par Carole Lépinay
06 juin 2016 - 11h09

Matalo

année
1970
Réalisateur
InterprètesLou Castel, Corrada Pani, Antonio Salines, Luis Davila, Claudia Gravy, Ana Maria Noé
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Bart (Corrado Pani), un redoutable hors‑la‑loi, est sauvé in extremis de la potence. Ce qui ne l’empêche pas d’éliminer les hommes venus à sa rescousse une fois en partance vers le Mexique. Il fait ensuite escale dans une ville fantôme où, rejoint par ses complices, il élabore un plan d’attaque contre une diligence remplie d’or.

À travers ce western borderline, nul doute que Cesare Canevari (Moi, Emmanuelle, Des filles pour le bourreau) sache filmer la folie. D’abord en enclavant ses personnages tordus dans l’espace approprié de la ghost town, puis en leur allouant un côté obscur parfaitement inadapté à la besogne collective. Et toujours ce sempiternel nerf de la guerre : l’appât du gain.

Mais Canevari affectionne l’excès. Le butin tant convoité nourrit alors la charge explosive de l’intrigue et de la forme qui l’exprime (montage syncopé, zooms instantanés, coupes imprévisibles). Lou Castel, partenaire inoubliable de Gian Maria Volontè dans El Chuncho de Damiano Damiani (1967), y interprète un anti‑héros pacifiste et flanqué de boomerangs colorés.

Film réalisé en 1970 oblige, les bandits de Matalo sont vêtus comme des hippies, dégainent puis massacrent sur des riffs de guitare survoltés… Somme toute, il y a autant de western en eux qu’un esprit Seventies psychédélique, insoumis, enragé.

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dvd
cover
- de 12 ans
Prix : 14,99 €
disponibilité
05/04/2016
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
Italien Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français imposé
5
10
image
Un rendu de VHS usée mais le bonheur de retrouver cette pépite intense. Peu de défauts de master au final, mais un léger fou, quelques passages très lisses et des scènes d'extérieur difficiles.
5
10
son
VO italienne assurément plus équilibrée et surtout dénuée de ce petit écho latent en français. Les guitares électriques et l'ambiance psychédélique prennent d'assaut la bande-son, c'est too much et parfois fatiguant, mais c'est voulu !
7
10
bonus
- « Bienvenue en enfer » par Alain Petit (29')
- Rouge western (documentaire d'Éric Cherrière et Claude Ledu) (54')
- Diaporama d'affiches et photos
- Films-annonces de la collection Western Européen
Entre analyse et pistes historiques, Alain Petit nous ramène plus de quarante ans en arrière, dans les coulisses de Matalo à Alméria, lieu de tournage coutumier des westerns européens. Ensuite, un excellent documentaire réalisé en 2007 définit le mythe du cow-boy à travers l'âge d'or du genre en Italie. Riche en interventions exclusives (Sergio Sollima, Ruggero Deodato, Fernandino Baldi, Carlo Lizzani), Rouge western est une mine d'informations pour les néophytes, tandis que les plus chevronnés auront beaucoup de plaisir à revoir ces pointures du cinéma de genre, disparus pour la plupart entre 2007 et 2015. À noter, la petite touche savoureusement décalée avec laquelle un cow-boy se met en scène et s'interroge aussi bien sur l'héritage qu'il colporte derrière son cache-poussière que sur sa disparition imminente.
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