Alien, le huitième passager

Alien - 40e anniversaire
Année : 1979
Réalisateur : Ridley Scott
Casting : Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Veronica Cartwright, Harry Dean Stanton, John Hurt, Yaphet Kotto
Éditeur : Fox
BD : 1 UHD-100 + 1 BD-50, 115' (Director's Cut), 117' (version cinéma), toutes zones
Genre : science-fiction, couleurs
Interdiction : - de 12 ans
Sortie : 03/04/19
Prix ind. : 29,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10+
HDR10
16/9
Bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS‑HD Master Audio 5.1
Anglais DTS‑HD Master Audio 4.1 (version cinéma 1979)
Anglais DTS‑HD Master Audio 2.0
Allemand DTS 5.1
Italien DTS 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Thaï Dolby Digital 5.1
Voir plus
Sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, danois, néerlandais, finnois, allemand, italien, norvégien, suédois, tchèque, polonais, thaï
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29,99 €

À bord du vaisseau Nostromo, un équipage plongé en hypersommeil est en route pour la Terre. Un signal de détresse interrompt sa progression et le pousse à se poser sur une petite planète, LV4‑26. Explorant les lieux, l'officier Kane (John Hurt) est attaqué par un parasite arachnéen d’origine inconnue qui se colle à son visage…

Chef‑d’œuvre intemporel, clé de voûte du cinéma de science‑fiction, Alien, le huitième passager (1979) semble avoir été touché par la grâce. Tout d’abord parce qu’en maître des opérations se trouve Ridley Scott dont c’est le deuxième long métrage. Les duellistes, sa première œuvre sur les guerres napoléoniennes (1977), ne pouvait laisser présager que le cinéaste livrerait un huis clos de science‑fiction et que celui‑ci s’imposerait comme le meilleur du genre.

Mais la brillante mise en scène de Ridley Scott, mélange de longs travellings pénétrant les couloirs du Nostromo faisant monter la tension crescendo (voir la séquence dans laquelle Brett, cherchant le chat Jones, parcourt les entrailles métalliques du vaisseau), de hors‑champs laissant volontairement le monstre tapi dans l’ombre et de séquences dopées à l’adrénaline mais jamais hachées collant au plus près des protagonistes chassés par l’alien (Ripley, seule survivante, cavalant dans le labyrinthe menacée par la bête et par le temps qui s’écoule), n’est qu’un élément parmi d’autres qui contribua à faire d’Alien ce diamant noir, cette œuvre qui bousculera au passage la figure du héros en accordant à une femme ce statut (et dont Sigourney Weaver sera une icône).

Il est bien sûr impossible de parler du succès d’Alien sans nommer le papa du monstre, H.R. Giger, artiste suisse et maître de la biomécanique. L’extraterrestre, organisme parfait et invincible au sang fait d’acide moléculaire et à la carcasse acier, sera la plus belle métaphore plastique de l’hybridation de l’Homme et de la machine. Que cela fut conscient ou non, ce minotaure des temps modernes permit plus que jamais de montrer la vulnérabilité de l’être humain, à la fois traqué par l’animal et mis en danger par son cocon artificiel (le vaisseau, machinerie commandée par un ordinateur de bord baptisé Mother) qui n’est finalement que sa propre création. Ici, l’Homme causera sa propre perte, thématique renforcée par la trahison de Ash (Ian Holm), androïde à la solde des scientifiques dont l’unique objectif est de ramener la créature vivante.

Mais c’est au‑delà des thèses sous‑jacentes que réside la véritable force d’Alien. Plongeant un équipage désabusé aux préoccupations matérielles dans un monde étrange et cauchemardesque, et dont surgira un organisme bouleversant les principes scientifiques établis (comment peut‑il survivre avec du sang acide, comment peut‑il se développer avec une telle rapidité ?), le film de Scott matérialisera mieux que tout autre la peur viscérale de l’inconnu. Car si l’Homme semble pouvoir tout maîtriser grâce à son intelligence, a tout inventé et même parcouru l’hyperespace, est‑il capable de se maîtriser lui‑même ? Rassuré par sa position dominante et blasé, l’humain, désormais impuissant car dominé par plus fort que lui, est finalement puni de ne pas avoir suffisamment tremblé. James Cameron, dans un tout autre registre ‑celui du film de guerre‑, reprendra à son compte cette thématique dans Aliens le retour, en envoyant une troupe de Marines fanfarons au casse‑pipe. Une suite formellement aux antipodes de son modèle mais qui amplifiera avec maestria les thèmes du premier chapitre. Sans oublier l'incompris Prometheus ou le retour brillant de Ridley Scott aux affaires. Un chef‑d’œuvre peut parfois en cacher d'autres…

Laurence Mijoin - Publié le 23/04/19

Cinécult' Cyborgs : robots, androïdes et consorts :

Homme face à la machine, chair contre métal… La robotique a toujours véhiculé un discours prométhéen sur les dangers de la science et les inventions de l’homme, lorsque ceux‑ci deviennent incontrôlables.

