par Jean-Baptiste Thoret
24 janvier 2013 - 17h56

Tony Manero

année
2008
Réalisateur
InterprètesAlfredo Castro, Amparo Noguera, Hector Morales
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

En attendant No, le dernier film de Pablo Larrain présenté à la Quinzaine des réalisateurs 2011, voici l’occasion de redécouvrir Tony Manero, son précédent opus, qui décrit la dictature de Pinochet via la vie grise d’un homme vieillissant, mutique et fou de Travolta, dont le rêve ultime est de gagner le concours télévisé du meilleur Tony Manero (nom du personnage interprété par Travolta dans La fièvre du samedi soir).

Le sujet est formidable, même s’il est parfois (un peu) plombé par un traitement « art et essai ». Nous sommes donc en 1978, au plus fort de la période noire chilienne, et Raul (Afredo Castro), ce danseur d’une cinquantaine d’années, sec comme une branche d’érable, ne vit plus que pour son concours, seule issue fantasmatique d’une société devenue carcérale et grisou.

La séquence d’ouverture dit tout du film : vêtu en Tony Manero, Raul se rend sur le plateau d’une chaîne de télévision qui organise des concours de sosies, mais Raul s’est trompé de date. Aujourd’hui, ce n’est pas John Travolta mais Chuck Norris…

Entre humour noir et réalité crasseuse (l’image du film est volontairement sale), Tony Manero décrit un Chili constitué de ruelles crasseuses et sombres, de résidences entourées de grillages et de chiens agressifs, et de flics surarmés capables de surgir à tout moment.

Enfin, dans sa façon de plonger dans les arcanes mentaux d’un personnage qui entretient avec son corps un rapport hyper‑narcissique, le film de Larrain évoque parfois le Taxi Driver de Scorsese. Ce n’est pas le pire des compliments qu’on puisse lui faire.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
dvd
cover
- de 12 ans
Prix : 14,99 €
disponibilité
04/12/2012
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Espagnol/Anglais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
7
10
image
Il règne dans ce film un climat désespéré. Tout est froid, lugubre, désenchanté, désincarné. Entre les intérieurs faiblement éclairés, les rues grisées de la ville, les couleurs atones et le léger grain qui tapisse cette copie, tout est fait pour nous faire déprimer.
5
10
son
Le son est tout aussi frigorifique que l'image. Hormis quelques tubes des Bee Gees en arrière-plan, le mixage n'a strictement rien à offrir. Sec et glacial.
0
10
bonus
- Promo autour du catalogue de l'éditeur
RAS.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !