Interview
Éric Rochant - Möbius
Depuis vingt ans, on attendait le retour cinématographie d’Éric Rochant dans le film d’espionnage. Récit d’un retour en forme du metteur en scène des Pariotes.
j’ai demandé à ma femme ce qu’elle voulait ! Elle m’a répondu qu’elle aimerait bien que je fasse un film dans la veine des Enchaînés d’Hitchcock. Cette idée est restée dans ma tête. Puis mes producteurs, avec qui j’avais fait L’école pour tous en 2005, voulaient que je m’oriente vers un grand film d’espionnage. En clair, ils voulaient que je refasse Les patriotes. Le problème est que je ne voulais pas refaire la même chose. Finalement, j’ai mixé les deux idées : le film d’amour, car pour moi les Enchaînés est un film d’amour, et le film d’espionnage. C’est comme ça qu’est né Möbius.
[qEst-ce que la série Mafiosa a changé votre manière d’appréhender le scénario et les films ? tourner à deux caméras, en peu de prises et avec énormément de plans.
[qComment avez-vous « décroché » Jean Dujardin et Cécile de France ? on a parlé et il a dit oui. Pour Cécile, c’est un peu pareil. Vous savez, ce sont des niveaux de notoriété où on n’est plus sûrs de rien. Je ne peux pas me dire au moment du scénario que je vais faire un film pour Jean Dujardin et Cécile de France, et hop, ils me tombent du ciel. Ça ne fonctionne pas du tout comme ça.
[qQu’est‑ce qui, selon vous, a fait la différence ? j’ai d’abord filmé la scène dans sa continuité. Et à chaque changement de plan, je tournais l’ensemble de la scène. Donc à chaque fois, les acteurs pouvaient vivre le truc. Ils avaient le temps. Je n’ai pas découpé comme on fait d’habitude au cinéma. J’ai tourné comme si c’était un plan‑séquence à chaque fois. Ensuite, il y a un gros travail sur la grammaire cinématographique : c’est‑à‑dire où placer sa caméra pour dire quoi ? Si on analyse bien la scène, on voit l’alternance des différents points de vue. Et enfin, il y a une dernière écriture de la scène au montage, qui permet de souligner en détail ce que l’on raconte.
[qAvez-vous pensé les scènes d’amour de la même façon ? malheureusement, je n’ai pas fait exactement ce que je voulais faire. Au départ, comme c’était une bagarre dans un ascenseur, ce qui m’intéressait, c’était de faire un plan‑séquence de toute la bagarre. Les deux comédiens ont beaucoup travaillé la chorégraphie avec des coachs pour pouvoir la faire parfaitement de manière fluide sur le plateau. Tout avait été préparé de façon très précise. Seulement, sur le tournage, je n’ai pas pu le faire en plan‑séquence car le comédien Aleksey Gorbunov était fatigué et n’arrivait pas à faire le plan en entier. Ça devenait dangereux et j’ai dû découper la scène.
[qEst-ce que la fin a fait débat au sein de l’équipe de production ? ça a été tendu. À certains moments, effectivement, on m’a reproché d’avoir rendu les choses un peu compliquées en les rendant publiques. Ce n’était pas très grave. Mais il y a bien eu quelques moments de tension avec la production au moment du montage.
[qC’est-à-dire ?
ER : le processus de création est quelque chose de compliqué. Parfois, on est contents, d’autres fois, beaucoup moins et je n’ai pas voulu tricher sur les moments de colère avec mes producteurs. Quand on réalise, on n’aime pas la critique. On le fait même parfois savoir avec une certaine mauvaise foi. Mais il y a un temps pour la critique. Il y a même un ton pour la critique. Certains ne le faisaient pas au bon moment et pas avec le bon ton. Comme j’ai choisi de rendre compte de mon travail au jour le jour, je l’ai fait dans les bons jours comme dans les mauvais. Tout le monde a connu ça à un moment ou à un autre avec son producteur. Les rapports ne sont pas mauvais, ils sont tendus.

Regrettez-vous ?
ER : absolument pas !


Par Cédric Melon • Publié le 02/07/13
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