le 02 octobre 2023 - 17h00

The Creator au cinéma, le verdict de la rédaction

Sorti au cinéma le 27 septembre, le nouveau film de Gareth Edward, réalisateur du malin Monster en 2010, du lourdingue Godzilla en 2014 mais aussi et surtout de Rogue One en 2016, un des meilleurs épisodes de la saga Star Wars, était d’autant plus attendu qu’il s’agit d’un film de science‑fiction original reposant sur un sujet hautement d’actualité : les dangers de l’intelligence artificielle. Il se déroule dans un futur proche où humains et intelligence artificielle (IA) se livrent une guerre sans merci. Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est chargé de retrouver une arme créée par une IA, et de la détruire. Mais il découvre que l’arme en question n’est autre qu’une petite fille de 6 ans.

A

Avant même de s’intéresser à son récit, The Creator étonne par son traitement visuel phénoménal, convoquant autant Star Wars que Blade Runner. Le travail hallucinant du chef‑opérateur Oren Soffer sur la photo, couplé à des effets spéciaux, des décors et une DA brillants, en font immédiatement une référence du genre.

 

C'est (trop) beau

Le film est une succession de tableaux futuristes immersifs époustouflants, sorte de mélange onirique entre Akira et Apocalypse Now. C'est simple, on n’avait pas vu un univers de SF cinématographique aussi convaincant et original depuis les premiers Star Wars, ou plus récemment Dune de Denis Villeneuve.

 

 

Un scénario pas à la hauteur du sujet

Une démonstration visuelle remarquable est au service d’un scénario beaucoup moins bluffant, qui peine à installer des enjeux narratifs solides et pérennes. On navigue alors en terre SF inconnue avec un personnage dont on a du mal à comprendre la quête, celui‑ci affirmant en plein milieu du film que si l’humanité disparaissait, ce serait plutôt une bonne nouvelle, avant finalement de tenter de sauver un robot‑enfant qui ne lui pas encore lâché deux phrases construites en une heure de long métrage.

C’est peu pour s’attacher et pourtant il faudra s’en contenter. On avance alors à l’aveugle et à marche forcée vers des rebondissements et un dénouement visuellement incroyables, mais prévisibles. Il est vrai que les personnages caricaturaux et le jeu très limité du fils de Denzel Washington n’aident pas beaucoup. Quant au traitement de son principal sujet qu’est l’IA, Gareth Edward ne fait jamais mieux ou différent de ce qu'a déjà fait James Cameron avec Terminator 1&2. L’émotion qu’il cherche fortement à susciter n’atteint jamais son apogée, pas aidé non plus par la partition musicale de Hans Zimmer.

 

Si le scénario de The Creator avait été à la hauteur de ses ambitions visuelles, le film aurait fait date dans l’histoire du cinéma de SF. Au final, juste un bon film pop‑corn, et ce n'est déjà pas si mal.

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