peu le studio, l’univers du film est assez sympathique. À l’image de la joute culturelle permanente opérée par le couple des deux héros, joués par Orelsan et Clara Choï, qui forment d’ailleurs un binôme trop kawaii !


Et heureusement, aurait on envie de dire, puisqu’ils sont non seulement présents dans presque tous les plans, mais très souvent aussi seuls à l’écran, juste attaqués par des créatures issues de la culture nippone. Mi‑monstres, mi‑gros n’importe quoi, donc. Très vite, le spectateur se demande si tout cela fait vraiment un film, avant de se laisser embarquer par la logorrhée et le charme du chanteur mêché.

 

Yoroï est d'ailleurs tout à sa gloire, ou du moins à celle du personnage de loser anxieux et sympathique qu’il s’est construit, album après album, clip après clip, au point que l’on pourrait facilement imaginer le film comme un prolongement de sa série biopic‑mockumentaire Montre jamais ça à personne.

 


D’ailleurs, le propos du film pourrait se résumer à un gros prologue du clip de la chanson qui clos le film. Une chanson introspective (géniale) dont Orelsan a le secret. Car, bien évidemment, cette armure qui encombre le roi de la punchline tout au long du film n’est autre qu’une métaphore autour du poids de la célébrité, de l’engagement amoureux et des angoisses liées à sa paternité. Le spectateur le comprend en 3 minutes, et le film est dans l’ensemble sans réelle surprise et malheureusement assez répétitif.


La fête est finie
Assurément trop long, Yoroï joue à fond la carte du fan service, notamment dans son troisième acte. S’il le fait assez bien, il s’essouffle néanmoins rapidement pour qui n’est pas passionné par Orelsan. Et encore, on est bien loin de ses meilleures prestations. D’autant qu’il se dédouble à un moment de l'histoire en mode Bien/Mal qui montre cruellement, là, ses lacunes en matière d’acting. On en serait presque à regretter que le ridicule ne tue pas. 


Reste que Yoroï ne manque pas d’ambition. Parfois, cela fonctionne, le film apportant assurément un vent nouveau indéniable en s’aventurant dans le fantastique d’aventure made in France. Mais ce n'est pas dû à la qualité de ses effets spéciaux (pourtant la spécialité du réalisateur et nerf de la guerre). À ce niveau, cela coince pas mal. Au pire, ils ne sont pas très jolis ; au mieux, ils sont bien inutiles. La plupart étant même redondants, comme cette vision qui revient sans cesse de l’estomac d’Orelsan et de tout ce qu’il a du mal à digérer. Métaphore, quand tu nous tiens !


Étrangement, même la musique du film (la spécialité d'Orelsan), pourtant signée en grande partie par l’ex‑Daft Punk Thomas Bangalter, laisse indifférent et plombe également souvent le rythme du film, qui n’en demandait pas tant. Avec une bonne demi‑heure de moins, Yoroï aurait été sympathique. Là, le spectateur attend, à la fin du long du métrage, clairement des jours meilleurs.

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