par Carole Lépinay
24 octobre 2017 - 12h25

J'embrasse pas

année
1991
Réalisateur
InterprètesManuel Blanc, Emmanuelle Béart, Philippe Noiret, Hélène Vincent, Roschdy Zem, Ivan Desny
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

En désaccord avec son père, Pierre Lacaze (Manuel Blanc) décide de quitter son village des Pyrénées pour rejoindre Paris. Dès son arrivée, le jeune homme sollicite l’aide d’Évelyne, une connaissance rencontrée à Lourdes qui lui permet d’obtenir du travail en milieu hospitalier. Mais son impertinence lui vaut rapidement un renvoi. Fauché et livré à lui‑même, Pierrot ne tarde pas à fréquenter le milieu gay noctambule. Il proposera ses services mais toujours selon ses propres conditions.


Impossible de ne pas corréler l’histoire de ce jeune provincial au cheminement souvent déceptif de quelque Rastignac ou Frédéric Moreau, après que la Ville Lumière ait consumé leurs illusions juvéniles. Encore que, si la mansarde mal chauffée du protagoniste ou son idylle éphémère avec Évelyne, bourgeoise quadragénaire restée vieille fille, empruntent les motifs du roman initiatique, le drame de Téchiné appréhende le milieu feutré et parfois risqué de la prostitution.

 

Ainsi, une frange marginale, invisible le jour, transparaît à l’autre rive de la capitale, Pierrot dîne en compagnie de travestis, racole une clientèle homosexuelle et s’éprend bientôt d’une prostituée fragile (Emmanuelle Béart). La radioscopie de cette faune noctambule s’interrompt brusquement, lorsque suite à un épisode violent, le héros choisit d’intégrer les rangs de l’armée. Une césure existentielle s’opère alors, elle s’achemine vers un plan final majestueux qui (re)cadre l’enfant sorti grandi dans un océan des possibles.

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Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
05/09/2017
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image

Un peu douce et naturaliste au début, la photographie affiche peu à peu ses belles couleurs, son brillant et ses contrastes marqués lors des nuits parisiennes. Quelques rares passages sous-exposés ou en désiquilibre, une HD qui reste en-deça des titres plus actuels, mais un rendu solide pour ce film de 1991.

7
10
son

Une bonne stéréo, aérée, avec du détail, des dialogues clairs et une musique bien présente. On s'en contente parfaitement. Rien de surdimensioné au regard du sujet. 

5
10
bonus
- Entretien avec André Téchiné (28')

C'est à la suite d'un projet avorté au Brésil qu'André Téchiné s'est mis en tête de « faire un film brésilien en France à défaut de faire un film français au Brésil », selon ses propres mots. J'embrasse pas, amorcé par un scénario original de Jacques Nolot, a fini par prendre beaucoup de liberté devant l'objectif du cinéaste. Manuel Blanc, dont c'est le premier rôle au cinéma, a su le séduire grâce à sa fraîcheur et sa luminosité. 

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