No Mercy
Le corps d'une jeune femme découpée en six morceaux (un bras manque à l'appel) est retrouvé près de l'estuaire d'un fleuve. Très vite, grâce aux conclusions du médecin légiste et à la perspicacité d'une jeune enquêtrice, le coupable est arrêté. Mais au même moment, l'un de ses complices kidnappe la fille du médecin légiste. Le tueur oblige alors ce dernier à falsifier les preuves pour l'innocenter. Mais ses motivations semblent plus profondes...
Premier film du Sud Coréen Kim Hyoung-Jun, ici également scénariste, No Mercy tente à l'évidence de s'inscrire dans la veine des thrillers opératiques et machiavéliques de Park Chan‑Wook, Old Boy en tête.
Mais malgré tous les efforts du script pour déployer une intrigue solidement ficelée à base de vengeance diabolique, les thématiques ne parviennent jamais à élever le débat en raison d'un déroulement trop mécanique. Là où Park utilise des intrigues retorses pour illustrer les abîmes de noirceur ou de perversion de l'âme humaine, Kim ne parvient qu'à produire un succédané certes de bonne facture, mais terriblement désincarné.
Mise en scène pataude, séquences déjà vues mille fois, casting manquant de charisme, personnages stéréotypés... No Mercy est un thriller de consommation courante, pas vraiment déplaisant, mais jamais capable de chambouler le spectateur, si ce n'est lors d'une conclusion étonnante et cruelle, durant laquelle le film semble enfin sortir de sa torpeur. Dommage, c'est aussi là qu'il s'arrête.