le 10 octobre 2008 - 15h00

Will Smith : show off

Nous n'avons pas résisté à l'envie de vous faire vivre une conférence de presse avec Will Smith comme si vous y étiez. Lors de la sortie d’I, Robot au cinéma, l'acteur américain était à Paris aux côtés du réalisateur Alex Proyas. Et même sans caméra, Will, il donne toujours de sa personne…

A

Entre conférences de presse pas toujours très animées et interviews parfois décevantes, le quotidien d'un journaliste cinéma peut tout à coup prendre une tournure inattendue, beaucoup plus festive et décontractée. Plongez un Will Smith dans une salle bondée, affûtez vos questions, et c'est parti pour le show comme dirait l'autre.

 

11 h du matin, Georges V, Paris

Quelques journalistes en mal de sensations fortes et un peu blasés déambulent à la recherche d’une tasse de café, avant d’entamer les hostilités face au duo de choc made in US. L’ambiance monte immédiatement d’un cran lorsque le comédien fait son entrée avec le metteur en scène : « Yo ! Yo ! Hello Paris ! ». Personne n’a donc pris la peine de signaler à M. Smith qu’on n’était pas à Bercy ? Digne d’une ouverture de concert, son entrée donne le ton. Le bonhomme est plutôt en forme. Alex Proyas, lui, semble tout droit sorti d’un car de touristes paumés au milieu de la Pampa. La conférence démarre tambour‑battant lorsqu’un illustre collègue s’excuse par avance de la question osée qu’il s’apprête à poser… Tout le monde retient son souffle : « I, Robot serait‑il symptomatique des nouvelles règles obligatoires pour la réalisation d’un blockbuster ? La première serait le côté forcément ironique du héros, même si le sujet est sombre. La seconde, la mise en avant marketing de produits de consommation comme de véritables éléments scénaristiques… ». Devant la témérité du contenu de cette interrogation, le metteur en scène répond de façon mécanique ‑pour ne pas dire robotique‑ par un festival de poncifs : « Je voulais vraiment des produits contemporains pour installer ce film dans la réalité d’aujourd’hui… ». On vous épargne la suite. Will Smith rattrape le coup : « En fait, il n’y a pas deux règles pour faire un blockbuster efficace, mais trois. La première est la présence d’effets spéciaux. Sur les dix films qui ont rapporté le plus d’argent dans le monde au moment où je vous parle, tous en ont utilisé. Même un film comme Titanic répond à cette première exigence. Deuxième loi, neuf des dix films qui appartiennent à ce Top Ten mettent en scène des créatures comme un T‑Rex, des extraterrestres ou autres. Et enfin, troisième et dernière règle, la plus importante : il faut que Will Smith soit dedans ! » (rires).

 

Un film d’art et d’essai emballé dans un blockbuster

Si l’ambiance est résolument détendue maintenant, Alex Proyas ne s’empêche pas d’expliquer sa démarche, sensiblement différente de celle de ses autres longs métrages : « C’est déjà la présence de Will Smith qui m’a donné la chance de pouvoir travailler sur un film à très haut budget. Mais pendant le tournage, il n’a jamais été question pour moi de m’attarder sur le potentiel commercial du film. Je voulais juste réussir le meilleur long métrage possible. Comme se plaît à le dire Will Smith, I, Robot est un petit film d’art et d’essai emballé dans un blockbuster. Quand on lui demande si tant d’argent investi amène plus de pression sur le tournage, s’il a vraiment fait le film qu’il avait en tête, et dans quelle mesure il s’est « muselé » sur la violence, il répond : Je crois vraiment que le film que j’ai vu à l’écran est celui que j’ai tourné. Je n’ai jamais voulu intégrer dans mes images de la violence pour de la violence, c’est le scénario qui motive chacune de mes actions, de mes images, et non la considération future que je pourrais avoir pour un large public. C’est un élément dont je ne tiens pas compte lors du tournage ».

 

Hilarité générale

C’est Will Smith qui a le dernier mot, conclusion à l’image du ton bon enfant de cette conférence de presse, lorsqu’on évoque sans fioriture le fait que si son apparition nu dans la scène de douche du film (qui ne cache presque rien de son anatomie) a ravi 50% de la population féminine mondiale, les hommes ont été frustrés par la séquence d’ablution de la comédienne Bridget Moynahan. Car pour une scène de douche similaire, elle ne dévoile rien de son anatomie. « La raison pour laquelle on me voit nu dans cette scène, c’est que le personnage est paranoïaque… La porte est ouverte, il n’y a pas de rideau de douche et le flingue est à portée de main. C’est le choix de mon personnage. De plus, c’est le plan le plus cher du film parce qu’il a fallu supprimer numériquement la partie la plus… conséquente de mon anatomie (rires). Mais rassurez-vous, elle sera dans les scènes coupées du DVD et du Blu‑Ray ». Et Alex Proyas rajoute : « En ce qui concerne la question de savoir pourquoi on ne voit pas autant l’anatomie de Bridget sous la douche, eh bien sachez que c’est une question que je me pose encore et encore, chaque jour que Dieu fait ! » (rires de toute l’assemblée). Moralité, avec Will Smith, vos soirées de l'ambassadeur sont toujours réussies. Merci qui ?

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