par Carole Lépinay
05 décembre 2022 - 16h15

Le témoin à abattre

VO
La polizia incrimina la legge assolve
année
1973
Réalisateur
InterprètesFranco Nero, Fernando Rey, James Whitmore, Delia Boccardo, Duilio Del Prete, Silvano Tranquilli
éditeur
genre
notes
critique
8
10
A

Gênes. Face à une criminalité galopante, le commissaire Belli (Franco Nero) se lance dans une enquête à haut risque. En remontant la filière d’une organisation de trafiquants, il prend conscience de la corruption qui gangrène à son tour l’institution judiciaire.


L’incroyable course‑poursuite qui ouvre le polar frénétique de Castellari (référence à Bullitt de Peter Yates) active un sentiment d’urgence sans équivalent dans l’histoire du poliziottesco, genre florissant appréhendé par Carlo Lizzani (Bandit à Milan, 1968), Sergio Martino (Milano Trema, 1973) et Fernando Di Leo, entre autres.

Engagé dans une bataille infructueuse contre le grand banditisme, Belli campe l’archétype du flic déterminé, prêt à épouser la marge afin d’assainir le territoire. De toute évidence, le protagoniste convoque les manœuvres d’autodéfense initiées par l’inspecteur Harry (Don Siegel, 1971), tandis que l’actualité agitée des années de Plomb (1968‑1982) infuse cette pépite dopée à l’énergie des Seventies.

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La polizia incrimina la legge assolve
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
27/01/2021
image
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Italien DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français (imposé sur la VO)
7
10
image

Super lumineux et bien défini pour l'époque même si on reste loin de la précision d'aujourd'hui, Le témoin à abattre est un petit enchantement dans le genre. Une esthétique que l'on adore retrouver, un peu comme un vieux meuble patiné mais encore resplendissant. 

7
10
son

Une urgence et une course contre la montre que l'on retrouve aussi côté son avec une VO pleine de tonus et de fraîcheur. Un rendu assez étonnant même pour une simple stéréo. Bravo.

8
10
bonus
- Préface de J-B Thoret (11')
- L’Italie à bout portant : analyse de J-B Thoret (11')

La polizia incrimina la legge sassolve : « La police accuse et la loi acquitte », voici la traduction littérale du titre de ce polar italien qui débarque au sein de la collection Make my Day ! de J-B Thoret. Comme toujours, celui-ci nous fait une présentation captivante du film, puis d’un genre intrinsèquement rattaché à la situation politique et sociétale de l’Italie de l’époque.

 

Un peu plus d'une dizaine de minutes instructives et savoureuses dans lesquelles J-B Thoret nous propose une analyse détaillée du film et du contexte qui l’a façonné. On apprend que le genre poliziottesco est le résultat d’un croisement entre deux sources : historique par son ancrage direct dans les violentes années de Plomb (marquées par la corruption d’État, les attentats et les assassinats politiques), et cinématographique. En effet, le genre sollicite des éléments du roman noir italien (il doit beaucoup à l’univers sombre et réaliste de l’auteur milanais Giorgio Scerbanenco) et les confronte à une forme quasi documentaire.


Le poliziottesco et le cinéma politique des années 70 abordent des questions similaires et dépeignent une même réalité (l’envers géographique et touristique). Néanmoins, si ce dernier emprunte une voie progressiste, son prédécesseur l’envisage sous un angle plutôt réactionnaire, soit l’écho authentique du point de vue de la majorité silencieuse italienne de l’époque.

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