par Carole Lépinay
26 novembre 2018 - 16h13

Jenny

année
1936
Réalisateur
InterprètesFrançoise Rosay, Albert Préjean, Lisette Lanvin, Charles Vanel, Jean-Louis Barrault, Roland Toutain
éditeur
genre
notes
critique
8
10
A

Après une déception sentimentale, Danielle (Lisette Lanvin) quitte Londres pour rejoindre sa mère à Paris. Absente depuis six ans, la jeune femme souhaite passer davantage de temps auprès d'elle et prend l'initiative de se présenter sur son lieu de travail. Elle découvre, abasourdie, la véritable profession de celle qui se fait appeler Jenny.


Marcel Carné (même pas 30 ans en 1936) doit son premier film à un merveilleux coup du sort (voir bonus). Avec la généreuse collaboration de Françoise Rosay, le chef de file du réalisme poétique narre un drame filial doublé d'une romance servie par un triangle amoureux inexorablement condamné à sa perte. Outre une relation mère‑fille noircie par le mensonge, la dissimulation et l'opposition impitoyable entre le temps de l'innocence et l'âge mûr, le cinéaste annonce l'horizon pessimiste du courant cinématographique par le biais d'une esthétique de la mélancolie.

 

Une promenade le long des berges, de palpitantes retrouvailles sur l'éternel quai d'une gare, la résilience poignante de Jenny dans la brume matinale d'un Paris dégrisé, autant de lieux qui lient et délient le chassé‑croisé des amants contrariés. Magnifique.

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Tous publics
Prix : 19,98 €
disponibilité
10/10/2018
image
1.33
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0 (mono doublé)
Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, Anglais
5
10
image

Restauré en 2017, le film apparaît aujourd'hui dans une version inédite qui change tout. Comme on peut le voir dans le bonus avant/après restauration, tous les (nombreux) défauts de master ont été gommés et le film a été entièrement dégrisé (blancs plus blancs, noirs plus noirs, contrastes et lumière optimisés, etc.). Sans atteindre le niveau optimal de films du patrimoine un peu plus récents, Jenny n'a tout simplement jamais été vu comme cela, et ce malgré son manque de définition patent et ses portions d'image encore floues.

5
10
son

Un momo doublé qui fait ce qu'il peut pour son âge (82 ans, on le rappelle) mais qui ne parvient pas à se départir de son éternel souffle de fond. Comme à l'époque, les bruitages sont aussi très présents, quitte à écraser certains dialogues. On apprécie tout de même les nombreux passages musicaux vivifiants, au Diable les dialogues aigus. 

7
10
bonus
- Marcel Carné, la chance du débutant (28')
- Françoise Rosay et le cinéma (20')
- Jenny restauré (3')

Philippe Morisson, auteur de Marcel Carné ciné-reporter (1929-1934), et Didier Griselain (Françoise Rosay : une grande dame du cinéma français) relatent l'itinéraire de Marcel Carné, jalonné de rencontres déterminantes et d'heureux coups du sort. Fraîchement trentenaire lorsqu'il réalise Jenny, le jeune cinéaste a déjà une carrière de critique et d'assistant derrière lui. C'est par le biais de Françoise Rosay qu'il rencontre Jacques Feyder. En le prenant comme assistant sur le tournage des Nouveaux messieurs en 1929, le cinéaste lui permet de faire ses premiers pas dans le monde du cinéma.

 

Le second module consacré à l'actrice Françoise Rosay retrace ses débuts aux Folies parisiennes. Dans le sillage de sa mère, la jeune fille de 17 ans embrasse une carrière théâtrale avant de tourner une dizaine de courts métrages chez Gaumont, elle connaît la consécration grâce à son interprétation de la princesse Plata d'Ettingen dans le drame Si l'empereur savait ça (1930), réalisé par son mari Jacques Feyder pour la MGM.

 

Enfin, un échantillon de scènes juxtaposées rend compte de l'énorme travail de restauration effectué pour le film.

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