Météora
En Grèce, deux religieux orthodoxes, Urania et Theodoro, officient dans des monastères se faisant face, sur deux pitons rocheux. Ébranlés par une attraction mutuelle de plus en plus forte, le moine et la nonne entreprennent de mieux se connaître tout en tentant de ménager leur foi et leurs obligations religieuses.
Étonnant croisement de documentaire, de récit classique et d’animations réalisées à la façon d’icônes, Météora se mérite. Car cette réflexion sur le péché et la liberté met presque 36 minutes à vraiment démarrer, lors d’une très belle scène de pique‑nique filmée en plan‑séquence.
Si le thème qui transparaît de suite (deux serviteurs de la foi tourmentés par les émois de la chair) ne brille pas par son originalité, si le tempo très lent flirte parfois dangereusement avec le vide, Météora gagne peu à peu en puissance et délivrera aux patients une atmosphère subtile ainsi qu’une mise en scène délicate, rehaussée par la fantaisie des séquences animées, clairs voyages dans l’âme et les tourments des personnages.
Le film est séduisant et réfute toute provocation, c'est louable, mais ses prétentions à livrer une pure allégorie sur l’amour restent néanmoins dépendantes du bon vouloir du spectateur, qui devra faire l’effort de s’attacher à deux personnages dont il sait finalement fort peu de choses.