There Will be Blood

Année : 2007
Réalisateur : Paul Thomas Anderson
Casting : Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Kevin J. O’Connor, Dillon Freasier, Russell Harvard, Ciarán Hinds
Éditeur : BVHE
DVD : DVD-9, 151', zone 2
Genre : drame, couleurs
Interdiction : tous publics (climat de tension risquant de ne pas convenir aux spectateurs sensibles)
Sortie : 03/09/08
Prix ind. : 19,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
Bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Sous-titres
Français, anglais

There Will Be Blood tombe dans l’œil du spectateur comme un coup de massue. Trois heures de fureur et de démesure, entre le Géant de George Stevens si Rock Hudson avait été un monstre paranoïaque, et Citizen Kane si Orson Welles était devenu magnat du pétrole.

Soleil de plomb et terre aride, celle du Sud des États-Unis au début du siècle dernier, lorsqu’une bande de pionniers contractent la fièvre de l’or. Parmi eux, Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis, éblouissant), ouvrier déjà fasciné par le mirage du pétrole prêt à tout pour en récolter l’usufruit, creuse et creuse encore. En dépit des compagnons qui tombent, de la tête fracassée par les poulies des puits, en dépit des gravats et de la poussière dans la bouche, en dépit de la canicule et d’une jambe broyée, l’homme creuse et creuse encore. Jusqu’au jour où une mare de pétrole surgit des entrailles de cette terre inhospitalière. Ce sont les vingt premières minutes du film. Pas la moindre ligne de dialogue et déjà un monument de noirceur soutenu par les riffs lancinants de Johnny Greenwood, le guitariste de Radiohead, et la sublime photographie de Robert Elswitt.

Plainview s’enrichit à la vitesse de la lumière et part avec son fils à Little Boston, bourgade paumée de la Californie construite sur un gigantesquement gisement de pétrole. Au milieu de ce désert pelé, rien d’autre que l’Église de la « Troisième Révélation », animée par un Prêtre au visage d’ange, Eli Sunday, charlatan illuminé qui compte bien profiter des dividendes de l’or noir. Ce sera le seul à se dresser contre Plainview, ou plutôt à résister un peu, avant de finir le crâne déchiqueté dans une salle de bowling. Le capitalisme carnassier contre l’obscurantisme religieux, soit les deux visages de cette histoire hyper-sombre de la réussite américaine et des bâtisseurs d’empires.

Vaguement adapté d’un roman d'Upton Sinclair (Pétrole ! There Will Be Blood), le cinquième film de Paul Thomas Anderson (Boogie Nights, Magnolia) colle à l’obsession effrayante de son personnage principal, sa capacité à faire le vide autour de lui. En résulte un film impressionnant mais peu aimable. Plainview ne doute jamais, ni de lui (il fera fortune contre les hommes, Dieu et le monde), ni des autres (cette humanité qu’il abhorre, vomit, écrase à coup de bottes et d’arnaques). Et rien ne parviendra à ébranler sa détermination : ni son fils qu’il utilise comme appât afin d’arracher leur terre aux paysans avant de le jeter sans la moindre compassion, ni cet homme qui débarque un jour en prétendant être son frère et qu’il évacuera d’une balle dans la tête. Pour lui, la fin justifie tous les moyens, le mensonge, le péché, la corruption et le meurtre. Plainview finira comme Kane, errant tel un fantôme dans une demeure fastueuse, multimillionnaire et aigri, continuant à déverser son fiel et sa haine de l’autre jusqu’au dernier plan.

Mais à la différence du magnat wellesien, aucun Rosebud, aucun regret, aucune inclination philanthrope. C'est donc sans doute du côté de Kubrick (la dernière séquence du film) que l’on pourrait trouver l’équivalent d’un homme à ce point irrécupérable, antipathique et désespérément touchant. Touchant ? Parce que chez lui, pas le moindre narcissisme mais l’obsession pathologique d’une réussite qui vire à l’abstraction, et la certitude qu’au bout d’une route pavée de dollars et de douleurs, c’est l’homme tout court qui est en trop. Et Plainview est le dernier des hommes. La critique la plus virulente du mythe de la réussite et du self-made-man américain.

Jean-Baptiste Thoret - Publié le 26/09/08
Bonus
- Diaporama de documents d'époque ayant servi aux recherches du film (15')

C'est succinct (vu la durée du film, il restait peu de place sur le DVD). Un montage de cartes, photos, films et archives entrecoupé d'extraits du long métrage. À noter, une édition Collector vendue exclusivement à la Fnac propose en plus un document sur l’histoire du pétrole (25’), des impros de Daniel Day-Lewis (2’), deux scènes coupées et la bande-annonce.

Note bonus : 1/6
Image

Belle prestation générale malgré certains défauts. Non pas sur le rendu de la magistrale photographie -si particulière avec cet effet très solaire sur les scènes d'extérieur et l'utilisation quasi systématique des contre-jours à l'intérieur-, mais sur la qualité de la définition et la gestion de la compression. Cette dernière laisse passer des artéfacts, notamment sur les séquences sombres. Elle n'arrive pas non plus à s'accommoder totalement du grain cinéma, ce qui se traduit par des fourmillements sur l'écran de projection. La définition tâtonne aussi, la faute à un manque de précision. Même les gros plans n'affichent pas le piqué espéré. Attention, malgré tout, l'ensemble reste très satisfaisant.

Note image : 5/6
Son

Le choix est vite fait. La VO se montre infiniment plus captivante que la VF. Non seulement elle propose une ambiance plus subtile avec quantité de détails sonores audibles, mais elle offre surtout des dialogues d'une intensité et d'un naturel inconnus avec le doublage français. La VO apparaît donc beaucoup plus équilibrée et participe grandement à l'immersion du spectateur même si, la majore partie du temps, le spectacle acoustique se concentre sur les enceintes frontales. Seuls les séquences-clés (l'accident du puits par exemple) et les accompagnements musicaux font vibrer les surrounds et le caisson de graves.

Note son : 5/6


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