par Carole Lépinay
18 novembre 2020 - 11h24

Moscou ne croit pas aux larmes

VO
Moskva slezam ne verit
année
1980
Réalisateur
InterprètesVera Alentova, Aleksey Batalov, Irina Muravyova, Raisa Ryazanova, Aleksandr Fatyushin
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Dans la Russie soviétique de 1958, trois amies décident de quitter leur province natale afin de tenter leur chance à Moscou. Embauchées comme ouvrières, les jeunes femmes habitent une modeste chambre et partagent aussi bien les coups durs du quotidien que leurs grandes espérances. On les retrouve vingt ans plus tard avec leurs désillusions et des chemins de vie complètement différents.


Structuré en deux parties, le récit de Vladimir Menchov suit le parcours de trois provinciales séduites par la promesse d’une vie meilleure dans la capitale, puis se focalise sur le portrait de Katia (Vera Alentova), mère célibataire d’une quarantaine d’années devenue une brillante fonctionnaire.

 

En considérant les attentes matrimoniales des deux autres personnages féminins, Luydmila (Irina Muravyova) et Antonina (Raisa Ryazanova), le cinéaste exporte les mentalités rurales dans le Moscou bouillonnant des années Khrouchtchev, bien qu’un ancrage historique ne soit pas clairement marqué à travers cette radiographie toute en légèreté de la jeunesse.

 

Le long des deux décennies suivantes, seule Antonina, alors femme au foyer, n’a pas subi les cahotements du temps, tandis que le mariage de Lyudmila est un échec, Katia, rompue à la solitude, rencontre Gosha (Aleksey Batalov, magnifique acteur que l’on retrouve dans Quand passent les cigognes de Mikhail Kalatozov, 1958) qui vient bousculer ses convictions et sa vie de femme indépendante.

 

Prodigieusement tendu vers un horizon des possibles, Moscou ne croit pas aux larmes donne une seconde chance à son héroïne, « À 40 ans, la vie ne fait que commencer ». Oscar du Meilleur film étranger en 1981.

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Moskva slezam ne verit
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
07/07/2020
image
1.33
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Russe DTS-HD Master Audio 2.0
Français DTS 5.1
sous-titres
Français
5
10
image

Restaurée en 2K, l'image du film ne présente pas défauts. Malgré un rendu très doux voire parfois jauni, il se dégage une sorte de mélancolie joyeuse très cinématographique. D'autant que les couleurs sont encore très belles. Peu de détails certes mais un plaisir de redécouvrir ce film ainsi restauré.

5
10
son

On constate assez vite qu'il ne s'agit pas du tout du même mixage entre VO et VF, cette dernière ajoutant très régulièrement de la musique en fond sonore mais perdant l'effet cathédrale de la VO. Le 5.1 français se montre logiquement plus ample, avec des ambiances musicales et naturelles plus présentes. Au choix donc : l'effet brut de la VO ou la rondeur de la VF. 

5
10
bonus
- Entretiens avec Françoise Navailh : portrait de Vladimir Menchov (16')
- Les acteurs et le film (22')
- Les femmes en URSS (17')
- Vladimir Menchov (9')
- Valentin Tchernykh (25')
- Serguei Nikitine (11')
- Vera Alentova (3')
- Irina Mouraviova (6')
- Raïs Riazanova (15')
- Possibilité de voir le film en entier, ou partie 1 puis partie 2

Acteur de formation, Vladimir Menchov (né en 1939) a plus d'une centaine de rôles à son actif, diplômé du prestigieux VGIK (première école de cinéma au monde ouverte en 1919), il se lance dans la réalisation et tournera onze films.

 

Incollable sur le cinéma russe, l'historienne Françoise Navailh brosse le portrait du cinéaste ainsi que celui de la distribution. On apprend que l'actrice principale, Vera Alentova, est la femme du cinéaste, tous deux se sont rencontrés à l'école de théâtre. Par ailleurs, les interprètes de ses deux meilleures amies dans le film, Irina Muravyova et Raisa Ryazanova, ont accompli de brillantes carrières au théâtre. Originaire de province, Menchov évoque des résonances intimes avec le scénario du film.

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