Après le test du Panasonic TX-58DX900, un des TV les plus onéreux du marché, nous continuons notre tour d'horizon des gammes 2016 avec un modèle bien plus accessible, le téléviseur Sony KD‑55XD8505 vendu au prix indicatif de 1 799 euros. Ce spécimen dispose toutefois de nombreux atouts techniques sur le papier pour s'imposer comme l'un des meilleurs rapports qualité‑prix de l'année, à l'instar de son prédécesseur le Sony KD‑55X8505C (cliquez pour découvrir le test du produit par la rédaction d'AVCesar.com). Et pour ne rien gâcher, il affiche un design moderne et slim d'à peine 1,3 cm d'épaisseur ! Du côté des équipements, malgré la perte de compatibilité 3D, le XD85 reste doté de toutes les dernières technologies avec une dalle
LCD Ultra HD 8 bits
100 Hz, compatible
HDR et TriLuminos. D'autre part, on retrouve les puissants processeurs vidéo X1 et X‑Reality Pro
4K, une fonction Smart TV qui évolue sous Android TV 5.1 Lollipop (qui passera en version Marshmallow 6.0 avant l'été) et toutes les possibilités associées. En plus de tout cela, on peut également rajouter la compensation de mouvement MotionFlow XR800 et un double tuner
DVB‑C/
DVB‑T2 et
DVB‑S2. Alors, qu'en est‑il en usage quotidien ? Ce téléviseur tient‑il ses promesses ? La réponse dans ce banc d'essai, réalisé après deux semaines d'intensives évaluations...
Avant toute chose, nous entamons notre banc d'essai avec le traditionnel tour du propriétaire pour constater un superbe design, à la sobriété parfaite, et une épaisseur d'écran extrêmement fine ! Sans reproduire la finesse record du Sony KD‑65X9005C chroniqué lui aussi dans nos colonnes l'an dernier (cliquez sur la référence pour découvrir le test du produit par la rédaction d'AVCesar.com), le cadre dépasse à peine le centimètre d'épaisseur ! Et si la qualité de construction n'est peut‑être pas aussi soignée que l'an dernier, cela reste tout à fait correct avec un parfait assemblage, sans aucun jeu constaté au niveau des jonctions (dalle, châssis, pied) malgré l'emploi de PVC pour la grande majorité des matériaux. Bien évidemment, la partie basse du téléviseur qui intègre le système audio, l'électronique et la connectique, est plus épaisse, mais reste tout de même contenue avec 3,8 cm, grâce à une alimentation déportée dans un petit boîtier externe. Les flancs en PVC doux (effet peau de pêche), sont rehaussés d'un liseré en aluminium qui apporte une touche d'élégance à ce téléviseur tout de noir vêtu dont seul le pied en aluminium brossé contraste avec le reste. Par ailleurs, à l'arrière de ce pied se trouve un pratique et ingénieux système de range câble. À noter aussi, ce bel écran de 140 cm de diagonale propose une vitre fumée de belle facture, appliquée sur toute la surface de l'écran. En revanche, celle‑ci a les défauts de ses qualités, elle est semi‑brillante et son traitement antireflet d'une efficacité assez correcte n'élimine pas toutes les réflexions.
Les accessoires, déjà peu fournis l'an dernier ont encore maigri cette année avec la présence d'une seule télécommande. Toutefois, cette dernière est bien plus ergonomique et intègre des touches d'accès direct à Netflix ou Google Play, ainsi qu'un microphone pour initier des recherches vocales (une fonction qui marche particulièrement bien).
Tout comme le X9005C testé l'an dernier, ce téléviseur embarque une dalle LCD IPS avec les avantages et inconvénients qui en découlent. Cette technologie affiche un contraste plus faible que les dalles VA, mais affiche en contrepartie une colorimétrie plus riche et un angle de vision bien plus ouvert. Précisons tout de même que la perte de contraste se ressent seulement si vous regardez vos films en salle totalement obscure. Avec une lumière d'appoint ou en plein jour, celui‑ci reste tout à fait correct. D'autant plus que le XD8505, basé sur le procédé Frame Dimming (le système de rétroéclairage est d'obédience
LED Edge avec une seule rangée de diodes, en bas de l'écran), propose une fonction d'amélioration avancée du contraste permettant d'adapter la puissance du rétroéclairage en fonction de la luminosité des scènes, afin d'offrir le meilleur niveau de noir possible. Associé au capteur de luminosité ambiante, l'ensemble offre un contraste perçu très satisfaisant.
Toujours présent, le procédé TriLuminos
RVB. Sur ce dernier point, la problématique reste identique à nos tests TV Sony réalisés ces dernières années, son apport n'est vraiment intéressant qu'avec des contenus encodés en gamut étendu, comme les fameux
Blu‑Ray au label « Remasterisé en 4K » édités par Sony Picture. Au chapitre des manques, pas de
Local Dimming, ni de mode Extended Dynamic Range, des technologies présentent sur les modèles plus huppés du géant japonais, comme le XD93C ou le fer de lance KD‑75XD9405. Cependant, le XD8505 est tout de même doté d'une compatibilité
HDR, malgré des performances limitées au niveau du pic lumineux. Du côté de l'
Upscaling et du traitement vidéo, on retrouve le puissant processeur X1 déjà signalé en introduction, et le processeur vidéo X‑Reality Pro 4K à qui l'on doit le traitement vidéo Reality Creation qui a fait ses preuves depuis plusieurs années sur les TV et vidéoprojecteurs de la marque.
