C'est un patrimoine du cinéma français et mondial à lui tout seul, nommé L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat. Tourné en 1895 par les frères Lumière, il marque les débuts du cinéma et provoqua la frayeur des spectateurs de l'époque, découvrant pour la première fois l'image en mouvement d'un train fonçant droit sur eux.
Et 4K et à vitesse réelle
Denis Shiryaev, un cinéphile et technicien russe, a passé le film de Louis Lumière au crible de l'intelligence artificielle et d’un savant algorithme de Deep Learning pour une nette amélioration de la qualité d'image (logiciel Gigapixel AI par Topaz Labs et procédé DAIN pour les connaisseurs).
Visible pour la première fois à 60 images par seconde (au lieu des 16 images par seconde initiales) et en 4K, L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat se retrouve ainsi dépoussiéré, débouché et délesté de ses gros aplats noirs en guise wagons, pour retrouver des lignes et des contours bien plus précis. Par rapport au film original, la netteté est telle que l'on parvient enfin à deviner les reflets métalliques et vitrés du train. Les voyageurs gagnent eux aussi en lisibilité jusqu'à voir pour la première fois l'expression de leur visage. Les blancs sont dégrisés (les robes des femmes notamment), les noirs bien plus noirs qu'à l'origine. On ne s'en lasse pas, d'autant que pour la première fois, le film à l'origine muet se voit accompagné d'une bande-son.
Récréant de nouvelles images et de la matière selon un procédé neuronal complexe, cette double technologie prédit sans doute le meilleur pour la restauration du patrimoine cinématographique mondial.
