17 juin 2025 - 18h00

28 ans plus tard

VO
28 Years Later
année
2025
Réalisateur
InterprètesAaron Taylor-Johnson, Jodie Comer, Alfie Williams
éditeur
genre
sortie salle
18/06/2025
notes
critique
8
10
A
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Avec ce film anti fan service résolument punk, Danny Boyle signe un retour aussi radical qu’inattendu.

 

Près de trente ans après la fuite du Virus de la Fureur d’un laboratoire d’armement biologique, l’humanité tente toujours de survivre dans un monde ravagé où quelques communautés isolées subsistent au milieu des infectés. C’est dans ce décor crépusculaire que Danny Boyle revient aux commandes de sa saga culte entamée avec 28 jours plus tard (2002) et poursuivie par 28 semaines plus tard (2007).

 

Le film de zombies en 2025, quel message ?

Surprenant, anxiogène, iconoclaste et d’une énergie brute, 28 ans plus tard est un véritable ovni cinématographique. Oscillant entre l’horreur viscérale, le drame intime, la satire sociale et un humour noir acide, le film prend à contre‑pied toutes les attentes. Radical et déroutant, il n’a que faire du fan service et des clins d’œil attendus : Boyle préfère déstabiliser plutôt que rassurer. Loin de The Walking Dead, The Last of Us ou même des canons du film de zombies traditionnel, il détourne avec brio tous les codes du genre pour mieux les réinventer.

 

Plus qu’un film d’horreur, 28 ans plus tard est une œuvre punk, irrévérencieuse et politique. Boyle signe une véritable charge contre le repli identitaire, la peur de l’autre, l’incapacité à affronter l’inconnu et l’enfermement idéologique, tout en étrillant au passage les dérives des réseaux sociaux. À travers ce prisme, le film devient un commentaire féroce sur l’après‑Brexit et l’ère post‑covid, où l’entre‑soi et la paranoïa sociale sont devenus des normes.

 

La mise en scène ultra‑immersive de Danny Boyle

Mais le film reste aussi et avant tout un grand spectacle de genre : scènes gore, poursuites suffocantes, jump scares millimétrés… Tout est là à la sauce Boyle, insufflant une énergie nouvelle à un univers qui, après vingt ans d’exploitation intensive du zombie au cinéma, semblait s’essouffler.

 

L’émotion n’est pas en reste grâce à un duo de protagonistes extrêmement attachant. Isla et Jamie, un couple au bord de la rupture, se voient contraints de quitter leur refuge pour affronter un monde extérieur toujours aussi hostile. Jodie Comer (Killing Eve) et Aaron Taylor‑Johnson (Nosferatu) livrent des performances remarquables, d’autant plus mises en valeur par une mise en scène ultra‑immersive, à base notamment de rampes d'iPhone alignés en arc‑de‑cercle.

 

Impossible également de passer sous silence l’apparition hallucinante de Ralph Fiennes dans un rôle quasi mythologique, sorte de Dutch (le Predator de Schwarzenegger) ayant survécu seul pendant 28 ans dans la jungle urbaine. Sur le papier, l’idée peut sembler farfelue, à l’écran, c’est tout simplement fascinant.

 

Jusqu'où ira Danny Boyle ?

Enfin, sans rien révéler de l’intrigue, 28 ans plus tard n’est que le premier acte d’un projet plus vaste. Danny Boyle prévoit une trilogie pour conclure définitivement la saga. Cillian Murphy, héros emblématique du premier volet, effectuera un retour progressif dans le deuxième film, avant de retrouver un rôle central et majeur dans le troisième et dernier épisode. Reste à voir si le succès public permettra à Boyle d’aller au bout de cette ambitieuse entreprise. Quoi qu’il en soit, 28 ans plus tard existe, et c’est déjà un petit miracle.

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