Vous l'aurez compris, en dehors du design et de la dalle IPS, pas d'autres gros changements par rapport à l'an dernier, y compris du côté de la connectique qui regroupe toujours quatre entrées
HDMI 2.0a compatibles
2 160p/60,
HDCP 2.2,
CEC,
ARC,
1 080p,
MHL 3.0,
Deep Color et
xvYCC. Ajoutons à cela une entrée stéréo
RCA associée à une entrée
Composite, une
YUV, une
péritel, une sortie
optique, un port
Ethernet, un
port CI+, trois ports
USB Host (dont un USB 3.0 et un USB Rec), plus un double tuner DVB‑T2/DVB‑S2/DVB‑C autorisant l'enregistrement d'une chaîne différente de celle regardée (les fonctions USB Rec et
Time Shifting sont désormais pleinement fonctionnelles).
Du côté de la section audio, le Sony KD-55XD8505 se contente de deux petits haut‑parleurs accordés en
bass‑reflex, placés sous le châssis et alimentés par un amplificateur Class D S‑Master de 2 x 10 W RMS. Cela dit, même si les graves sont clairement en retrait, la qualité d'écoute est tout de même convenable avec des aigus corrects et surtout, des médiums de bonne qualité pour des dialogues parfaitement intelligibles. Il suffit d'ajouter un caisson de grave (soit par connexion filaire, soit sans‑fil avec le caisson de grave Sony SWF‑BR100, vendu 299 €) pour profiter d'une qualité d'écoute tout à fait appréciable. En effet, le 55XD8505 propose une sortie casque mini‑Jack 3,5 mm assignable en sortie Sub ou sortie stéréo.
En ce qui concerne l'interface Android TV, nous espérions tester la nouvelle version Marshmallow 6.0, mais à l'heure de rédiger ce banc d'essai, le Sony XD85 évolue toujours sous Android TV 5.1. Certes, de nombreux bugs ont été corrigés depuis nos tests en 2015, l'interface est également bien plus réactive, fluide et agréable à utiliser au quotidien, mais tout n'est pas encore parfait, surtout du côté lecture multimédia. Si la quasi‑totalité de nos vidéos ou musiques ont été lues sans encombre, la qualité de lecture n'est pas encore optimum. Par exemple, les vidéos qui affichent des bandes noires sont toutes étirées dans le sens de la hauteur, ce qui déforme l'image. À plusieurs reprises notre
HDD connecté via USB n'a pas été reconnu, notre serveur
UPnP n'était plus accessible et certaines vidéos se sont arrêtées en cours de lecture. Évidemment, nous avons aussi essayé des applications multimédias comme VLC et surtout Kodi qui s'annonçait comme l'un des gros intérêts de cette interface, mais force est de constater que les développeurs n'ont pas encore corrigé tous les soucis, comme l'Autoframerate 24p ou la gestion du
Bitstream audio qui ne sont toujours pas efficients. Du coup, la lecture des vidéos 24p entraîne des saccades et toutes les pistes audio sont décodées en
LPCM stéréo, y compris via HDMI ARC ou optique. Dommage, car Kodi peut décoder tous les formats audio, vidéo, image et sous‑titres existants, y compris les
Iso Blu‑Ray et répertoires Blu‑Ray, vidéos 4K et Ultra HD.
Malgré tout, cette interface utilisateur, très proche de l'expérience proposée sur smartphone ou tablette Android, offre des possibilités énormes et variées à travers moult applications et services. Nous sommes persuadés que Sony va encore améliorer cette interface et que le passage à Android TV 6.0 permettra de stabiliser l'expérience utilisateur et offrira encore plus de possibilités, même si tout ne dépend pas de la marque japonaise, loin s'en faut (Google reste la maître d'œuvre). À l'instar de ce qui s'est passé sur les périphériques mobiles, la bibliothèque d'applications va rapidement et grandement s'enrichir pour donner accès à des usages dont nous ne soupçonnons même pas, à l'heure d'écrire ces lignes, l'existence. En effet, la fonctionnalité Android TV dépasse tout ce que l'on connaît aujourd'hui sur les Smart TV, avec un véritable ordinateur/smartphone/tablette intégré au sein du téléviseur. En attendant, de nombreuses applis très intéressantes sont d'ores et déjà disponibles comme des jeux largement plus évolués qu'auparavant, divers systèmes « juke‑box » pour la gestion des jaquettes des contenus multimédias accessibles via
DLNA, plusieurs lecteurs multimédias comme VLC, Plex ou Kodi, plusieurs
EPG complets, l'accès aux réseaux sociaux, au Google Play Store (plusieurs centaines d'applications en tout genre)… Bref, les possibilités sont immenses !
L'environnement de cette interface, totalement nouveau, est moderne, dynamique et plus intuitif. Jugez plutôt, l'écran Android TV met en avant des propositions de programmes télé ou
VOD en rapport avec vos goûts, l'accès à Netflix bien sûr, plus les dernières applications ou jeux utilisés… Mention spéciale pour les joueurs, on peut même connecter une manette de jeux Android et, Sony oblige, la manette des consoles PS3 ou PS4 est reconnue. Bref, même sans Blu‑Ray ou
DVD sous la main à regarder, il y a là de quoi se divertir ! Enfin, on trouve bien sûr un navigateur internet, Opéra pour ne pas le nommer. On le répète, le passage à Android TV 6.0 devrait apporter encore plus de stabilité et possibilités dès cet été...