par Jean-François Lefevre
14 septembre 2011 - 14h32

Star Wars : épisode V - L'Empire contre-attaque - L'intégrale de la saga

VO
Star Wars : Episode V - The Empire Strikes Back
année
1977
InterprètesHarrison Ford, Mark Hamill, Carrie Fisher, Alec Guiness (IV, VI), Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman, Jake Lloyd/Hayden Christensen (I, II, III)
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Après le test de Star Wars : épisode IV - Un nouvel espoir, voici notre verdict pour l'épisode V. Pour ceux qui ont déjà lu notre premier test, vous pouvez directement vous rendre aux parties « Bonus » et « Verdict technique » de cette page. Pour les autres, voici un rappel de « l'historique » de la saga, qui conduira en 2011 à ces nouvelles éditions haute définition.

Octobre 2004. George Lucas donne son feu vert pour l’édition DVD de la première trilogie réalisée entre 1977 et 1983. Des versions remasterisées (le chiffre avancé à l'époque pour la restauration des trois films est de 10 M$ financés par la Fox) intégrant de nouvelles séquences et des effets spéciaux retravaillés pour le vingtième anniversaire de la ressortie de la trilogie en salles en 1997. Des DVD qui surclassaient, et de loin, tous les vieux laserdiscs et VHS des films.

Décembre 2006. Des éditions Collector limitées des épisodes IV, V et VI sont mises sur le marché sur un court laps de temps. Des DVD proposant à la fois la version originale des trois films (tels qu’ils ont été distribués en salles à l’époque, c’est‑à‑dire sans réécriture numérique des génériques, sans intégration de nouveaux éléments, sans correction ou affinage des effets spéciaux, en 4/3 et en Dolby Surround), et la version remasterisée de 2004 (16/9, Dolby Digital 5.1, avec les commentaires audio de George Lucas et des équipes des films).

Septembre 2011. Lucas et la Fox lancent sur orbite les Blu-Ray des deux trilogies, soit l'intégralité de la saga Star Wars. Un événement interplanétaire pour tous les fans d'Anakin Skywalker, Obi‑Wan Kenobi, Padmé Amidala, la princesse Leïa, Chewbacca, R2‑D2, Jar Jar Binks, maître Yoda et tout le bestiaire de la saga. Comme à son habitude, outre un réétalonnage complet des six films, George Lucas en profite pour modifier de nombreux plans (nous reviendrons sur ces changements ultérieurement…) qui ne manqueront pas, une nouvelle fois, de déclencher l'ire des ultra‑fans de la saga.

Mais afin d'apprécier cette sortie à sa juste valeur (et sur laquelle nous reviendrons film après film dans l'ordre de leur sortie cinéma, afin d'en détailler au mieux tout le contenu, extrêmement riche), il faut revenir sur la sortie DVD de 2004, reposant sur une étape essentielle : la restauration. Or, les Épisodes IV (1977), V (1980) et VI (1983) de la saga de Lucas commençaient à dater, d’où des copies de travail (celles du vingtième anniversaire en 1997) sérieusement altérées. Pour y remédier, George Lucas a confié l’essentiel du boulot à John Lowry (le lifting des Indiana Jones, c’est lui !), qui ne s’attendait pas à trouver les négatifs de ce monument du cinéma dans un état aussi catastrophique…

Au moment de la sortie en salles de La guerre des étoiles, personne, pas même George Lucas, n’espérait un succès aussi retentissant. Du jour au lendemain, des centaines de demandes de copies du film à partir des négatifs originaux affluèrent du monde entier. Le studio fut alors obligé d’utiliser sans cesse ces négatifs pour produire encore plus de copies de qualité. Paradoxalement, plus un film enregistre de succès, plus ses négatifs sont utilisés, et plus cette source essentielle et unique est endommagée (c'est moins vrai aujourd'hui avec les tournages tout‑numériques). Le succès de Star Wars ne s’est jamais démenti, et même si en 1997, les négatifs furent une première fois restaurés pour une nouvelle exploitation en salles, la demande pour ces nouvelles copies fut elle aussi très impressionnante. John Lorry et son équipe n’ont pu que constater l’étendue des dégâts devant l’ampleur de la catastrophe.

Après avoir été lavés deux fois (on le découvre dans les bonus de l'épisode IV), les négatifs ont dans un premier temps été transférés en haute définition, pour ensuite être envoyés à la compagnie d’effets spéciaux de George Lucas, ILM (Industrial Light and Magic). Lowry explique à titre de comparaison, que lorsqu’ils se sont attaqués à la trilogie Indiana Jones (restauration SD), lui et son équipe devaient parfois retoucher jusqu'à 100 000 petits grains de poussière pour chacun des longs métrages. Alors que pour une seule scène de La guerre des étoiles, le chiffre est monté jusqu'à 1 million ! Armée d’une batterie de 600 ordinateurs, l’équipe de restauration, constituée de près d’une centaine de personnes, s’est attelée à ce travail de titan. Les techniciens ont alors recoloré entièrement chacun des trois longs métrages. La colorisation fut plus aisée à pratiquer sur un support digital, même si l’harmonisation de l’ensemble a demandé une précision quasi machiavélique. Sans oublier que l’utilisation du support digital a permis l’ajout de sous-titres dans des conditions optimales. Une fois ce travail achevé, les hommes de Lowry disposaient d’une vidéo haute définition, certes recolorisée, mais qui mettait en exergue toutes les altérations de la pellicule.

