par Carole Lépinay
20 avril 2023 - 17h20

Le sang à la tête

année
1956
Réalisateur
InterprètesJean Gabin, Monique Mélinand, Paul Frankeur, Claude Sylvain, Georgette Anys, José Quaglio
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Armateur opulent du port de La Rochelle, François Cardinaud (Jean Gabin) apprend la fuite de son épouse Marthe (Monique Mélinand) avec Mimile (José Quaglio), son amour de jeunesse et voyou fraîchement débarqué d’Afrique de surcroît. Tandis que la ville se réjouit de sa mésaventure, Cardinaud met tout en œuvre pour retrouver la mère de ses enfants.


Regard tantôt tendre, tantôt acerbe

Considéré comme un chef‑d’œuvre du 7ème art, Le sang a la tête, réalisé en 1956, vient compléter la filmographie considérable (pas moins de 49 films) de Gilles Grangier (Le cave se rebiffe, La cuisine au beurre). Pour cette adaptation du roman de Georges Simenon, Le fils Cardinaud, le cinéaste met de côté la comédie (son genre de prédilection) et nous propose un drame à travers lequel la petite‑bourgeoisie de province en prend pour son grade.

 

À l’opposé, il porte un regard tendre et bienveillant sur le peuple (des marins aux ouvriers qui partagent un moment convivial malgré l’âpreté du quotidien) que le parler populaire mixé aux répliques jubilatoires de Michel Audiard rend d’autant plus attachant. Une bien belle pépite éditée à 3 000 exemplaires.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
19/01/2023
image
1.33
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0 (mono doublé)
Audiovision
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Restauré en 4K par Pathé en 2020, Le sang à la tête nous revient en meilleure forme que jamais, révélant la beauté de ses décors et le souci du détail de la mise en scène, vestiges d'une époque où l'on prenait le temps pour la moindre scène. Alors même si quelques flous demeurent et l'ensemble reste parfois un peu doux, cette copie N&B est une chance absolue. Merci Pathé.

5
10
son

Une piste DTS-HD Master Audio 2.0 simple et claire, pas trop criarde, qui fleure bon les années 50. Rien à redire.

7
10
bonus
- Analyse du film par Bertrand Tavernier (27')
- Gilles Grangier, le cinéma dans le sang : entretien avec François Guérif (12')
- Documents d'archives : retour sur la carrière de Michel Audiard (1969) et entretien avec Jean Gabin (1975) (8')
- Actualités Pathé : chanson de Florelle (1932) et Georges Simenon et les académiciens français à l'Académie royale de Belgique (1952) (3')
- DVD

Le 27 janvier 2021, l'équipe de Pathé a eu la chance de réaliser un entretien avec Bertrand Tavernier qui disparaissait deux mois plus tard. Mémoire hors pair du cinéma, immense passionné, Tavernier réhabilite la contribution monumentale de Gilles Grangier au septième art. Méprisé à tort par la Nouvelle Vague, Grangier a appréhendé plusieurs genres, excellant aussi bien dans les comédies que le film criminel. Nul autre que lui ne pouvait saisir l'essence des milieux populaires, ses brasseries, son atmosphère si particulière, et d'autant plus authentique avec des scènes tournées la plupart du temps en extérieur. Un vibrant hommage au cinéaste alimenté de pistes d'analyse passionnantes.

 

Auteur d'un livre d'entretiens avec Gilles Grangier, Passé la Loire, c'est l'aventure, François Guérif nous parle de la carrière de Gilles Grangier. Cantonné aux comédies, le cinéaste regrettait qu'on ne lui propose pas davantage de polars à tourner. Guérif raconte une anecdote émouvante à l'occasion d'une table ronde au Forum des images, Alain Corneau confiera que Le désordre et la nuit reste le plus beau film policier français, Gilles Grangier était en larmes. 

 

Dans les documents d'archives, Michel Audiard et Jean Gabin parlent de leur métier respectif. Un régal d'entendre le franc-parler d'Audiard qui considère, gouaille à part, que sa rencontre avec Gabin aura marqué un tournant décisif dans sa carrière. De son côté, Gabin souligne la différence entre le métier d'acteur et de comédien.

 

Enfin, dans les actualités Pathé, on surprend Florelle, chanteuse (et actrice) célèbre de l'époque en pleine séance de répétition aux Folies Bergères. Georges Simenon apparaît à son tour très brièvement aux côtés d'André Mauroy et de Marcel Pagnol à l'Académie royale de Belgique.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !