par Laurence Mijoin
26 mai 2014 - 12h02

Innocent

VO
Voces inocentes
année
2004
Réalisateur
InterprètesCarlos Padilla, Leonor Varela, Gustavo Muñoz, José María Yazpik, Ofelia Medina, Daniel Giménez Cacho
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Années 1980. La guerre civile fait rage au Salvador. L'armée, soutenue par les États‑Unis, sème la terreur parmi le peuple et s'attaque à tous les opposants au gouvernement, notamment les guérilleros de gauche du FMLN. Pour grossir ses rangs, elle recrute de force les garçons dès leur douzième anniversaire. Chava (adorable Carlos Padilla) a 11 ans. Son père est parti aux USA, et sa mère (la jolie Leonor Varela, vue dans Blade II) l'a nommé chef de famille. Il lui reste un an avant de devenir soldat du gouvernement, qu'il le veuille ou non. Mais le petit garçon, malin et plein de ressources, ne compte pas se laisser faire…

Faire un film sur la guerre au Salvador, petit pays délaissé par le cinéma (excepté, notamment, Salvador d'Oliver Stone en 1986), qui plus est labellisé « inspiré d'une histoire vraie » (celle du scénariste Oscar Orlando Torres), pouvait relever de l'acte militant, d'un sacerdoce forcément admirable, sujet dramatique à hauteur de gosse oblige. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, malgré l'implication du tout jeune acteur Carlos Padilla, expressif à souhait, malgré la sincérité du scénariste, cela ne suffit pas.

Il manque de la chair à ces personnages pris dans l'enfer quotidien de la guerre, que le réalisateur Luis Mandoki (Une bouteille à la mer, Angel Eyes) ne parvient pas à animer, visiblement trop occupé à orchestrer ses dispensables plans de grue et ses effets de mise en scène souvent ostentatoires mais peu convaincants (zooms disgracieux). Trop lisse, trop binaire, cet Innocent Voices (titre US), sorti en 2005 outre‑Atlantique mais qui débarque tout juste chez nous en DVD, veut nous faire ressentir la guerre par les yeux d'un enfant, mais livre une succession de vignettes un brin naïves et peu incarnées.

Hésitant entre fable poétique (les enfants, allongés sur le toit, comptant les étoiles ; l'envol des lampions, la nuit) et drame réaliste (les fusillades ; les exécutions sommaires), le film ne trouve finalement ni son rythme ni son ton. Et, dans sa volonté d'aborder le sujet de l'enfance brisée par la guerre de manière universelle, échoue à façonner sa propre identité.

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Voces inocentes
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
15/05/2014
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français
7
10
image
Une colorimétrie un peu terne et un léger manque de contraste, c'est ce qui ressort principalement de cette édition au rendu réaliste, qui présente un piqué convenable et une stabilité correcte. On remarque toutefois quelques légers soucis de compression lors des scènes enfumées et sur les zones sombres.
7
10
son
Une VO 5.1 efficace et percutante, principalement lors des séquences de fusillades, le son pétaradant des coups de feu étant dispersé sur les canaux avant et arrière avec puissance. Parfois même un peu trop, ce qui force à jouer sur le volume pour harmoniser les scènes de dialogues plus intimistes et les passages plus intenses. C'est la piste à privilégier face à la VF, qui présente des doublages pas toujours très justes ainsi qu'une ampleur et une spatialisation moindres.
3
10
bonus
- Making of (30')
Un making of peu captivant où les acteurs décrivent leur personnage la majeure partie du temps (et encore, il manque les interventions du jeune interprète de Chava, Carlos Padilla, et de Leonor Varela, qui joue sa mère) et où le réalisateur Luis Mandoki brille par son absence. Seul le scénariste, Oscar Orlando Torres, dont l'histoire est inspirée de sa propre enfance, apporte quelques informations intéressantes.
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