En présentant la B2, Audioengine propose une enceinte
Bluetooth au tempérament affirmé. En effet, contrairement à la tendance actuelle sur ce type d’équipement, elle ne se dote pas d’un comportement mettant en avant le bas du spectre, souvent flatteur sur les musiques actuelles mais qui tourne vite au rendu « brouillon » sur des restitutions plus conventionnelles. Au contraire, la B2 joue la carte de l’équilibre tonal, au risque de se voir critiquée par certains l’accusant d’un manque d’ampleur dans le grave. Cependant, comme nous avons pu le constater lors de nos écoutes, cette petite enceinte descend plutôt bien et offre même au grave une belle profondeur. Mais il est exact qu’elle ne le fait pas passer à l’avant‑scène.
Ce comportement s’explique très probablement par les choix acoustiques faits par Audioengine lors de la conception de la B2. Ici, aucun radiateur passif n’est mis à contribution. Rappelons que si ce type de transducteur permet d’obtenir un niveau de grave impressionnant, même sous de très petits encombrements, son défaut majeur réside dans le fait qu’il vient souvent favoriser une plage de fréquence restreinte. De plus, le grave peut manquer de franchise et « traîner ». Un point qui n’a rien de surprenant puisque, une fois entré en résonnance, le radiateur passif dispose d’un amortissement naturel assez lent. Néanmoins, si ces deux spécificités conviennent parfaitement à la restitution des basses rondes et ronflantes des musiques actuelles, elles siéent nettement moins bien à celle d’un son
live, de musique classique ou même de jazz. En somme, à chaque fois qu’une certaine franchise sur ce registre est souhaitable. Pour offrir à la B2 un bon équilibre tonal et une belle vivacité, Audioengine a opté pour des petits
boomers associés à des charges
bass‑reflex. Les deux boomers, d’un diamètre de 69 mm, se dotent d’une membrane en kevlar tissé. Ce matériau garantit à leur cône une bonne rigidité associée à une très faible masse. Donc, ici encore, il s'agit d'un choix apte à préserver la franchise des attaques et un comportement vif. Enfin, chaque petite charge bass‑reflex est décompressée par un évent laminaire logé en façade.
La restitution des aigus, pour sa part, est confiée à deux
tweeters basés sur un dôme en soie tissée de 20 mm de diamètre. Ils prennent place aux extrémités de la face avant de la B2. Ici encore, Audioengine a opté pour un choix qui a fait ses preuves pour offrir à l’aigu beaucoup de douceur et de précision.
Pour l’amplification de son enceinte, Audioengine n’a pas cédé à la tendance du « tout numérique ». Ce sont des étages amplificateurs analogiques fonctionnant en classe A/B qui sont exploités. Pour mémoire, la classe A/B consiste à faire travailler les étages de sortie (un conventionnel push‑pull de transistors de puissance) avec un courant de repos élevé. Ainsi, aux faibles dynamiques, les transistors de puissance fonctionnent en classe A. Puis ils travaillent en classe B, chacun se chargeant de la restitution de l’une des alternances du signal, dès que la dynamique augmente. Cette solution a pour effet de réduire considérablement la distorsion, liée au « passage de main » aussi appelé raccordement entre les transistors de puissance, dans les faibles dynamiques. Le seul problème que soulève ce choix est lié au rendement assez médiocre de la classe A/B. À puissance délivrée identique, un amplificateur travaillant en classe A/B consomme deux fois plus qu’un amplificateur numérique fonctionnant en classe C. Ceci explique que pour les équipements nomades alimentés par une batterie, entre autres, les constructeurs s’orientent de plus en plus vers l’amplification classe C pour optimiser l’autonomie de leurs produits. Par ailleurs, la différence de puissance consommée se trouvant dissipée en chaleur, un amplificateur classe C chauffera beaucoup moins qu’un autre en classe A/B, ce qui peut résoudre certains problèmes de design ou d’intégration.
Enfin, pour exploiter pleinement la finesse qu’offrent les choix technologiques adoptés pas Audioengine, c’est une liaison
Bluetooth APT‑X qui a été retenue pour équiper la B2. Son débit est suffisant pour assurer le transfert de fichier
Lossless et bénéficier ainsi d’une bonne qualité de restitution. Dans le même esprit, Audioengine a opté pour un convertisseur 24 bits capable de préserver tous les détails du message sonore.