Dans un jardin je suis entré
Avi (Mograbi) et Ali (Al‑Azhari), son ami et professeur palestinien d’Israël, conversent longuement, échangent leurs parcelles d’histoire à défaut de refaire la grande, morcelée depuis toujours. Face à l’objectif intimiste de la caméra, la démarche est à la fois documentaire et fictive. Tous deux se mettent à rêver d'un ancien Moyen‑Orient, au‑delà des clivages ethniques et religieux, digne des communautés jumelées, élevées aux valeurs de l’équité.
Ce voyage fantasmatique au cœur d’un Moyen‑Orient réconcilié sert évidemment de rempart à la situation politique cataclysmique de leurs pays. Une échappatoire possible grâce à un retour à leurs origines (associées à des photographies d’aïeux), entachée cependant par l’hégémonie israélienne qui interdit l’accès d’un jardin aux étrangers. La petite fille d’Al‑Azhari l’a très bien compris et n’en fera jamais son terrain de jeu. Bouleversant.