par Cédric Melon
21 décembre 2011 - 16h44

Cannibal Holocaust

année
1980
Réalisateur
InterprètesRoger Kerman, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Luca Barbareschi, Salvatore Basile, Ricardo Fuentes
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Des journalistes se rendent dans la jungle amazonienne à la recherche de cannibales. Très vite, le groupe, composé de trois hommes et une femme, ne donne plus de nouvelles. Le gouvernement américain décide alors d’envoyer une équipe de secours, qui reviendra sans les journalistes, mais avec la vidéo révélant la raison de leur disparition.

En 1979, après un séjour auprès d’hommes assoiffés de sang (Le dernier monde cannibale, 1977) et la plongée érotiquo‑gore de Laura Gemser au milieu de tribus amazoniennes (Emmanuelle et les derniers cannibales), Ruggero Deodato s’envole pour la Colombie et tourne ce qui sera l’un des films les plus cultes de ces trente dernières années.

Le film, dont Le projet Blair Witch reprendra le principe, est construit en deux temps. Tournée en 35 mm, la première partie suit l’expédition d’un scientifique chargé de retrouver les journalistes. La seconde, tournée en 16 mm à la manière d’un documentaire (caméra à l’épaule, filmage sur le vif, image sale, etc.), dévoile les rushs bruts : massacres d’animaux (non simulés), viols d’autochtones, éviscérations et autres abominations.

Peu de temps après sa sortie, le film fut interdit et son réalisateur condamné à quatre mois de prison avec sursis par un tribunal milanais pour les sévices infligés aux animaux. La rumeur du snuff movie enfla alors au point que Deodato dut apporter la preuve qu’il n’avait pas tué ses acteurs ! Ancien assistant de Roberto Rossellini, adepte du cinéma vérité (dont on perçoit ici clairement l’influence), Ruggero Deodato livre un film dérangeant, par moments répugnant, moralement ambigu, mais puissant (à la fin du film et après nous avoir tout montré, les programmateurs décident de ne pas diffuser le reportage). La musique de Riz Ortolani, sorte de contrepoint doucereux aux images barbares du film, est remarquable.

D’aucuns diront que les scènes de massacres d’animaux, de viols collectifs et de cannibalisme, filmées de façon réaliste, démontrent à merveille la cruauté dont l'homme est capable, et les méthodes radicales de certains journalistes qui inondaient les écrans d’images sanglantes lors de la guerre du Vietnam, mais le réalisateur tombe dans son propre piège en utilisant lui‑même les armes qu’il dénonce pour faire et vendre son film. Quoi qu'il en soit, préparez vos yeux et prévenez vos estomacs. Le choc sera rude…

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
- de 18 ans
Prix : 19,99 €
disponibilité
18/10/2011
image
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français mono
Anglais mono
Italien Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français
5
10
image
Réalisée sous la houlette de Deodato lui-même, cette édition Blu-Ray bénéficie d'un transfert de qualité aléatoire. Les contrastes ont été saturés à outrance, la luminosité poussée dans ses derniers retranchements, et le tout est enrobé d'une pixellisation intense sur de nombreuses scènes. Le résultat général est plus qu’inégal, et une fois n’est pas coutume, il sert complètement le propos du film (notamment pour les scènes concernant le documentaire). Immersion garantie.
5
10
son
La piste italienne Dolby Digital 5.1 a le mérite de booster un peu plus la musique. Les autres pistes mono ont parfois du mal à restituer les dialogues et l’harmonie sonore en général. Une approximation du mixage qui sert finalement le propos du film.
5
10
bonus
- Cannibal Holocaust, le documentaire (60')
- Conférence de presse de Rugerro Deodato (22')
- Interview de Julien Seveon (12')
- Séquences censurées (7')
- Bandes-annonces
Retour sur les conditions de tournage et la polémique du film, agrémenté de considérations artistiques plus ou moins ronflantes. Les séquences coupées s’attardent entre autres sur le massacre réel d’une pauvre tortue pour les besoins du film. Honteux.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !