24 novembre 2025 - 15h41

L'intermédiaire

VO
Relay
année
2025
Réalisateur
InterprètesRiz Ahmed, Sam Worthington, Lily James
éditeur
genre
sortie salle
26/11/2025
notes
critique
7
10
A
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Sarah Grant a volé à son entreprise des documents compromettants, avec l’intention de révéler un scandale. Mais sous la pression, elle renonce et décide de les rendre. Pour plus de sécurité, elle fait appel à un spécialiste de ce genre de situation : un intermédiaire.

 

Paranoïa aiguë
Après avoir offert à Chris Pine deux de ses meilleurs rôles (Comancheria et Outlaw King : le roi hors‑la‑loi), le réalisateur David Mackenzie signe avec L’intermédiaire un écrin parfait pour Riz Ahmed. Agréable surprise, le film séduit autant par son scénario que par le charme et le magnétisme mutique de son héros, presque surhumain à force de tout anticiper.


Un incroyable control freak, génialement interprété par Ahmed, dont l'armure se fissure sous nos yeux. Peu à peu, la peur s’insinue dans son existence pourtant si cadrée. Face à lui, Sam Worthington, star de la saga Avatar, incarne un adversaire redoutable mais finalement assez humain. Tout ici se veut proche du crédible, sans esbroufe. 


Porté de bout en bout par Riz Ahmed, omniprésent à l’écran (The Night of), le film convoque parfois les grands polars paranoïaques des années 1970 et leurs anti‑héros, comme Les trois jours du CondorConversation secrète ou Marathon Man. Des œuvres à la fois divertissantes et intelligentes, ancrées dans le réel d’un environnement urbain quotidien, filmées sans fard. Exploitant tous les codes du thriller, le film est un joyeux millefeuille de complots, de paranoïa, de courses‑poursuites et de technologie, le tout filmé à hauteur d’homme. La tension monte progressivement et la mécanique scénaristique se met en place avec brio.

 


Véritable film « plaisir coupable », le spectateur est embarqué sans répit, porté par une mise en scène dynamique et les rebondissements d’un scénario bien retors. On pense même parfois à Hitchcock au détour de la scène du concert, ou avec ce jeu jubilatoire du chat et de la souris entre Sam Worthington et Riz Ahmed.


Moderne solitude

Jubilatoire, certes, à condition de pardonner quelques facilités scénaristiques, tout de même assez rares au regard des trouvailles, comme cette ingénieuse manière de faire communiquer les personnages entre eux, pilier d’un scénario souvent inventif.

 

Au‑delà du simple divertissement qui aborde brillament la thématique des lanceurs d’alerte et ses enjeux, L’intermédiaire est aussi le portrait de deux solitudes écrasées par l’anonymat des grandes villes. Rapidement, le duo Lily James/Riz Ahmed évoque celui formé par Robert Redford et Faye Dunaway dans Les trois jours du Condor. En revanche, contrairement au film de Sydney Pollack, leur romance n’est pas la meilleure idée du film, tout comme le twist final, un peu prévisible, qui laisse un goût d’inachevé.


On lui pardonnera tant le plaisir de ce genre de cinéma simple, efficace et sans esbroufe est malheureusement de plus en plus rare.

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