par Laurence Mijoin
17 septembre 2010 - 11h43

Sans laisser de traces

année
2010
Réalisateur
InterprètesBenoît Magimel, François-Xavier Demaison, Julie Gayet, Lea Seydoux, Jean-Marie Winling, André Wilms
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Étienne Meunier (Benoît Magimel) occupe un poste clef dans un grand groupe de fabrication de produits d’entretien. Si tout se passe bien, il va sous peu en prendre la présidence. Mais il a quelque chose sur la conscience, quelque chose qui lui pèse depuis des années. Tout cet empire, il l’a bâti sur une tricherie. Alors qu’il n’était qu’un simple ingénieur au sein de l’entreprise, il a eu l’opportunité de s’approprier la formule d’un produit chimique, élaborée par un postulant chercheur. Formule qui n’avait pas été brevetée… Étienne n’a jamais dévoilé à quiconque ce secret qui le hante, jusqu’au jour où débarque dans sa vie un ami d’enfance, Patrick Chambon (François‑Xavier Demaison), qui le persuade d’aller s’excuser auprès de l’homme qu’il a lésé. Mais les choses tournent mal, et Patrick tue accidentellement le pauvre hère…

Scénariste confirmé spécialisé dans les comédies (Prête‑moi ta main, Mensonges et trahisons et plus si affinités…, Molière, Le petit Nicolas et bientôt Astérix chez les Bretons), Grégoire Vigneron fait d’une pierre deux coups. Avec Sans laisser de traces, il livre à la fois sa première réalisation et sa première incursion dans le film noir. Le long métrage, écrit à quatre mains par Grégoire Vigneron et son acolyte Laurent Tirard (metteur en scène de Molière et du Petit Nicolas), ne se montre hélas pas convaincant. Et c’est justement l’écriture qui pèche, colonne vertébrale branlante d’un thriller bardé de poncifs, qui peine à trouver sa tonalité.

Malgré l’effort appréciable sur les qualités plastiques du film (notamment la photographie aux teintes glacées, soulignant l’hostilité froide du monde de l’entreprise, et au‑delà, des zones urbaines dénuées d’âme), la caractérisation des personnages manque cruellement de finesse et de psychologie, plombée par la peinture des différents milieux sociaux français (la bourgeoisie, la paysannerie, les habitants des quartiers populaires…). On perçoit bien la volonté d’ajouter un soupçon d’ironie à cette lente descente aux enfers, notamment via une conclusion doucement amorale, mais l'ensemble, bancal, n’assume pas franchement son positionnement. Les comédiens font de leur mieux pour insuffler de la vie à des dialogues souvent artificiels, mais ne peuvent pas accomplir des miracles avec ce canevas cousu de fil blanc…

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
18/08/2010
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Anglais
7
10
image
Dans le making of, le réalisateur explique avoir demandé au directeur photo que le film soit à la fois noir et lumineux. C'est surtout cette dernière composante de l'image qui ressort, les différents environnements des protagonistes (principalement des intérieurs) étant baignés d'une lumière crue, pâle et froide. Comme souvent, ces nombreuses scènes exposées bénéficient d'un bon rendu : piqué convenable sur les plans rapprochés et contrastes appuyés. Les quelques scènes dans l'obscurité, parfois voilées, trahissent en revanche une compression un peu grossière, et auraient mérité des noirs plus profonds.
7
10
son
Si la bande-son ne se prête pas aux démonstrations sonores, le Dolby Digital 5.1 délivre une répartition assez fine des musiques et des quelques bruits d'ambiance, dispatchés avec parcimonie sur les canaux arrière. Les tentatives de spatialisation restent toutefois timides, et les voix, intelligibles dans l'ensemble, manquent de brillance et de clarté par moments. La piste stéréo, suffisante pour ce type de thriller minimaliste, propose des dialogues parfois légèrement étouffés et manquant d'aigus.
3
10
bonus
- Making of (26')
- Court métrage Une fausse image de moi de Grégoire Vigneron (24')
- Bande-annonce
Le court métrage de Grégoire Vigneron permettra surtout de découvrir le réalisateur dans un numéro d'acteur. Quant au making of, sans sortir des sentiers battus, il permet à chacun des acteurs et membres de l'équipe du film de prendre la parole et d'approfondir son champ d'action : photographie, écriture, jeu des comédiens…
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