par Carole Lépinay
09 avril 2019 - 10h04

La poursuite implacable

VO
Revolver
année
1973
Réalisateur
InterprètesOliver Reed, Fabio Testi, Agostina Belli, Paola Pitagora, Frédéric de Pasquale, Daniel Beretta
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Pour multiplier ses chances de retrouver sa femme kidnappée, Cipriani (Oliver Reed), directeur de la prison de Milan, décide de libérer Milo Ruiz (Fabio Testi), un voyou informé sur les ravisseurs. L’homme de loi ne tarde pas à réaliser que l’ancien prisonnier et lui‑même ne sont que des pions jetés dans l’arène d’un complot politico industriel inextricable.


En imaginant un thriller noir caractéristique du poliziottesco des années 70, Sergio Sollima entend prolonger la dynamique antagoniste de ses westerns réalisés entre 1966 et 1968. Effectivement, Colorado, Le dernier face à face et Saludos, hombre s’imposent comme une remarquable trilogie lyrique dans laquelle le duo (Tomas Milian versus Gian Maria Volontè ou encore Lee Van Cleef) amène inexorablement au duel.

 

Dans La poursuite implacable, tout semble opposer le directeur de prison bourgeois à la petite frappe dont dépend la vie de sa femme. Mais dès lors qu’il décide de mener sa propre enquête et d’embarquer Milo dans une fuite à haut risque jusqu’à Paris, Cipriani change radicalement de clan et bascule à son tour dans l’illégalité. Sollima pulvérise l’étiquette sociale. Avec une sensibilité rageuse, il introduit une cohésion (voire de l’amitié, la chanson du film Un ami n’est pas fortuite) là où on ne l’attend pas. Outre des séquences magistrales de course‑poursuite (tournées dans les Alpes et dans les rues de Paris), ce polar urbain sensationnel envisage l’action (qu’elle soit collective ‑la bande de jeunes marginaux qui vient en aide aux fugitifs‑ ou individuelle) comme rempart aux institutions corrompues, encore que, à la suite d’un dilemme poignant engendré par elles, Cipriani ne soit contraint au renoncement.


De nouveau sublimé par la partition d’Ennio Morricone, ce néo‑polar compte parmi les plus remarquables de la période.

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Revolver
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
27/03/2019
image
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Italien DTS-HD Master Audio 2.0
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français imposé sur la VO, Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Une image non dénuée d'une rémanence (plaque de fourmillements) qui se rappelle régulièrement à notre bon souvenir mais qui ne parvient pas à ternir ce rendu absolument clair, défini et très propre de ce polar majeur, joliment mis en lumière d'ailleurs. Tout est presque parfait à l'image, de la balance des noirs et des blancs en passant par la définition presque optimale pour l'époque, l'aspect graphiques de presque tous les plans et le charme qui s'en dégage. Magnifique malgré les fourmillements alléatoires. C'est dire.

7
10
son

La musique d'Ennio Morricone est une nouvelle fois est des éléments essentiels du film. Elle ponctue les moments forts du scénario et rythme le déroulement de l'histoire.

 

Pour le reste, la version italienne est fortement conseillée. Un poil plus agressive que sa consœur française, elle offre cependant une multitude de détails et une dynamique bien meilleure pour une scène sonore plus large et vivante. En VF, tout apparaît éteint avec une ambiance en sourdine.

 

Un mot sur la VF, pas mauvaise mais aux dialogues déclamés avec une certaine monotonie par rapport à la version italienne. Forcément, la perception des personnages diffère et le film n'est pas vraiment le même. La poursuite implacable apparaît largement plus péchu en italien qu'en français.

8
10
bonus
- Sergio Sollima et le néo-polar (26')
- Choix du montage italien pou français (quelques secondes de différence, VF imposée pour le montage français)
- Livret
- Bandes-annonces

Directeur de la Cinémathèque française et critique de cinéma, Jean-François Rauger replace La poursuite implacable dans le contexte particulièrement instable de l'Italie des années 70. Entre dénonciation politique et confrontation de différentes classes sociales, le thriller (ré-écrit par Sollima qui n'aimait pas spécialement le scénario originel) reste un incontournable du genre poliziottesco. Un documentaire captivant, riche en références cinématographiques et pointilleux quant à l'analyse du rapport entre les personnages et des subtilités scénaristiques qui font la force du film. 

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