Outre le problème de grain disgracieux à résoudre, ils devaient aussi faire en sorte que les scènes et effets spéciaux rajoutés en 1997 ne jurent pas avec le reste. De l’aveu de Lowry, des gens d’ILM et de THX, restaurer Star Wars a été la chose la plus difficile qu’ils aient jamais faite. C'est donc à partir de cette restauration en profondeur, et en numérique, que George Lucas a opéré cette ultime restauration Blu‑Ray.

Contrôlée successivement par THX, le laboratoire Deluxe et ILM, la saga comporte des avancées techniques majeures : restauration du format original avec 8% d'image en plus par rapport aux DVD, corrections des inversions de surrounds sur certaines séquences de l'épisode IV, et donc, vous l'avez compris, ultime restauration des six films à partir de fichiers numériques. Le résultat est incroyable de fraîcheur… Un rendu unique pour une saga qui a toujours été précurseur. Trente ans déjà pour cet épisode V, et ça ne se voit pas.

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Star Wars : Episode V - The Empire Strikes Back
Tous publics
Prix : 99 €
disponibilité
14/09/2011
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 6.1 (Discrete)
Anglais Audiodescription
Anglais pour sourds et malentendants
Espagnol Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, néerlandais, portugais, finnois, norvégien, suédois, danois
8
10
image
Comme pour le premier opus de la trilogie historique, cet épisode V est une réelle claque visuelle ! Plus récent de cinq ans, il profite logiquement du petit bon technologique de l'époque, même si certaines scènes font encore très « maquette » et certaines bébêtes rendent vraiment hommage (parfois volontaire) aux kaiju-eiga (ces films de monstres japonais de la grande époque). Cela est d'ailleurs particulièrement vrai sur les premières séquences du film dans la neige. Mais jamais nous n'avons vu l'épisode V dans ces conditions, avec une telle fraîcheur de l'image, une telle colorimétrie et une telle « propreté » (cf. remasterisation HD explicitée plus haut). Les gros plans sont d'une précision inouïe, les sabres laser flashy à souhait et la lisibilité quasiment jamais mise en défaut, même dans les scènes sombres. Pas un fourmillement ou presque, pas une griffure, pas un artéfact. Un travail de restauration idéal qui confère à ce rendu Blu-Ray une classe folle malgré son grand âge. On ne passe d'ailleurs pas loin de la note maximale. Nous aurions aimé rajouter une demi-étoile à notre notation technique, mais comme cela est impossible, nous répétons vraiment tout notre étonnement devant l'ampleur de la tâche accomplie. Mention spéciale à la texture fine, à la lumière gérée dans sa continuité et aux contrastes qui offrent une impression de relief salvatrice. Alors oui, l'effet loupe de la HD est toujours effectif et révèle au grand jour le moindre effet spécial bancal, mais l'on progresse sur un point bien visible par rapport à l'épisode IV : l'intégration des scènes rajoutées pour la ressortie cinéma des épisodes IV, V, VI en 1997. Ces séquences apparaissent mieux intégrées ici. Encore une fois, pour un film de 30 ans d'âge, c'est un régal.
10
10
son
Comme sur l'épisode IV, les pistes son offrent un spectacle inédit avec, en VO, six canaux discrets en plus du canal LFE. Quant à la VF DTS 5.1 mi-débit, elle propose là encore un mixage de (vraiment !) grande qualité, mais il lui est impossible de lutter avec la surpuissante VO DTS-HD Master Audio 6.1. Un monstre de bande-son. Et le spectacle commence dès les premières minutes du film avec des effets extrêmement précis sur la surround centrale arrière. Le ton est donné, et jamais avant la fin du film, il ne baissera d'intensité. Plus globalement, la scène sonore offre une ampleur inédite avec une dynamique énorme et une présence de tous les instants. En effet, le rythme de ce deuxième opus étant plus enlevé que celui de l'épisode IV, l'environnement sonore suit le mouvement. Les ingénieurs du son ont rivalisé d'ingéniosité pour créer des gimmicks audio, encore aujourd'hui reconnaissables entre mille. La VO DTHD Master Audio 6.1, au débit moyen de 4 Mbps, permet de les apprécier à leur juste valeur, et de découvrir une multitude de détails sonores inaudibles, ou presque, jusqu'alors. La course-poursuite entre le vaisseau Faucon Millénium et les chasseurs Tie dans le champ d'astéroïdes est très révélateur sur ce point, avec une spatialisation étonnante. Mention spéciale pour le caisson de basses qui s'ébroue régulièrement avec une vigueur nouvelle : les survols des destroyers de l'Empire sont menaçants à souhait. De même, jamais la musique originale de John Williams n'a été restituée avec autant de justesse, forte ou douce selon l'action. Elle fait totalement corps avec l'image et confère à Star Wars : épisode V - L'Empire contre-attaque un souffle totalement épique.
