Le bal des vampires

The Fearless Vampire Killers - Ultimate Edition
Année : 1967
Réalisateur : Roman Polanski
Casting : Jack MacGowran, Roman Polanski, Sharon Tate, Alfie Bass
Éditeur : Warner
BD : 1 BD-50 + 1 DVD-9, 103', zone B
Genre : comédie, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 20/12/13
Prix ind. : 29,99 €
sans Must AV
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
HD 1 080i (AVC)
16/9
Bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres
Français
Amazon
29,90 €
1966. Tandis que Sergio Leone retourne pour la troisième fois les codes du western avec Le Bon, la Brute et le Truand (à venir dans une nouvelle édition HD le 21 mai), Roman Polanski quitte sa Pologne natale et signe son premier film hollywoodien, Le bal des vampires.

Moins une parodie ou une version burlesque d’un genre hyper‑codé, Le bal ressemble surtout à un conte de fées avec ses personnages typés (professeur excentrique, serviteur prognathe et bossu, comte mégalo et cultivé, aubergiste en bonnet de nuit, vampire juif, vampire homosexuel, matrone repoussante..), ses chaumières rassurantes et son château menaçant perché au sommet d’une montagne. Ensevelie sous la neige et souvent utilisée comme piste de ski (ou de luge : de l’utilité des cercueils), la Transylvanie de Polanski évoque un village de Disney revisité par le style naïf de Chagall, un univers cotonneux où l’on s’amuse à se faire peur. Dans Le bal des vampires, le sang est d’abord une couleur. Mais aussi excentriques soient le récit et certaines des situations, Polanski filme toujours du côté du spectateur qui sait bien ‑mais quand même‑ et, à la manière de Kafka, opte pour un traitement réaliste de l’invraisemblable. C’est même le cœur du (meilleur) cinéma de Polanski, repérable aussi bien dans Répulsion, Rosemary’s Baby ou Le locataire.

Revoir aujourd’hui Le bal des vampires permet aussi de comprendre, rétrospectivement, pourquoi Polanski n'est jamais aussi bon que lorsqu’il filme des espaces clos. Ici, si l’on retrouve bien tout l’attirail topographique du genre (couloirs interminables, cryptes cachées, caves, grandes salles obscures, etc.), ce qui frappe surtout, c’est la façon dont Polanski filme les extérieurs comme des intérieurs. Comment ? En transformant le lieu central du film (le village et le château) en une bulle coupée du reste du monde, un espace mental situé à l’abri d’un réel dont le film n’envisage jamais la possibilité. Ce principe d’une absence d’extériorité était déjà à l’œuvre dans Répulsion (le monde comme projection mentale de l’esprit dérangé de son héroïne) ou dans Le couteau dans l’eau avec son intrigue confinée à l’intérieur d’un petit bateau.

Contrairement au roman fondateur de Bram Stocker (Dracula) et à ses multiples adaptations cinématographiques qui insistent toutes sur l’existence d’un seuil à franchir (du monde des humains à celui des vampires, du réel au fantastique), Le bal des vampires biffe d’emblée ce motif clé (pas de limite symbolique entre les deux mondes) : le voyage du professeur Ambrosius et de son assistant débute déjà de l’autre côté du pont, en plein cœur d’un monde qui se résume à cette Transylvanie glaciale. Le tournage en studio renforce non seulement l’effet artificiel recherché (ciels peints et paysages dessinés), mais procure le sentiment d’un univers privé d’horizon et dont on ne peut jamais s’extraire (dimension enfantine du film : ce qui est clos rassure). Résultat : on tourne en rond (principe de l’un des gags célèbres de la poursuite du serviteur Alfred par le vampire gay Herbert) et le film s’achève naturellement à la frontière d’un ailleurs inexistant.

Polanski a souvent dit son admiration pour le célèbre portrait de Giovanni Arnolfini et sa femme, peint par Jan Van Eyck en 1434. « Ce que j’aime devant ce tableau, écrivait‑il dans Roman par Polanski, c’est qu’on se sent à l’intérieur d’un intérieur. Très tôt dans ma jeunesse, j’avais déjà ce goût pour les films qui se passent dans un intérieur, où l’on sent les murs autour de nous ». Même si, par la suite, Polanski n’a pas toujours su retrouver ces grands murs invisibles qui nous entourent.
Jean-Baptiste Thoret - Publié le 04/03/14
Bonus
- Interview de Roman Polanski (25')
- Interview de Gene Gutowski, le producteur (7')
- Bande-annonce
- Livret de notes et de photos
- Un aimant Collector
- DVD du film

Présentée dans un volumineux coffret métallique, cette édition Ultimate n'est pas d'une grande richesse. On apprécie malgré tout le DVD du film et les interviews proposées.
Note bonus : 2/6
Image
L'image oscille entre le bon et le très bon. La définition du moins est prodigieuse pour un film des années 60. Dommage que certaines séquences restent légèrement floutées et que les scènes sombres n'aient pas la dynamique suffisante au niveau des contrastes. En revanche, sur toutes les séquences lumineuses, c'est un sans‑faute.
Note image : 4/6
Son
Malgré l'encodage en DTS-HD Master Audio 2.0, le son reste monophonique et de qualité variable. La VF s'avère parfois incapable de restituer proprement les dialogues (les doublages français sont toutefois excellents), les ambiances et la musique. La VO est un poil plus palpitante, donc pas d'hésitation.
Note son : 3/6


1405€ 2023€
il y a 16 heures
919€ 1799€
il y a 16 heures
2999€ 3499€
il y a 16 heures
2990€ 5490€
il y a 16 heures
Nouvelle Newsletter
inscrivez-vous
OK
Merci !

Les informations recueillies sont destinées à AVCesar.com pour vous assurer l'envoi de votre newsletter.

Vous bénéficiez d'un droit d'accès et de rectification de vos données personnelles, ainsi que celui d'en demander l'effacement dans les limites prévues par la loi.

Vous pouvez également à tout moment revoir vos options en matière de ciblage. En savoir plus sur notre politique de confidentialité.