par Laurence Mijoin
22 décembre 2010 - 11h23

Olivia Ruiz : miss météores live

année
2010
Réalisateur
InterprètesOlivia Ruiz, Robin Canac, Cécile Marquès-Camarasa, Stéphane Blanc, Jean-Philippe Motte, Anthony Blanc
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

De tous les candidats de la Star Academy, peu ont marqué durablement les mémoires et les médias. On peut citer Jenifer et sa variété commerciale vaguement teintée de pop, ainsi que la charmante Élodie Frégé, qui a su bien s’entourer avec Benjamin Biolay et vient de livrer un sympathique troisième album dont on peut féliciter l’écriture et l’élégance.

Mais il y a surtout Olivia Ruiz, sans doute celle qui a su le mieux se forger une véritable identité et un univers singulier, qui ont capté l’attention de la critique (même Les Inrocks ont été conquis !) et du public, puisqu’elle faisait partie des dix chanteurs français les mieux payés en 2009, et a vendu plus d’1 million d’exemplaires de son second album, La femme chocolat.

Son troisième opus, Miss météores, a fait l’objet d’une version live captée au Zénith de Nantes en décembre 2009, que nous découvrons sur ce DVD. Ceux qui ne goûtent guère au timbre un brin nasillard de la chanteuse n’y trouveront pas leur compte. En revanche, les amateurs de la version studio de l’album auront plaisir à en redécouvrir les chansons, richement réorchestrées, et à contempler la belle aux origines espagnoles revendiquées, mini‑bête de scène débordant d’énergie.

Il y a du bon (Elle panique, Les crêpes aux champignons ou Belle à en crever) et du plus dispensable dans ce live (Mon petit à petit), dont on ressent l’influence de Mathias Malzieu (leader de Dionysos et accessoirement compagnon de Ruiz) dans les compositions. La chanteuse, auteur d’une majeure partie des textes, semble entretenir plus d’un point commun avec l’homme qui partage sa vie, affichant clairement son inclinaison pour les fantaisies sombres de Tim Burton (la scie musicale employée à plusieurs reprises n’est pas sans rappeler le theremine, ce fameux instrument utilisé pour évoquer des ambiances étranges dans le cinéma fantastique) et les tourments de l’enfance, se livrant à ce sujet dans la chanson Peur du noir. Même son apparence, quelque part entre la danseuse de flamenco épicurienne et la poupée gothique, est une sorte d’hybride de ses diverses influences, mélange du soleil méditerranéen et des fables délicieuses d’un Roald Dahl.

Elle souffle donc le chaud et le froid. Toujours bohème, espiègle, Olivia Ruiz a le mérite de rester fidèle à elle‑même, tout en renouvelant son répertoire et en élargissant ses horizons musicaux. Si on peut lui reprocher son accent anglais (elle chante dans la langue de Shakespeare à cinq reprises) mais féliciter son espagnol, il faut reconnaître l’effort fourni par la jeune femme, tant au niveau du jeu de scène que de l’écriture. Pour le prochain album, on espère toutefois plus de variété dans les mélodies vocales, marquées par son style, mais qui frisent parfois la rengaine dans leur phrasé. Quoi qu’il en soit, c’est un petit bout de femme audacieux qui parvient à durer dans le paysage musical français.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
02/06/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français PCM 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image
Les couleurs de ce concert aux lumières chaudes sont bien restituées ici, le DVD proposant une image aux teintes profondes et jamais fades. En revanche, la compression ne se fait pas assez discrète sur les zones sombres (et elles sont nombreuses !), et la définition déçoit un peu, correcte pour les plans rapprochés mais manquant de piqué dès que la caméra s'éloigne. Une qualité globale manquant un brin de finesse, mais toutefois largement suffisante pour profiter de la prestation de la chanteuse et de ses musiciens.
5
10
son
Même si l'on est étonné de ne trouver qu'une seule piste stéréo sur ce DVD, celle-ci s'avère convaincante : les basses se montrent rondes et les aigus brillants. Le mixage fait la part belle à la voix d'Olivia Ruiz, bien mise en avant, tout comme les solos d'instruments. Globalement, on ne note pas d'instruments trop en retrait par rapport au reste du groupe. Quoi qu'il en soit, un 5.1 reste le minimum syndical pour restituer l'ambiance d'un live
5
10
bonus
- Documentaire autour d'Olivia (30')
- Festival du Chant du gros (J'aime pas l'amour et Mon petit à petit) (13')
- Clips (Elle panique, Belle à en crever et Les crêpes aux champignons) (9')
- Mini-clips (Elle panique, Belle à en crever et Les crêpes aux champignons) (7')
- Deux remixes inédits Le saule pleureur by Guck 65 (7')
- La renarde en duo avec Alex des Weepers (4')
Un disque entier est consacré aux bonus de ce concert. Le plus intéressant d'entre eux étant le documentaire dans lequel Olivia Ruiz s'exprime sur ses débuts de carrière après la Star Academy, son évolution musicale et personnelle… Un supplément intéressant, dans lequel interviennent des collaborateurs réguliers et fidèles de la chanteuse (ses musiciens, son manager…), apportant des précisions intéressantes sur son envol, sa personnalité, ses qualités. Les inconditionnels apprécieront les clips, ainsi que les prestations scéniques de la belle, hélas présentées dans une qualité visuelle médiocre.
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