par Laurence Mijoin
25 mars 2011 - 11h20

La beauté du geste

VO
Please Give
année
2010
Réalisateur
InterprètesCatherine Keener, Amanda Peet, Oliver Platt, Rebecca Hall, Sarah Steele, Ann Morgan Guilbert
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Un automne à New York. Kate et Alex (Catherine Keener et Oliver Platt), couple de brocanteurs, vivent de la récupération de mobilier et d'objets d’art vintage ayant appartenu à des personnes décédées, dont ils tirent des bénéfices non négligeables. Voulant s’installer avec leur fille adolescente dans un appartement plus spacieux, ils ont acheté en viager celui de leur voisine, une grand‑mère de 91 ans. Mais ce procédé ne plaît pas aux deux petites‑filles de la vieille dame. Tout cela n’est pas sans susciter quelques cas de conscience à Kate, qui se sent coupable de profiter du malheur des autres et donne, pour se racheter une conduite, des billets de 20 dollars aux SDF de sa rue. Pensant aider son prochain, elle en oublie de s’occuper de sa propre fille. Malgré la mauvaise ambiance, le cynisme de certains et l’égoïsme des autres, tout ce petit monde va apprendre à s’apprivoiser, à se comprendre…

La réalisatrice et scénariste Nicole Holofcener (Friends With Money), à la barre d’un navire à l’équipage irréprochable (aucune fausse note de casting, jeu des acteurs impeccable), livre avec La beauté du geste (inédit en salles chez nous) une réflexion douce‑amère sur une société new‑yorkaise bousculée par ses contradictions. Difficile de résumer en une phrase l’essence de ce film, comédie de mœurs souvent caustique, qui ose dépeindre une galerie de personnages exécrables (mis à part celui interprété par la touchante Rebecca Hall, vue dans The Town de Ben Affleck, et la fille du couple, incarnée par Sarah Steele), mais finalement toujours attachants. Même l’excellente Amanda Peet, parfaite en odieuse esthéticienne, dévoile ses failles par petites touches. Suffisant pour comprendre le mal‑être de cette galerie de protagonistes aux allures « woody alleniennes », caractères indissociables de leur milieu urbain, Manhattan.

De moins en moins cynique au fur et à mesure que la pellicule se déroule, le film perd de son mordant pour se faire plus sensible, mais aussi moins incisif lorsqu’il faudrait l’être un peu plus. Car la cinéaste porte toujours un regard bienveillant sur ses personnages et leurs malheurs, oubliant parfois de taper là où ça fait mal. Belle étude de cas au regard affûté, La beauté du geste aborde des thématiques inattendues, comme la compassion, la culpabilité ou encore la charité, soulevant quelques questions très actuelles tout en se gardant d'apporter des réponses toutes faites.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
01/12/2010
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Anglais Audiovision Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, italien, espagnol, arabe, néerlandais, portugais, hindi
7
10
image
Le film, contenant peu de scènes sombres, bénéficie d'un transfert très correct. Sans pour autant proposer un confort de visionnage irréprochable, ce DVD garantit un niveau satisfaisant de piqué, une compression très discrète, de jolis contrastes (bien que certaines scènes manquent d'éclat, mais cela est probablement lié à la photographie, volontairement très réaliste) et des noirs soutenus.
7
10
son
Intimiste et peu enclin aux élans dramatiques, le long métrage, tout en retenue, ne se prête donc pas vraiment aux démonstrations sonores. Pour autant, la version originale et la piste française, toutes deux en Dolby Digital 5.1, s'avèrent très proches, tant au niveau du mixage que de la répartition sur l'ensemble des canaux. Si, ici, ce sont surtout les enceintes frontales qui sont monopolisées, on profite d'ambiances honnêtes (notamment la scène de contemplation de la forêt aux couleurs automnales, où l'on perçoit le chant des oiseaux à l'arrière) et d'une musique dotée d'une belle dynamique en façade.
3
10
bonus
- Making of (12')
- Interview de Nicole Holofcener (8')
- Bêtisier (4')
- Film-annonce
Si l'interview de la réalisatrice s'avère intéressante (elle explique ses motivations, parle de sa propre histoire, de sa grand-mère qui lui a inspiré celle du film), le reste s'avère trop court et promotionnel, même si les images du tournage dans le making of et le bêtisier permettent de se rendre compte de l'alchimie entre les comédiens et de la bonne humeur sur le plateau.
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