le 23 septembre 2009 - 18h17

Zack Snyder

Hyper-actif, over-entouré mais toujours « cool » et disponible, il faut tout de même se lever tôt et s'accrocher sérieusement à son dictaphone pour interviewer « Monsieur Watchmen ». Qu'importe, on est prêt à tout : traverser l'océan, le suivre de conférences de presse en avant-premières, et même jouer des coudes pour terminer sa question…
A

 

Comment définiriez-vous Watchmen ?

 

ZS C’est un film de super-héros pour adultes qui développe des thèmes d’adultes, tourne autour de réflexions d’adultes et qui s’adresse aux adultes. Mais ce que j'ai surtout essayé de faire, c'est de proposer un grand nombre de grilles de lecture. À chaque visionnage du film, je voulais qu'on découvre une nouvelle réflexion, un nouveau thème et une nouvelle pensée. Bien sûr, le « choc » n’est pas le même que la première fois, mais on gagne de nouvelles choses.

 

Comment s'y prendre pour réaliser une « fidèle » adaptation du comic éponyme d’Alan Moore, non seulement culte et intouchable pour les fans, mais aussi et surtout réputé inadaptable par de nombreux réalisateurs et auteurs ?

 

ZS Pour faire une adaptation « fidèle » comme vous dites, il faudrait filmer la BD plan par plan, planche par planche. Le film durerait 6h30 et coûterait 200 millions de dollars. Qui voudrait payer pour ça ? Personne. Encore moins un studio. Pour faire « mon » adaptation de Watchmen, je me suis contenté d’être le plus respectueux possible de l’histoire et de son contexte, avec un script de 140 pages et un budget raisonnable. Bien sûr, j’ai dû faire des choix et des coupes, mais j’ai essayé de conserver les thèmes qui m’ont le plus marqués la première fois que j’ai lu Watchmen.

 

Selon vous, est-ce que Batman aurait pu être un Watchmen ?

 

ZS Les gens ont dit que le premier Batman était un film noir. Au début, il va au sommet de l’Himalaya pour s’entraîner avec des Ninjas et devenir un super-combattant : c’est sympa, c’est cool, mais ce n’est pas « noir ». Watchmen ne propose rien de la sorte. Le Hibou a des problèmes d’érection, et c’est une certaine approche de la noirceur parmi d’autres que propose le film. Vous voyez, c’est radicalement différent de Batman !

 

Comment s’est passé le casting ?

 

ZS J’ai choisi chaque acteur un par un, personnage par personnage. J’ai voulu Patrick Wilson pour le Hibou en premier parce que c’était le rôle le plus difficile à faire compte tenu du personnage et de son style. Ensuite, j’étais plus serein pour les autres.

 

Rétrospectivement, à un moment donné, n’avez-vous pas été énervé que les auteurs ou les producteurs de la série Heroes empruntent tant de choses à Watchmen, alors que vous étiez en pleine préparation ?

 

ZS Ce qui m’a surtout énervé, c’est qu’ils reprennent beaucoup d'éléments de la BD et qu’ils s’offusquent quand on leur faisait la remarque : « Watchmen ? Qu’est-ce que c’est ? Une voiture ? ». Ils n’assumaient pas du tout cette évidence. Mais pour mon film, je trouve ça plutôt cool. À l’inverse d’Heroes, Watchmen raconte une histoire âpre, dure, sans concessions. C’est un film hardcore. Et plus personne ne peut faire de comparaison avec Heroes maintenant, parce que je suis allé jusqu’au bout de mon sujet et que j’ai tout assumé. Mon approche est complètement différente, et avant tout réaliste. Vous savez, s’ils avaient dit qu’ils rendaient hommage à Watchmen, j’aurais trouvé ça très bien. Mais prétendre le contraire, c’est complètement dingue. C’est même prendre les fans et le public pour des crétins décérébrés.

 

Si c’était à refaire, avec du recul, changeriez-vous quelque chose au film, au tournage ou au script ?

 

ZS Rien, absolument rien ! Je n’ai aucun regret et j’assume le film que j’ai tourné de A à Z, dans sa version cinéma comme dans ses versions longues pour la vidéo. Je l’aime tel qu’il est !

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