Ander
Ander, la quarantaine, est un paysan basque vivant avec sa mère et sa sœur à La Biscaye, dans le nord de l'Espagne. Après un accident le laissant temporairement paralysé, il se voit contraint d'embaucher quelqu'un pour s'occuper des travaux de la ferme. C'est ainsi qu'il rencontre José, immigré péruvien. Entre les deux hommes naît une attirance mutuelle...
Il est des films dont il est impossible de nier l'honnêteté. Ander est de ceux‑là. Avec son sujet délicat (du moins en considérant la rigidité morale des coutumes basques), son refus systématique des artifices cinématographiques et sa véracité de tous les instants, le film décrit un univers et une situation d'un réalisme palpable, et aborde des thèmes universels (la différence, le racisme, la notion de famille).
Mais cette honnêteté est‑elle suffisante pour faire un bon film ? Prenant tout son temps pour établir une situation dont on devine les tenants et aboutissants au bout de 20 minutes, Ander déroule un scénario aux personnages certes touchants, mais aux situations et enjeux vus et revus, le tout illustré via une mise en scène accumulant les plans fixes de personnes en train de parler... ou de se taire. Quand l'image refuse de dynamiser un récit qui n'essaie jamais de surprendre, le tout sur un peu plus de deux heures, difficile d'éprouver autre chose que l'ennui.