par Carole Lépinay
24 juin 2022 - 11h37

Temps sans pitié

VO
Time without Pity
année
1957
Réalisateur
InterprètesMichael Redgrave, Leo McKern, Ann Todd, Paul Daneman, Peter Cushing, Alec McCowen
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Accusé du meurtre de sa petite amie, Alec Graham (Alec McCowen) risque la peine de mort. Son père (Michael Redgrave), un ancien alcoolique tout juste sorti de cure, ne dispose que d’une journée pour rétablir la vérité et changer le destin de son fils.


Réalisé en 1957, Temps sans pitié compte parmi les œuvres capitales du cinéaste américain Joseph Losey alors exilé au Royaume‑Uni depuis 1953 pour échapper à la chasse aux sorcières. Le film marque également le début d’une longue collaboration avec Richard MacDonald, directeur artistique remarquable qui travailla sur Eva, The Servant, L’assassinat de Trotsky


Radiographie britannique

Dès la séquence inaugurale, Losey a la formidable idée de désamorcer le traditionnel enjeu d’une enquête, à savoir l’identité du criminel. Derrière la course contre la montre de Graham, apparaît une radiographie implacable de la société britannique (passée inaperçue par la nouvelle critique anglaise de l’époque) à travers laquelle le pouvoir judiciaire et journalistique laisse peu de chance à la vérité.

 

La quête chronométrée avoisine le chemin de croix et bientôt le thriller à charge contre la peine de mort compose à merveille avec le drame d’un père dévasté incapable de renouer avec son fils. Un grand film.

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Time without Pity
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
15/02/2022
image
1.33
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Anglais DTS-HD Master 1.0
sous-titres
Français imposé sur la VO
5
10
image

Un N&B lumineux, parfois plus pâle sur certaines séquences, mais toujours au service du cadrage si parfait et moderne de Joseph Losey. Malgré quelques inégalités, tout est là pour profiter du formidable graphisme du film.

5
10
son

Une bande-son mono tout à fait correcte pour l'époque avec ses typicités comme des bruitages ou des éléments rajoutés un peu décalés par rapport à l'occasion en cours. Mis à part cela, tout est clair et jamais saturé.

7
10
bonus
- Une époque sans pitié (21')
- Bande-annonce 2020

Une brillante intervention de Michel Ciment, directeur de la publication de la revue Positif et auteur du Livre de Losey, dans laquelle on peut constater la grande proximité du cinéaste avec son personnage principal. Alcoolique comme David Graham, Losey entretient des rapports compliqués avec son fils parti étudier aux États-Unis. Si l'identification est manifeste, le cinéaste dénonce également les limites des pouvoirs politiques et judiciaires (la peine capitale toujours d'actualité à la fin des années 50) ainsi que l'opportunisme des journalistes.

 

Destiné à un avenir prometteur à Hollywood (où il a déjà réalisé cinq films), Losey est contraint de s'exiler en Angleterre afin d'échapper à la commission d'enquête maccarthyste contre les activités anti-américaines. Au début de sa nouvelle carrière, il réalise des films sous pseudonyme, La Bête s'éveilleL'étrangère intime sont alors respectivement signés Victor Hanbury et Joseph Waton. Une épreuve pour le cinéaste qui consacrera toute son énergie à ce film très personnel grâce auquel son nom fut réhabilité.

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