Lire la suite
Bonus
- Commentaire audio de Ridley Scott de 1999
- Commentaires audio de Ridley Scott de 2003 avec les acteurs et le reste de l'équipe
- Version du film avec la musique isolée, version originale du compositeur
- Version du film avec la musique isolée, version cinéma de 1979
- Version cinéma de 1979 (116')
- Director's Cut de 2003 (avec une introduction de Ridley Scott de 1' sur le Blu‑Ray)  (116')
- Scènes coupées en PIP
- Blu-Ray du film

Compilant les bonus déjà présents dans le coffret DVD Quadrilogy, cette édition Blu‑Ray en rajoute mais en enlève aussi certains issus de la précédente édition Blu‑Ray Anthologie (2010), notamment un génial making of et de touchants passages revenant sur l'amertume du scénariste Dan O'Bannon quand son script fut retouché et son nom presque effacé du générique, ou encore l'opiniâtreté de Jerry Goldsmith expliquant sa colère lorsqu'il réalisa que son score avait été mélangé au temp track, lui‑même composé à partir de certaines de ses propres musiques !

Côté commentaires audio (que l'on connaît presque par cœur), on est en revanche gâtés par le Sieur Ridley Scott, toujours prompt à parler avec fougue de ses films et de leur conception. Le commentaire de 1999 où il officie seul est passionnant. On y découvre les techniques de fabrication des œufs (c'est Scott lui‑même qui bouge ses mains dans l'œuf contenant la bestiole qui attaque Kane au visage, rempli de déchets organiques fournis par un abattoir). Le second commentaire de 2003 permet d'écouter avec plaisir toute l'équipe et de découvrir une troupe d'acteurs bavards et loquaces. Les amateurs de bandes originales seront aussi servis avec ces deux versions du film contenant la musique isolée de Goldsmith, avant les modifications du studio et la version cinéma.

 

Une interactivité plus condensée donc qu'auparavant mais essentielle.

Note bonus : 4/6
Image

Attention chef-d'œuvre ! Restaurée en 4K pour la précédente édition Blu‑Ray Anthologie de 2010, l'image (Director's Cut ou version cinéma) repart cette fois de zéro, soit les éléments argentiques 35 mm de l'époque pour un nouvel étalonnage numérisé en 4K natif HDR10/HDR10+ sous la houlette du réalisateur lui‑même. Et elle est époustouflante, totalement dépaysante et un peu folle aussi tant elle revèle nombres de détails, de décors et de couleurs inconnus jusqu'alors. À noter, si les 2 minutes supplémentaires de scènes du Director's Cut profitent du HDR et du nouvel étalonnage, elles ont été « simplement » upscalées à partir de leur master 2K.

 

Le rendu est incroyablement frais, comme si l'ambiance et le rendus exacts du plateau de tournage, trésor gardé secret jusqu'à aujourd'hui par les seules personnes présentes à l'époque, parvenait pour la première fois jusqu'à nous. C'est simple : jamais on a vu les longs couloirs du Nostromo comme cela, avec ses teintes cuivre rose dévoilant une architecture nouvelle, ses salles des machines ruisselantes d'humidité (les reflets de l'eau et des parties métalliques sont sublimes) et ses visages perlés de sueur…

 

Film le plus sombre de toute la saga, Alien premier du nom méritait des contrastes appuyés et débouchés pour dévoiler tous les éléments autrefois engloutis dans la pénombre. Et on ne peut que s'incliner devant cette image qui offre le plus beau voyage intersidéral possible : profondeur de champ inouïe, définition d'une précision sidérante (même si quelques plans restent encore en‑dessous), redécouverte de nombreux détails (notamment les scènes des œufs et du Space Jockey), couleurs magnifiques et profondes (la « naissance » de l'alien gagne en rouge écarlate), éclairages dignes des plus grandes œuvres d’art (la séquence ajoutée dans le Director's Cut dans laquelle Ripley achève Dallas au lance‑flammes a tout d'une véritable peinture de l'Enfer…). Et tout cela en respectant au mieux le grain de ce film sorti en 1979, et qu'il s'agissait de ne pas trahir. Comme c'est beau.

 

Sans doute un des meilleurs rendus 4K UHD d'un film de plus de vingt ans d'âge avec Terminator 2. Éprouver une telle sensation de nouveauté après tant de visionnages du film, il fallait le faire… Notre rétine n'en revient toujours pas.

Note image : 6/6
Son

Une VO DTS‑HD Master Audio 5.1 : il fallait au moins ça pour rendre hommage à l'ambiance atmosphérique et lourde du film de Ridley Scott, et à la musique lyrique et exaltante du génie Jerry Goldsmith. Et il faut dire que le défi est allègrement relevé. Qu'il s'agisse des séquences intimistes ou des scènes boostées à l'adrénaline, cette piste livre le meilleur rendu qu'il soit, surtout pour un film de plus de trente ans. Cette piste a aussi le mérite de paraître plus organique que la VF et plus angoissante, notamment parce qu'on entend le vaisseau respirer et qu'il n'a pas été donné de voix à Mother contrairement à la VF, où ses retours faussement synthètiques recouvent l'ambiance sonore (scène entre Ripley et Mother).

 

En VO, la spatialisation est irréprochable, les bruitages se baladant sur tous les canaux, d'avant en arrière, de gauche à droite, et ce avec à la fois beaucoup de finesse et d'ampleur. Comme pour l'image, les détails que l'on ne percevait pas auparavant sont parfaitement révélés, mis en avant à leur juste valeur. Idem pour la VO 4.1, juste un peu moins équilibrée et un peu plus brute. Quant au score de Goldsmith, il fait littéralement frissonner, souligné par des basses vibrantes.

 

En VF DTS 5.1, on ressent moins le dynamisme de l'ensemble et le mixage des divers éléments. La répartition sur les enceintes est toutefois assez similaire, donc irréprochable.

 

Pas de piste Dolby Atmos recrée à partir des éléments d'origine, sans doute une volontée du réalisateur, satisfait de son mix original. 

Note son : 6/6



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