Pistol

Année : 2022
Réalisateur : Danny Boyle
Casting : Toby Wallace, Anson Boon, Louis Partridge, Jacob Slater, Maisie Williams
Éditeur : Disney+
VOD : 6 épisodes
Genre : biopic, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 06/07/22
sans Must AV
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
1.33
HD 1 080p (AVC)
SDR
16/9
Bande-son
Français Dolby Digital Plus 5.1
Anglais Dolby Digital Plus 5.1
Allemand Dolby Digital Plus 5.1
Italien Dolby Digital Plus 5.1
Portugais Dolby Digital Plus 5.1
Espagnol Dolby Digital Plus 5.1
Hongrois Dolby Digital Plus 5.1
Polonais Dolby Digital Plus 5.1
Turc Dolby Digital Plus 5.1
Voir plus
Sous-titres
Français, anglais, allemand, danois, espagnol, italien, néerlandais, norvégien, portugais, finnois, suédois, turc, tchèque, roumain, polonais

Une série‑biopic sur les Sex Pistols diffusée sur Disney+ : voilà qui en dit long sur ce qu’il reste de la dangerosité du punk rock de nos jours. Sous la houlette du réalisateur Danny Boyle (décidément très musical après son récent Yesterday, et qui lui non plus n’est plus vraiment un bad boy iconoclaste du cinéma anglais depuis des lustres), et du créateur de la série Craig Pearce, Pistol retrace en six épisodes la trajectoire du groupe punk anglais le plus médiatisé de l’histoire du genre, tirant la trame de son histoire d’après l’autobiographie de son guitariste‑fondateur, Steve Jones, publiée en 2016.

 

Le récit d'une époque

C’est d’ailleurs ce dernier que le réalisateur décide de suivre tout au long de la fulgurante histoire du groupe, depuis ses déboires de jeune délinquant en 1975 jusqu’à l’implosion du groupe début 1978. Il faut dire que tous les éléments dramatiques sont réunis : une petite bande de gamins paumés gravitant dans l’orbite d’artistes ambitieux (en tête, le manager Malcolm McLaren, aussi mégalomane que manipulateur), et qui se nourriront de leur colère profonde face à un pays qui ne leur offre aucun futur pour composer quelques singles cinglants et mythiques. Le récit d’une époque qui emporte, dans son sillage, toute une communauté d’artistes et de paumés que la série convoque avec délectation.

 

Chrissie Hynde (avant qu’elle ne forme les Pretenders), Siouxsie Sioux, Vivienne Westwood, Pamela Rooke : un vrai who’s who des débuts du punk à Londres, avec un bel éclairage sur les femmes de cette époque, trop souvent effacées. Ne manquent que les autres groupes de l’époque (The Clash, Buzzcocks ou autre Damned), occultés de la narration et donnant l’impression trompeuse que les Sex Pistols étaient un épiphénomène, unique à son époque.

 

Réalisation débridée

Pour recréer fidèlement la « crasse et la furie » de la jeunesse anglaise de cette époque, Danny Boyle débride complètement sa réalisation, essayant de mettre dans sa série un peu de l’anarchie revendiquée par les Sex Pistols : montage survitaminé, catalogue d’effets visuels outrés (split‑screens, ralentis, passages en Super 8), incorporation d’images d’archives parfois complètement aléatoires ou autres séquences stylisées à l'extrême. Un patchwork qui pourra rapidement fatiguer, mais qui a le mérite de dynamiser la série et de faire preuve d’une inventivité assez inépuisable, avec quelques savoureuses séquences inspirées d'événements réels (l'interview à la BBC où le groupe n'aura pas arrêté de sortir des jurons et choquera le pays entier, ou des lives des débuts qui se termineront dans la confusion et la violence), fréquemment reconstituées avec une précision assez bluffante.

