Solutions locales pour un désordre global

Année : 2010
Réalisateur : Coline Serreau
Avec : Claude Bourguignon, Vandana Shiva, Pierre Rabhi, Dominique Guillet, Ana Primavesi, Philippe Desbrosses
Éditeur : Éditions Montparnasse
DVD : DVD-9, 112’, zone 2
Genre : documentaire, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 02/11/10
Prix ind. : 20 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
Bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
Sous-titres
Aucun
Artiste de cinéma aux multiples casquettes, Coline Serreau est aussi une femme engagée politiquement et une fervente écologiste, comme elle l’avait notamment prouvé avec La belle verte. Avec son documentaire Solutions locales pour un désordre global, elle s’intéresse aux problèmes de l’agriculture intensive et de l’alimentation mondiale. Son but : éviter de sombrer dans le catastrophisme ou de passer pour une donneuse de leçons, mais proposer de véritables alternatives pour cultiver et se nourrir autrement, sans faire souffrir la planète.

À l’heure où la question de l’alimentation de la Terre et de ses quelque 9 milliards d’habitants à l’horizon 2050 est plus que jamais d’actualité, la réalisatrice a parcouru une partie du monde pour braquer son objectif sur des intervenants loquaces et passionnants. Agronomes, scientifiques, microbiologistes, agriculteurs, militants, ils soulèvent les problèmes et les désastres causés par plusieurs décennies d’exploitation débridée des sols (ou quand les hommes ont pris en main l'agriculture au détriment des femmes), à grand renfort de pesticides et d’engrais (issus de l'industrie militaire de l'après‑guerre), qui ont non seulement empoisonné les récoltes, mais aussi stérilisé quantité de terres. Aujourd’hui appauvries, vidées de leurs micro‑organismes qui servaient à oxygéner les sols, compactées comme des blocs de béton et favorisant donc l’érosion et les inondations, ces terres ne peuvent plus décemment accueillir les plantations. À moins de recourir encore et encore aux produits chimiques…

Brisant au passage le mythe de la révolution verte, les spécialistes du documentaire abordent également d’autres aberrations, comme l’impossibilité de cultiver des variétés de fruits et légumes anciens à cause de lois rigides, rédigées au profit des semenciers, la torture des animaux pour répondre au besoin des éleveurs (les queues des cochons coupées, leurs dents arrachées pour éviter qu’ils ne se mordent, coincés dans leurs enclos), la recherche de nouvelles variétés de tomates « carrées », calibrées pour optimiser leur rangement dans les caisses, ou encore la pollution du corps humain et l’apparition de nouvelles maladies dues à l’ingestion de pesticides.

Fatiguée que l’on ne donne la parole qu’aux multinationales, Coline Serreau avoue dans un bonus qu’elle les a tenus volontairement à l’écart de son projet, invitant principalement les petites gens à s’exprimer. Sur 1h52 de métrage, la réalisatrice, dont l’objectif premier était de proposer des solutions au désastre ambiant, privilégie finalement les discours au détriment des images « sur le terrain ». Plus film à thèse pour opérer une véritable prise de conscience que démonstration ludique et optimiste, Solutions locales pour un désordre global propose malgré tout quelques options, comme le Mouvement des sans‑terre au Brésil, les exploitations familiales en Ukraine et en Inde, les Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) en France, ou encore l'Association Kokopelli qui se bat pour sauver les graines anciennes et non inscrites au catalogue officiel, donc interdites à la vente. On aurait simplement aimé découvrir plus ces mouvements alternatifs, apprendre comment, à notre petit niveau, il est possible d’agir.
Laurence Mijoin - Publié le 05/11/10
Bonus
- Scènes coupées (46')
- Entretien avec Coline Serreau (14')
- Bandes-annonces

Outre l’entretien avec Coline Serreau, qui livre ici son point de vue de citoyenne écologiste sans jamais donner de leçon, la flopée de scènes coupées s’avère très intéressante pour pousser plus loin la réflexion sur ce sujet. Des intervenants, dont certains n’étaient pas présents dans le doc (comme Muhammad Yunus, fondateur du microcrédit à l’attention des plus démunis et prix Nobel de la Paix, ou le philosophe Jean‑Claude Michéa), élargissent les thématiques du film, abordant des questions politiques, économiques, philosophiques ou sociétales. Le génial microbiologiste des sols Claude Bourguignon, déjà très présent dans le doc, revient avec sa femme Lydia nous raconter quelques anecdotes savoureuses sur le calibrage des pommes et le goût des fraises Tagada. Seul bémol : ces suppléments sont encore des propos de spécialistes face caméra. On aurait aimé un peu plus de nature…
Note bonus : 4/6
Image
Cette copie pâtit hélas de la fréquence des problèmes de compression, visible sur les plans clairs, flagrante sur les séquences en basse lumière. On note aussi quelques plans légèrement flous. Le niveau de définition s’avère toutefois satisfaisant et l'on comprend bien que la forme importe peu ici.
Note image : 3/6
Son
Qu’il s’agisse de la stéréo ou du 5.1, les voix sont claires, toujours intelligibles, et les bruits d’ambiance des séquences en plein air bien restitués. Deux pistes assez comparables. Le 2.0 s’avère presque amplement suffisant pour profiter pleinement du doc.
Note son : 4/6


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