A Working Man

Le nouveau film de Jason Statham est une adaptation du roman Levon’s Trade de Chuck Dixon. Il s’inscrit dans la veine bien connue du soldat surentraîné rangé des voitures, ici un ancien des Royal Marines reconverti en chef de chantier, qui se retrouve embarqué dans une mission périlleuse pour retrouver la fille kidnappée de son employeur. Bref, ça sent la bonne vielle machine à tatanes des années 90, conçue sur mesure pour Statham, comme à l’époque où l'on taillait des films au cordeau pour Van Damme ou Seagal.

Du réchauffé par Sylvester Stallone

Tout y est : une intrigue ultra‑prévisible, des vilains à la tronche patibulaire et un héros qui passe son temps à grimacer en collant des gifles. Ce n’est donc pas une surprise de découvrir que ce scénario peu inspiré a été coécrit par Sylvester Stallone lui‑même qui, on le rappelle, avait déjà relancé les vétérans de l’action avec la saga The Expendables. Ici, pas une seule situation que l’on n’ait pas déjà vue ailleurs, et souvent en mieux.

Jason Statham, ce charisme brut de décoffrage

Ce qui sauve un peu l’affaire, c’est la réalisation stylisée de David Ayer à qui on doit quand même End of Watch ou Fury. Lui aussi, s’il a été plus inspiré par le passé, assure le minimum syndical avec un certain savoir‑faire. Et surtout, il y a Jason Statham : impérial, inoxydable, indéboulonnable. À 57 ans, il distribue les bourre‑pifs comme des tracts à une manif, avec une précision et une puissance que pas mal de jeunots du genre lui envient encore.

Ses punchlines ? Moyennes. Mais dites par lui, elles deviennent instantanément cool. Il a ce truc, ce charisme brut de décoffrage qui suffit à rendre moins plat un dialogue lambda. Bref, rien de nouveau sous le soleil. C’est bourrin, efficace, sans une once de surprise ni d’émotion. Si vous cherchez un peu de finesse ou de nouveauté, passez votre chemin. Mais pour du Statham pur jus, A Working Man coche toutes les cases.