par Cédric Melon
17 décembre 2019 - 10h44

Game of Thrones saison 8

année
2018
Réalisateurs
InterprètesPeter Dinklage, Nikolaj Coster-Waldau, Lena Headey, Emilia Clarke, Kit Arrington, Sophie Turner
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Les meilleures choses ont une fin, et il fallait bien que Game of Thrones se termine un jour. Et si « l’accouchement » du pilote de la série s’est fait dans la douleur (à l'époque, HBO avait exigé qu'il soit entièrement retourné avant de définitivement commander une première saison à David Benioff et Dan B. Weiss), sa dernière saison n’aura pas été non plus une sinécure pour ses auteurs, qui ont vu plus d’un million d’internautes signer une pétition demandant carrément à la chaîne HBO de refaire une saison 8.

 

Une initiative qui avait peu de chance d’aboutir mais tout de même significative d'une chose : terminer Game of Thrones, série tirée de l’univers riche à foison des romans de George R.R. Martin, débordant de personnages principaux et d'intrigues à ramifications multiples, était un Evrest a priori inatteignable. Était‑il véritablement possible pour les deux showrunners de réussir à donner une fin satisfaisante à une série dont l'auteur lui‑même n'a, à ce jour, toujours pas livré de conclusion. Et pouvaient‑ils vraiment trouver une conclusion satisfaisante à une histoire dont ils ne sont même pas les auteurs d’origine ?

 

Le principal reproche que l’on peut faire à cette saison 8, c’est d’expédier les affaires courantes. Contrairement aux saisons précédentes, il n’y a cette fois plus aucune logique de temps et de distance. Ce que certains personnages auront mis sept saisons à faire, d’autres le font en moins d’un épisode au cours de la saison 8. La trajectoire de certains personnages ‑Cersei notamment‑ se retrouve bâclée. Le comportement d'autres, au regard de la série tout entière, est difficilement crédible.

 

Reste deux morceaux de bravoure attendus depuis des lustres, points d'orge de la série dans son ensemble. Mais là encore, les choix techniques et/ou artistiques (la pénombre quasi complète, le fait de ne pas voir l'armée des morts dans son ensemble sauf en combat rapproché), déçoivent, sans compter le montage incohérent et bon nombre de fautes de raccord (son et image). Évidemment, ce master 4K arrange bien les choses et donne à voir ce que l'on ne voyait pas en streaming, mais cela ne fait pas tout. L'autre bataille, enchaînant giclées de sang et corps brûlés, a comme un goût amer de surenchère morbide. 

 

On vous rassure, quelqu'un va quand même s’asseoir sur le trône de fer. D'aucuns y trouveront une conclusion logique, d'autres apprécieront le regard cynique porté sur la guerre des trônes (les hommes changent, pas la politique), d'autres trouveront à cette fin des allures de pétard mouillé.

 

Alors oui, les meilleures choses ont une fin, mais dans le cas de Game of Thrones, la série n’a sans doute pas eu la fin meilleure qu’elle méritait.

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4k
cover
Tous publics
Prix : 59,99 €
disponibilité
03/12/2019
image
1.78
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Russe Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, espagnol, allemand, italien pour sourds et malentendants, portugais, tchèque, hongrois, polonais, russe, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois, grec, roumain, turc, hébreu, chinois, coréen, thaï
8
10
image

Game of Thrones saison 8 en 4K Ultra HD Blu-Ray est la preuve flagrante, irréfutable, incontestable, bref, évidente (dans le sens étymologique du terme, c’est-à-dire vidéo, en provenance du latin videre pour voir) de la supériorité technique du disque sur le streaming et/ou une diffusion télévisée.

