par Nicolas Bellet
19 juin 2023 - 11h24

L'astronaute

année
2023
Réalisateur
AvecNicolas Giraud, Mathieu Kassovitz, Hélène Vincent, Bruno Lochet, Ayumi Roux, Hippolyte Girardot
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A
Nord-Ouest Films - Orange studio - Artémis Productions
Nord-Ouest Films - Orange studio - Artémis Productions
Nord-Ouest Films - Orange studio - Artémis Productions
Nord-Ouest Films - Orange studio - Artémis Productions
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Ingénieur en aéronautique chez Ariane Group, Jim (Nicolas Giraud), dans le plus grand secret, se consacre à un projet : construire une fusée spéciale destinée au premier vol spatial amateur habité. Mais pour réaliser son rêve, il doit apprendre à le partager.

 

Dans la veine des premiers films du duo Spielberg/Joe Dante

Le réalisateur de L'astronaute, Nicolas Giraud, est avant tout comédien depuis plus de 20 ans alternant les rôles à la télévision et au cinéma, principalement sur des projets exigeants. Cela fait autant d’années qu’il rêvait de passer derrière la caméra. En 2018, il signait enfin avec Du soleil dans mes yeux, son premier long remarqué au Festival d’Angoulême mais passé relativement inaperçu en salles et dans la presse.

 

Avec L'astronaute, la donne change puisque le film est dans l’ensemble bien accueilli par la critique. Il ne restera néanmoins que cinq semaines en exploitation. Sa sortie en Blu-Ray est donc l’occasion de redonner une chance à ce film à la fois ambitieux et poétique qui lorgne du côté des premiers films du duo Spielberg/Joe Dante millésime années 80. Un temps où ses deux grands enfants se racontaient en filmant des aventures à la fois hors de commun et ancrées dans la réalité la plus banale.

 

Viser la lune…
On ne va pas se le cacher, en général, on se méfie des films SF français, souvent à juste titre d’ailleurs. Si L'astronaute n’échappe pas tout à fait au syndrome « Ah, j’aurais bien aimé voir un remake américain de cette histoire (lire ‑avec plus de moyens‑) », il n’en reste pas moins très attachant, car sincère et surtout extrêmement personnel.


Nul besoin d’être un cinéphile aguerri pour comprendre que ce que raconte en substance le réalisateur à travers son film, c’est la difficulté de concrétiser son rêve (d’espace ou de cinéma), que tout passe par la force du collectif et qu’in fine pour réussir : il faut surtout réussir à embarquer tout le monde avec soi dans son rêve un peu fou.

 

La mise en abyme cinéaste/astronaute est d’autant plus prégnante durant tout le film que le réalisateur s’est offert le premier rôle et qu’il a également confié celui de son mentor à un autre acteur/réalisateur : Mathieu Kassovitz (très bon dans un registre de Thomas Pesquet, vieillissant). Un réalisateur connu pour régulièrement s’épancher sur les difficultés d’être un réalisateur exigeant face au poids de l’industrie cinématographique actuelle.

 

… atteindre les étoiles

Le manque de moyens (mais pas d’ambition) a poussé Nicolas Giraud à une certaine radicalité dans sa mise en scène et à préférer l’épure à l’esbroufe, sans pour autant se reposer sur les ellipses. On sent que tout fut pensé, non seulement par souci d’efficacité, mais aussi de cinéphilie. Assurément, Nicolas Giraud a le sens du cadrage et sait remplir le vide. Il est aidé d’une très belle partition musicale, signée Superpoze.

 

Bien évidemment, cela aboutit à un film étrange parfois bancal, à la fois sec et lumineux tant l’énergie déployée par son héros rayonne (quitte à parfois agacer), mais qui ne laissera pas indifférent. Si L'astronaute raconte un rêve de gosse, il reste néanmoins à hauteur d’homme et c’est ce qui fait son charme. Tout le monde peut se reconnaître en Jim/Nicolas Giraud, et l’envier. Lui en vieillissant n’a pas lâché ses rêves. Il nous offre une belle balade. Certes pas au bord de sa Chrysler, mais à bord d’une fusée, ce qui est pas mal aussi…

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test
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
20/06/2023
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Quel dommage. Quel dommage que Diaphana n'ait pas opté pour une sortie 4K UHD tant celle image, malgré l'épure orchestrée sans doute par goût, mais aussi par manque de moyens encore plus conséquents, est de toute beauté. Justement par sa simplicité et sa grande précision. Ou encore par la confrontation entre le quotidien banal d'une ferme à la campagne et la découverte du fuselage dans la grange, qui a tout d'une usine Ferrari. Il en ressort un film à la fois atmosphérique et poétique, doté d'une technique impeccable jusqu'aux effets spéciaux, qui n'ont pas besoin de trop en faire. 

10
10
son

L'astronaute n'aurait certainement pas été le même sans la BO de Superpose, alias Gabriel Legeleux. Comme le film, elle met du temps à développer toute sa puissance mais parvient à nous surprendre régulièrement et à nous émouvoir. Lors des essais des moteurs, on croit décoller. Elle soutient également tout le travail organique du réalisateur autour de la nature (les arbres/comme des battements de cœur…), et joue autant avec les silences que les montées en puissance qui captent immédiatement.

 

Un gros coup de cœur pour cette BO qui fonctionne magnifiquement avec le sound design du film parfois dévastateur en basses et infrabasses, perdus dans un océan de tranquillité et de concentration. Effet garanti où tout fait sens.

8
10
bonus
- Entretien avec Nicolas Giraud et Gabriel Legeleux (Superpoze), compositeur de la musique du film (14')
- Entretiens avec Nicolas Giraud, Mathieu Kassovitz et Jean-François Clervoy ingénieur et spationaute (12')
- Nicolas Giraud, la tête dans les étoiles, entretien réalisé par Cin'Ecrans (20')
- Bande-annonce

Aussitôt le film terminé, impossible de résister à l'envie d'en savoir plus sur cette aventure un peu folle.  Car il fallait le trouver le producteur visionnaire capable de dire oui à ce projet. Ce prod, Christophe Rossignon, lui-même féru d'espace, a toutefois véritablement lancé le projet une fois qu'ArianeGroup a souhaité soutenir le film et apporter la logistique nécessaire. Côté validation scientifique et technique, difficile de faire mieux avec l'ingénieur et spationaute français Jean-François Clervoy.

 

La volonté d'être plausible irrigue tout le process du film. Même le carburant nécessaire à faire décoller la fusée, le XB3 (nom totalement fictif), n'est pas dénué de toute logique puisque qu'il « pourrait » réellement être utilisé sous une forme très instable, donc dangereuse.

 

Ode au rêve, au collectif, le film fut aussi visiblement l'occasion de confronter deux fortes têtes, deux acteurs/réalisateurs. On sent que Mathieu Kassovitz et Nicolas Giraud ont sans doute eu maille à partir sur le tournage, mais se montrent aussi un respect total.

 

Ne loupez pas enfin le premier bonus dédié à Gabriel Legeleux (Superpoze), le compositeur de la musique du film. En compagnie du réalisateur, il revient sur sa façon de procéder, « d'ouvrir le film » avec sa partition, il apprécie d'ailleurs qu'elle s'écoute aussi en dehors du film. Ce qui ne l'a pas empêché d'écrire sa musique afin qu'elle fasse partie intégrante de l'image.

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