par Laurent Duroche
24 août 2012 - 12h10

Ander

année
2009
Réalisateur
InterprètesJoxean Bengoetxea, Christian Esquivel, Mamen Rivera, Eriz Alberdi, Pilar Rodríguez, Leire Ucha
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Ander, la quarantaine, est un paysan basque vivant avec sa mère et sa sœur à La Biscaye, dans le nord de l'Espagne. Après un accident le laissant temporairement paralysé, il se voit contraint d'embaucher quelqu'un pour s'occuper des travaux de la ferme. C'est ainsi qu'il rencontre José, immigré péruvien. Entre les deux hommes naît une attirance mutuelle...

Il est des films dont il est impossible de nier l'honnêteté. Ander est de ceux‑là. Avec son sujet délicat (du moins en considérant la rigidité morale des coutumes basques), son refus systématique des artifices cinématographiques et sa véracité de tous les instants, le film décrit un univers et une situation d'un réalisme palpable, et aborde des thèmes universels (la différence, le racisme, la notion de famille).

Mais cette honnêteté est‑elle suffisante pour faire un bon film ? Prenant tout son temps pour établir une situation dont on devine les tenants et aboutissants au bout de 20 minutes, Ander déroule un scénario aux personnages certes touchants, mais aux situations et enjeux vus et revus, le tout illustré via une mise en scène accumulant les plans fixes de personnes en train de parler... ou de se taire. Quand l'image refuse de dynamiser un récit qui n'essaie jamais de surprendre, le tout sur un peu plus de deux heures, difficile d'éprouver autre chose que l'ennui.

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Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
16/06/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Espagnol/basque Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
5
10
image
L'éditeur livre un master guère réjouissant, à la compression visible et à la définition parfois approximative. Il faut dire qu'il n'est pas vraiment aidé par une photo délavée et un grain appuyé lors des scènes nocturnes, défauts hérités du filmage naturaliste du réalisateur. On notera tout de même des noirs assez profonds.
5
10
son
À l'image de... l'image, la piste son fait dans le minimalisme : le Dolby Digital 2.0 se contente de retranscrire les dialogues de façon audible (pas de musique). On constate toutefois une belle ampleur lors des rares moments où la bande sonore « s'énerve », c'est-à-dire... lorsque sonne le réveil du héros !
5
10
bonus
- L'honnêteté avant tout : interview du réalisateur (23')
- Maricón, court métrage (8')
- Bande-annonce
Si l'interview du réalisateur Roberto Castón apporte moult informations sur la naissance du projet, le processus de casting et autres, on s'interroge sur la façon dont il se montre absolument certain des « grandes » qualités de son film, de sa force et de son impact, et sur sa vision unilatérale du médium cinéma qui, selon lui, ne peut être honnête que lorsqu'il est totalement dénué d'artifices. Constat d'ailleurs contredit par son court métrage Maricón, qui utilise musique et photo stylisée pour illustrer son propos. En revanche, impossible de nier l'implication du cinéaste dans la cause homosexuelle, que ce soit dans la constance de ses thématiques ou via son poste de directeur du Festival International de Cinéma Gay-Lesbo-Trans de Bilbao.
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