 

Car c’est bien l’essentiel de la saison 8 de Game of Thrones en 4K Ultra HD (Upscaling à partir d'un DI 2K), le spectateur voit enfin ce que les créateurs de la série et le directeur de la photographie souhaitaient afficher à l’écran. Notamment concernant l’épisode 3 qui avait suscité nombre de critiques lors de sa diffusion avec force pixelisation, artéfacts de compression, contrastes bouchés… Même, s’il faut le préciser, cet épisode est sans contexte l’un des plus sombres de toute la saga (volonté des créateurs expliquée dans les bonus), le problème provenait sans aucun doute d’une compression trop importante de la part du diffuseur HBO, d’un master SDR pour le média TV et d’habitudes de visionage ancrés chez la plupart des consommateurs avec une lumière d’appoint. Or, Game of Thrones saison 8, à l’instar des précédentes saisons, doit impérativement être regardée dans le noir total, la photographie de la série étant sombre.

 

Quoi qu’il en soit, profiter de GOT S8 en 4K Ultra HD est un vrai plaisir pour les yeux. L’occasion de découvrir moult détails absents ou noyés dans une bouillie de pixels ou dans le noir lors de la diffusion TV grâce à des contrastes et des couleurs sensiblement mieux gérés. À ce titre, le HDR Dolby Vision fait la différence comparé au HDR10 et apporte un vrai plus, notamment en termes de dynamique et de profondeur de champ. La ville de Port Real et les apparats du décor du donjon rouge apparaissent ici dans toute leur splendeur et toutes leur variété. C’est superbe.

 

Au chapitre des reproches, on note quelques séquences aux effets spéciaux peu crédibles (chevauchement des dragons par Daenerys et Jon Snow par exemple) et quelques plans flous, mais il est difficile d’avoir la dent dure au regard de l’ambition visuelle de la série, le plus souvent parfaitement maîtrisée. Un mot sur le spectacle proposée par le Blu-Ray, là encore bien meilleur que celui dispensé lors de la diffusion TV. Il reste cependant bien sûr un bon cran en-dessous de la version 4K Ultra HD avec un gamut réduit (couleurs plus ternes) et des contrastes moins lisibles.

8
10
son

La bande-son VO Dolby Atmos est bien sûr à privilégier tellement la scène sonore gagne en ampleur, en richesse et en crédibilité, notamment avec le passage au-dessus de la tête des spectateurs des dragons. Le caisson de basses est aussi à la fête. Les enceintes surround sont parfaitement exploitées, aussi bien lors des scènes d'action avec plethore effets spectaculaires que lors des séquences plus calmes avec bruits d'ambiance et musique. Bon point, même lors des passages les plus dynamiques, véritable maeltröm sonore, les voix restent parfaitement claires.

 

À noter, le compositeur Ramin Djawadi est de retour pour la composition de la musique de cette huitième et dernière saison, avec un thème toutefois légèrement différent. Plus lent, il accompagne la fin de la série et sa conclusion dramatique.

 

La VF Dolby Digital 5.1 ne peut, fort logiquement, soutenir la comparaison. Tout semble éteint avec de surcroît une scène sonore étriquée. Ce n'est pas bien grave tellement le doubage est parfois à côté de la plaque dans les intentions des personnages comparé au rendu de la VO.

8
10
bonus
- Commentaires audio sur chaque épisode en VO non sous-titrée en français
- Quand l'hiver s'installe (29')
- Le devoir est le fossoyeur de l'amour (31')
- Histoires et traditions (27')
- Documentaire Game of Thrones : la dernière garde (113')
- Scènes coupées (8')

On ne pourra pas reprocher à Warner et à HBO de ne pas avoir mis le paquet pour les bonus de cette dernière saison, avec notamment un énorme documentaire dans les coulisses, loin de la promo habituelle et montrant de très nombreuses images backstage, du rangement des camions sur le tournage (alias « les saucisses ») à la lecture du dernier épisode par toute l'équipe (émotion garantie quand Kit Arrington découvre les derniers instants de son personnage). Après huit années, l'équipe est visiblement soudée et cette dernière saison haute en sentiments mélangés. Un pur régal pour les fans et les autres.

 

Dans les autres modules, les deux auteurs interviennent beaucoup et expliquent leur point de vue sur cette saison 8, ils révèlent même quelques indices sans doute passés inaperçus liant certains épisodes. Emilia Clarke, elle, rappelle qu'elle vient de passer onze semaines en tournage de nuit et que cette série explose de loin tous les records. On veut bien la croire.

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