Les chiens

Année : 1979
Réalisateur : Alain Jessua
Casting : Victor Lanoux, Gérard Depardieu, Nicole Calfan, Pierre Vernier, Fanny Ardant, Philippe Klébert
Éditeur : Studiocanal
BD : 1 BD-50 + 1 DVD-9, 100', zone B
Genre : thriller, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 30/06/21
Prix ind. : 19,99 €
sans Must AV
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
1.66
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
Bande-son
Français DTS‑HD Master Audio 2.0
Sous-titres
Français pour sourds et malentendants
Amazon
19,99  €
Fnac
19,99 €
19,47 €

Fraîchement installé en banlieue parisienne, le docteur Henri Ferret (Victor Lanoux) reçoit des patients violemment mordus par des chiens de garde. Dans le quartier, leur nombre ne cesse d’augmenter depuis que les habitants se sont mis en tête de se protéger contre les agressions nocturnes.


Associée à la politique des villes nouvelles au début des années 80, Torcy (Marne‑la‑Vallée) sert à la fois de décor aux Chiens et d’excellent baromètre sur l’obsession sécuritaire d’une société pétrie d’a priori. Qu’il s’agisse des jeunes ou d’immigrés noirs installés dans un foyer, les banlieusards de la classe moyenne restent hermétiques à ce qu’ils ne comprennent pas, ou plutôt, refusent de comprendre.

 

Le danger du communautarisme s’illustre ainsi par le recours systématique aux canidés sous l’impulsion d’un dresseur charismatique, Morel, interprété par Gérard Depardieu. L’acteur, qui refuse d’abord le rôle, l’envisagera comme une thérapie suite à une agression. Son personnage ambigu et entièrement dévoué à son élevage (voir la troublante scène de la mise bas de Lilith, sa chienne adorée) tranche avec celui du médecin, spectateur‑témoin d’une violence prête à éclabousser le vernis social. Ancré dans un environnement urbain familier, le récit abrite une réalité décalée et sobrement monstrueuse.

Carole Lépinay - Publié le 27/08/21
Bonus
- Préface de Jean-Baptiste Thoret (8')
- Les chiens revu par Philippe Rouyer (55')
- Entretien avec Alain Jessua et Nicole Calfan (25')
- DVD du film

Comme à l'accoutumée, une préface signée J-B Thoret concise mais truffée de précieux éclairages. Jessua, alors au sommet de sa carrière, ne rompt pas pour autant le lien avec un cinéma de la marge extrêmement audacieux. Son récit d'anticipation appréhende ainsi « un monde extrêmement ressemblant au nôtre et extrêmement différent ».

 

Critique et historien du cinéma, Philippe Rouyer revient sur ce film étrange dont le décorum contribue énormément à l'atmosphère (il cite le pont inachevé aperçu au générique, illustrant d'emblée une impasse). Rouyer considère Les chiens comme le deuxième opus d'une trilogie aux confins du fantastique. 

 

À l'instar de Traitement de choc (1973, avec Alain Delon et Annie Girardot) et plus tard Paradis pour tous (1982, avec la dernière apparition de Patrick Dewaere au cinéma, l'acteur se suicidera pendant le montage du film), Les chiens s'ancre profondément dans la société pour s'acheminer vers un horizon décalé et inquiétant. Avec pertinence, Rouyer associe trois grandes figures emblématiques du genre aux films précités : le vampire pour la quête de l'éternelle jeunesse dans Traitement de choc, les body snatchers à travers le changement radical de comportement et de personnalité des habitants de Torcy, enfin le zombie derrière les cobayes prêts à se faire flasher pour obtenir le bonheur perpétuel (Paradis pour tous). 

 

À travers des entretiens, le cinéaste et Nicole Calfon expriment leur rapport particulier au film.

Jessua, qui se laissait porter par les professionnels du métier, se considérait comme un « clochard de luxe ». Fatigué d'écumer les hôtels de luxe et d'une routine qui tourne à vide, il attaque la réalisation de son premier long métrage La vie à l'envers en 1964. Tandis qu'il est à Milan pour l'enregistrement de la bande originale d'Armaguedon, le cinéaste est intrigué par la présence de chiens à proximité de petits cafés. Ces derniers appartiennent à la clientèle âgée et noctambule du café, il s'agit en réalité de leurs gardes du corps… L'idée d'un scénario autour des chiens et de l'obsession sécuritaire commence alors à germer.

 

Plutôt que d'incarner la femme sexy d'un James Bond destinée à mourir dès la première demi‑heure, Nicole Calfan a préféré tenir le rôle féminin principal des Chiens. L'actrice raconte ses savoureux souvenirs de plateau. Elle évoque un tournage peu détendu lié à l'agressivité des canidés (comme pour le reste de l'équipe, elle n'a pas échappé aux morsures du chien Léard) mais inoubliable, entourée de deux acteurs et d'un cinéaste d'autant plus attentionnés qu'elle était la seule femme en tête d'affiche.

Note bonus : 4/6
Image

Pour un film de 1979, les bases sont là, et plutôt solides. Si les couleurs restent pâlottes, la définition perfectible et les scènes de nuit quasi bouchées, le master très propre et l'équilibre général flattent la rétine. En particulier les gros plans de Nicole Calfon et ses yeux de velours.

Note image : 4/6
Son

Moins de stabilité côté son avec un ensemble un peu aigu voire criard. Un rendu d'époque avec ses hauts et ses bas.

Note son : 3/6



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