le 27 août 2020 - 15h46

Total Recall restauré en 4K, précommande ouverte et le 16 septembre au cinéma

Restauré en 4K pour une ressortie cinéma le 16 septembre prochain en France, le film culte de Verhoeven, qui fête cette année ses 30 ans, est déjà disponible en précommande 4K Ultra HD Blu‑Ray chez les webmarchands.

A

Film de SF culte dont l'imagerie infuse aujourd'hui encore un modèle de futur sombre et technologique pas si lointain (les murs d'écran, c'est lui), Total Recall est le fruit d'un cheminement hors de sentiers battus à Hollywood, des premières engeances hollandaises de son auteur (Spetters, Le quatrième homme) aux sommets de son art provocateur (Starship Troopers, Basic Instinct…). Cinéaste extrémiste, Verhoeven s’est rapidement intégré au système hollywoodien pour le subvertir de l’intérieur. Nul doute que les Wachowski ont pensé à lui pour leur trilogie Matrix… Extraits de notre Cinécult que nous lui consacrions il y a quelques années, par Jean‑Baptiste Thoret.

 

Sexe et religion

Paul Verhoeven naît à Amsterdam en 1938. En 1971, fort d’un doctorat de mathématiques, il se lance dans le cinéma. Après quatre films méconnus (Business is Business, Turkish Delight, Cathy Tippel et Soldier of Oranje), Verhoeven livre coup sur coup les deux films phares de sa période hollandaise : Spetters, vision clinique du désœuvrement de la jeunesse, et Le quatrième homme, fable onirique nourrie par les délires sado‑maso‑christiques d’un écrivain alcoolique et homosexuel. Auréolé de plusieurs prix à travers le monde (dont celui du Prix spécial du jury au Festival d’Avoriaz en 1984), Verhoeven met en chantier La chair et le sang en 1985, un western médiéval avec lequel Verhoeven impose sa vision provocante de la sexualité. Qu’elle s’exprime via des orgies charnelles (La chair et le sang donc) ou sophistiquées (Basic Instinct en 1991), les relations homme‑femme se résumeront le plus souvent au viol ou à la perversité. Dans un cadre maculé de sang, les notions de Bien et de Mal n’ont plus cours. Comme toujours chez Verhoeven, l’un pactise allègrement avec l’autre sous l’œil complice de la religion.

 

Une société du futur gangrenée par la corruption et la violence

En 1985, Paul Verhoeven saisit la perche en or que lui tend Hollywood avec Robocop. L’histoire d’un ancien flic (Peter Weller) qui, suite à une série de blessures mortelles, est transformé en un cyborg impavide qui renverrait l’Inspecteur Harry et son magnum dans le bac à sable. Dans la lignée de Blade Runner et Metropolis (que Verhoeven avoue avoir visionnés plusieurs fois avant le tournage), le premier film américain de Verhoeven propose une vision sans concession de la ville de demain. La société du futur apparaît gangrenée par la corruption et n’attend plus que Murphy, héros messianique typique des films du cinéaste, pour la laver de ses péchés à coups de balles expiatoires et de répliques cinglantes. Veiné d’une esthétique très comics, Robocop porte incontestablement la griffe de son réalisateur : un goût assumé pour une violence ludique derrière laquelle transparaît un regard acerbe porté sur nos sociétés contemporaines.

 

Total Recall, la série B qui fera date

Puis arrive Total Recall. Après David Cronenberg, Richard Rush et Bruce Beresford, le script (adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick) atterrit en 1989 entre les mains de Verhoeven, avec à la clé un budget de 60 millions de dollars et la participation d’Arnold Schwarzenegger. Selon Verhoeven lui‑même : « Total Recall est un voyage à travers l’esprit humain. Le spectateur, croyant assister à une SF classique, sent soudain un abîme se creuser sous ses pas et se demande si ce qu’il voit est la réalité ou les fantasmes d’un homme. Ce film a pour sujet la schizophrénie ». Schwarzenegger endosse ici les traits d’un messie du futur mi‑ange (Quaid) mi‑démon (Hauser), sauveur malgré lui d’un peuple de Martiens en péril. La force de Total Recall réside dans son traitement typique d’un film de série B. Venus Ville devient pour Verhoeven une métaphore de l’Amérique des exclus (on y trouve une femme dotée de trois seins, une prostituée naine se la jouant Rambo, ou encore un chef rebelle mi‑homme mi‑nourrisson).

 

Un exercice fascinant sur les troubles de la mémoire et le mélange des réalités qui se déroule en 2048. Chaque nuit, Doud Quaid (Schwarzenegger) est hanté par un cauchemar qui l'entraîne sur Mars. Un jour, il décide de faire appel aux services de Recall, une société qui propose à ses clients de voyager dans le système solaire via des implants dans le cerveau. Mais l'expérience vire au drame et réveille en Doug le souvenir d'une vie antérieure mouvementée…

 

Un film remarquable à redécouvrir absolument en 4K Ultra HD Blu-Ray très certainement courant novembre. Et le 16 septembre au cinéma en version restaurée 4K par Studiocanal.

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