10
10
bonus
- Disque 2 épisode V : commentaires audio de George Lucas, du réalisateur Irvin Kershner qui a opéré sur ce deuxième épisode, de la comédienne Carrie Fisher, du sound designer Ben Burtt et du spécialiste des effets spéciaux Dennis Muren
- Disque 2 épisode V : commentaires audio plus techniques de l'équipe du film
- Disque de bonus 7 (épisodes I, II, III) : successions de modules d'archives toujours intitulés « Interviews », « Scènes inédites », « La collection », « Art conceptuel » pour les sections Naboo, Tatooine, Coruscant, Géonosis, Utapau, Mustafar, Kashyyyk l'ordre 66
- Disque de bonus 8 (épisodes IV, V, VI) : successions de modules d'archives toujours intitulés « Interviews », « Scènes inédites », « La collection », « Art conceptuel » pour les sections Tatooine, Étoile de la mort, Bataille de Yavin, Hoth, Dagobah, La cité des nuages, Poursuivis par la flotte impériale, Endor, Bataille de l'étoile de la mort 2
- Disque de bonus 9 : making of d'époque en SD, L'empire contre-attaque : les effets spéciaux en SD, Montres classiques : Le retour du Jedi en SD, anatomie d'un Dewback en SD, les guerriers des étoiles en SD, la technologie de Star Wars en HD, interviews de George Lucas et Irvin Kershner (réalisateur de l'épisode V), succession de parodies issues de la TV US, de dessins animés, du Net ou de séries TV (422')
Comme pour l'épisode IV, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y en a pour tous les goûts : les nostalgiques (tous les documents d'époque, les avant-premières filmées en 16 mm…), les technophiles (la restauration, les commentaires audio tous sous-titrés, les effets spéciaux), les rigolos (la série de parodies) et les artistes (les galeries photos améliorées). Et pour ajouter à notre plaisir, le menu de ces galettes HD est d'une simplicité déconcertante, voire même assez ludique. Et vu la somme conséquente de bonus, c'était loin d'être gagné. Pour être clair, tout est bien archivé, rangé planète par planète, jamais trop long (courtes interviews ou scènes inédites) et assez novateur (vous pouvez zoomer dans les photos des costumes pour apercevoir de plus près les détails). Chaque épisode possède donc ses bonus propres (ici, les commentaires audio, avec une préférence pour les interventions d'Irvin Kershner, jamais avare en anecdotes croustillantes), complétés par trois disques de bonus communs à tous les films (disques 7, 8 et 9). Nous avons tout vu, tout aimé (moins les commentaires de Carrie Fisher, souvent à côté de la plaque…), et particulièrement apprécié le contenu du disque 9, regroupant les très nombreux documents d'archives et plus d'une heure de parodies Star Wars. Soit près de sept heures de compléments, rien que pour ce dernier disque. Énorme. Des suppléments qui raviront tous les fondus de Lucas et qui auraient pu se nommer « Star Wars Inside » tant ils dévoilent les coulisses de prises de vues, de prises de sons, mais aussi les effets spéciaux (souvent très archaïques, fous ou improbables, et parfois les trois en même temps !), les anecdotes de tournage ou les décalages entre ce qui avait été écrit par George Lucas et ce qui a finalement été tourné. Entre autres passages à ne pas manquer, le pourquoi de l'attaque de Luke Skywalker par le monstre des neiges Wampa (elle justifie le visage déconfit de Mark Hamill, accidenté de la route pendant le film), le tournage épique à Finse en Norvège des séquences de tempêtes de neige pour économiser les frais de studio (le hic, c'est que qui dit tempête de neige, dit moyens de locomotion aléatoires : Harrison Ford a donc fait le voyage Oslo-Finse en chasse-neige, ce qui a pris des heures et des heures de route…). Le froid était d'ailleurs tellement intense que la machine chargée de faire sortir de la fumée du bipède à fourrure Tauntaun, pour illustrer sa respiration, n'a pas fonctionné. Toute l'équipe a alors allumé une cigarette et projeté sa fumée dans un sac plastique, qu'il ne restait plus qu'à placer à l'intérieur de la bête, après avoir percé un petit trou… Autre perle parmi tant d'autres : le bruit que fait Mark Hamill en tombant dans la neige n'est autre que celui du père de George Lucas, enregistré par son fils alors en visite chez ses parents en plein hiver à New York. Vous l'aurez compris, ces détails à foison, qui prêtent parfois à rire tant ils semblent inattendus sur un tournage de cette trempe, sont aussi symptomatiques de l'état d'esprit novateur de Lucas à l'époque, qui testait, essayait, ratait et recommençait jusqu'à obtenir LE plan tant désiré. Le cinéma n'avait pas encore versé dans les effets numériques… Tout le charme du travail à l'ancienne.
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