par Carole Lépinay
26 avril 2021 - 11h45

Le chat

année
1971
Réalisateur
InterprètesJean Gabin, Simone Signoret, Annie Cordy, Jacques Rispal
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Mariés depuis vingt‑cinq ans, Julien (Jean Gabin) et Clémence Bouin (Simone Signoret) habitent un pavillon de banlieue au milieu d’un quartier en pleine reconstruction. Le vieux couple n’a pas résisté à l’usure du temps mais ne se résout pas à se séparer. Un jour, Julien ramène un chat à la maison...


Adapté du roman éponyme de Georges Simenon, Le chat réunit deux acteurs de légende (l’un des derniers rôles de Gabin) autour d’un bouleversant drame domestique. Les Bouin partagent la même maison mais ne parlent plus la même langue. La scène difficile où chacun fait la cuisine dans la même pièce sans décrocher un mot prépare une série d’épisodes silencieux mais violents. Un échange de regards démuni d’horizon commun, ou l’impossibilité du retour vers l’autre.

 

Pourtant, des moments heureux apparaissent quelques brefs instants, un jeu du chat et de la souris perdu d’avance (la scène au parc de Courbevoie), ou encore un coup d’œil sur des bas en train de sécher qui réveille les voix grisées par l’harmonie d’autrefois… Autant de flashbacks lumineux qui tranchent avec un quotidien austère, qui plus est peu à peu grignoté par les bulldozers. Par ailleurs, le chat arrive comme la dernière note dissonante de cet hymne magnifique au désamour.

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Tous publics
Prix : 32 €
disponibilité
04/12/2020
image
1.66
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
5
10
image

Difficile sur les premiers plans prégénérique, l'image s'améliore peu à peu dès lors qu'elle est éclairée (elle a été restaurée à partir du négatif original par Studiocanal avec l'aide du CNC), les contrastes ont même parfois fière allure. On oscille donc entre grain et perte de définition à l'extérieur, et plans lumineux plutôt bien rendus en intérieur.

7
10
son

En dehors des quelques notes tendues de Philippe Sarde en générique, une épure totale pour signifier le silence sourd qui s'est immiscé entre le couple. Silence brisé par le vacarme assourdissant des machines et engins de travaux qui détruisent le quartier tout autour. Une violence sonore qui se rapproche peu à peu jusqu'à l'instant fatal. Les dialogues ne présentent par ailleurs aucun défaut compte tenu de l'âge du film.

7
10
bonus
- Interview Pierre Granier-Deferre (44')
- Journaux des actualités de la 16e semaine de 1971 (10')
- Réclames de 1971 (9')
- DVD du film
- Bande-annonce du film (2')
- Livret 24 pages
- 10 photos
- Affiche

C'est sur l'impulsion de son scénariste Pascal Jardin que Pierre Granier-Deferre s'embarque dans l'adaptation du roman de Simenon, dont il est un grand admirateur. Dubitatif quant à l'intérêt de cette histoire triste (mais « comme dans la vraie vie », se défend le cinéaste), le producteur Raymond Danon demande à Jardin de lui écrire son récit en un feuillet de demi. Brillamment rédigée, la tragédie ordinaire de ce couple qui s'est tant aimé est tout de suite validée. 

 

Focus sur Benjamin Mendoza dans les actualités de l'époque : l'artiste-peintre surréaliste d'origine bolivienne est connu pour avoir tenté d'assassiner le pape Paul VI à Manille le 27 novembre 1970. La commémoration du centenaire de la Commune de Paris et la promotion d'un nouveau modèle de Volkswagen paré pour l'été viennent compléter le journal. 

 

Enfin, on apprécie le ton léger des publicités de 1971 pour les imperméables Cyclone, la Samaritaine, Total ou encore les gourmandises Balsen...

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