 

Et si les acteurs à l’écran sont tous bien plus « lisses » que les véritables protagonistes de cette histoire, la série impressionne par son atmosphère et par le soin apporté à ses décors, ses costumes (parfois toujours aussi avant‑gardistes, même 45 ans après), fourmillant de détails et d'anecdotes qui feront sourire les spécialistes, mais sauront également intriguer les néophytes. Toute la force de la série est là, et c'est avec plaisir que l'on se plonge dans cette époque, son énergie aussi créative que destructrice, ayant bien compris que communication pouvait rimer avec provocation.

 

Un cartoon excessif ?

Pourtant, malgré ces efforts et la bonne volonté manifeste de la part de Boyle de coller fidèlement à l'esthétique punk, difficile de ne pas voir aussi Pistol comme une sorte d’attraction de fête foraine. Un cartoon excessif donnant une version un peu grotesque de cette époque : tous les événements semblent surjoués façon comédie burlesque, tant visuellement que scénaristiquement, créant une irréalité souvent pesante.

 

Pistol peut certes compter sur un casting plutôt convaincant (en particulier Anson Boon, très bon en Johnny Rotten) avec des acteurs impliqués ayant rencontré les personnes qu’ils incarnent à l’écran (sauf Johnny Rotten, qui a d'ailleurs essayé d'interdire à la série d'utiliser la musique du groupe !) et jouent eux‑mêmes les instruments dans toutes les séquences musicales. Mais leur enthousiasme est miné par une écriture maladroite. Les dialogues paraissent trop occupés à trouver des bonnes blagues, quand ils ne se contentent pas de ressasser des slogans de manière artificielle.

 

Une odyssée rock caricaturale

En réalité, jamais la série ne donne l’impression de nous montrer des vrais musiciens, plutôt des marionnettes qui soulignent lourdement tous les clichés de cette époque : oui, Sid Vicious était un toxicomane un peu stupide et incapable de jouer de la basse. Mais la série de Boyle ne laisse pas le temps de voir les fêlures en lui, trop contente de ses blagues et de ses scènes confuses de débauche. Et quand viennent immanquablement les moments les plus sombres de cette histoire (Sid Vicious est mort d’une overdose à 21 ans, quelques mois après avoir possiblement assassiné Nancy Spungen, groupie avec laquelle ils formaient un couple autodestructeur), il est trop tard pour ressentir quoi que ce soit face à ces anti‑héros excessifs et leur odyssée rock caricaturale.

 

Mais tout ceci est peut‑être de bonne guerre, pour un groupe qui construit de toutes pièces et bringuebalé par son manager comme un cirque bruyant, essayant d’effrayer l’Angleterre ronflante de la fin des années 70.

Émilien Villeroy - Publié le 26/09/22
Bonus
- Bande-annonce

C'est maigre.

Note bonus : 0/6
Image

Avec son format 4/3 et ses audaces continuelles, Pistol est une série d'une grande inventivité visuelle. Si ses effets ne sont pas toujours du meilleur goût, sa débauche de couleurs a quelque chose de vivifiant et ne cesse de surprendre du début à la fin.

 

Comme déjà évoqué plus haut, pour des raisons artistiques et de contextualisation, l'image est d'une douceur extrême, parfois floue et très largement bruitée (dès que la lumière faiblit) On est très loin des standards actuels. Mais c'est assumé pour accentuer le côté archive et authentique de la série.

Note image : 4/6
Son

Jouées par les acteurs, les nombreuses séquences live de la série capturent plutôt bien l'énergie bordélique des débuts du punk anglais. Et côté bande‑son, Pistol peut compter sur une collection interminable de chansons cultes et jubilatoires, avec parfois une certaine irrévérence comme faire entendre du Pink Floyd juste avant que l'on découvre Johnny Rotten portant son iconique tee‑shirt « I Hate Pink Floyd » (il avouera d'ailleurs des années plus tard qu'il aimait bien le groupe en réalité et ne faisait ça que par provocation).

 

Il faut tout de même préciser que le mixage 5.1 n'est pas des plus vivants. Hormis les séquences musicales qui réveillent (un peu) les Surround, la scène sonore est essentiellement frontale. De même, le caisson est constamment au repos. On aurait aimé une ambiance plus dynamique et plus enveloppante.

Note son : 4/6



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