Si l’offre entrée de gamme « premium » (c’est‑à‑dire les téléphones plutôt économiques, mais tout de même qualitatifs) s’est largement étoffée depuis l’arrivée du premier Moto G de Motorola en 2013 (lequel a ouvert la voie à un segment de marché où se positionne aujourd’hui l’Idol 3), elle ne s’est pas pour autant toujours améliorée. Sous de faux airs d’accessibilité des technologies (la 4G, les écrans Full
HD, les stylets tactiles, les appareils photo rivalisant de mégapixels à l’arrière comme à l’avant, l’étanchéité, etc.), certains constructeurs n’ont pas hésité à abaisser le niveau technologique des plateformes pour baisser les coûts de fabrication (ou au moins arriver à un certain équilibre économique). Et c’est curieusement le cas de l’Idol 3.
En effet, derrière son design inédit se cache un smartphone qui peine à briller techniquement. Ce téléphone d’Alcatel Onetouch, très innovant au demeurant, souhaite faire oublier certains défauts techniques derrière de beaux atours. Nous pensons naturellement au design réversible, mais pas uniquement. L’écran Full HD, l’interface au‑dessus d’Android, le capteur photo Sony dont les résultats sont fort probants. Bref, le smartphone parvient à tirer son épingle du jeu quand il s’agit de flatter le regard de l’utilisateur.
Cependant, nous avons été déçus pas quelques petits défauts, notamment la contre‑performance de sa plateforme technique. Le Snapdragon 615, que vous retrouvez par ailleurs dans de nombreux modèles concurrents (Samsung Galaxy A7, Archos 50 Diamond, Oppo R5, Sony Xperia M4 Aqua, HTC Desire 820, etc.), est ici ralenti et n’offre pas son plein potentiel. Une information affirmée par la majorité des benchmarks les plus usuels (CPU‑Z, AnTuTu, Basemark, 3DMark, etc.) et confirmée par les quelques ralentissements que nous avons expérimentés lors de nos tests techniques. L’Idol 3 se sort de nombreuses situations où il est sollicité, mais pas avec facilité, alors que son processeur en est clairement capable (au moins chez certains concurrents). Selon nous, le choix de l’écran
1 080p est ici contre‑productif et semble freiner l’expérience globale.
La seconde déception émane de l’interface. Si celle‑ci propose de vraies nouveautés d’usage et de prise en main (notamment les icônes qui ouvrent des Widgets et non des applications), l’effervescence des applications additionnelles nous rappelle les heures les plus sombres de l’interface Touchwiz de Samsung. Début 2014, le géant coréen noyait les acheteurs de son Galaxy S5 sous un monticule de logiciels (dont la majorité était marketing) qui alourdissait la navigation et grevait l’espace de stockage disponible. Deux conséquences subies aujourd’hui par l’Idol 3. Un an plus tard, avec le Galaxy S6, Samsung présentait la plus légère des versions de Touchwiz, initiative qui a été très bien accueillie par la critique.
L’Idol 3 reste dans l’ensemble fonctionnel, même dans les usages multimédias (vidéo, photo, jeu, musique), malgré ces deux défauts. D’autant qu’il s’appuie sur de vraies belles qualités (ergonomie, poids, chipset audio, écran, capteur et application photo) et une bonne complétude dans sa connectivité (le capteur NFC par exemple n’est pas très courant sous la barre des 250 €). Cependant, la concurrence est telle sur le segment de prix entre 200 € et 300 € (soit 250 € en moyenne), qu’il est difficile de passer outre, notamment si vous êtes ne serait‑ce qu’un peu exigeant vis‑à‑vis de votre smartphone. En revanche, si vous n’êtes pas à la recherche d’un mobile surpuissant, que vous ne faites pas partie des « gamers », que vous préfériez les mobiles astucieux et que vos usages courants comprennent les réseaux sociaux, la messagerie, la photographie, la musique et le visionnage de vidéo, l’Idol 3 pourrait bien être une option très envisageable.