par Carole Lépinay
21 mars 2022 - 19h31

Le métro de la mort

VO
Raw Meat
année
1972
Réalisateur
InterprètesDonald Pleasence, Christopher Lee, David Ladd, Norman Rossington, Sharon Gurney, Clive Swift
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

L’inspecteur Calhoun (Donald Pleasence) mène l’enquête sur une vague de disparitions dans le métro londonien.


Premier film de Gary Sherman (Réincarnations, Vice Squad), Le métro de la mort réalisé en 1972 donne un coup de boost aux productions ronflantes de la Hammer. Exit les châteaux en ruines et les monstres de la littérature gothique, un cadre urbain particulièrement anxiogène devient désormais l’antichambre de l’horreur. Le cinéaste élabore celle‑ci à partir de l’histoire occultée de la ville sous laquelle des ouvriers se retrouvèrent pris au piège lors de la construction de tunnels. L’ultime survivant de cette catastrophe rejoint les nouveaux monstres de la décennie ‑les Rednecks de La colline a des yeux, Leatherface (Massacre à la tronçonneuse) entre autres‑ soit autant de visages masqués ou défigurés qui reflètent les béances d’une société malade.

 

Les saillies décalées de l’inspecteur Calhoun (la prestation de Pleasence est tout bonnement jubilatoire) sirotant son thé tranquillement posé à son bureau tranchent avec les incursions cauchemardesques dans le métro. Sherman ne nous épargne d'ailleurs aucun détail organique, des corps en putréfaction et démembrés aux ossements rongés par les rats, le cinéaste passe du glauque absolu à l’humour surréaliste lorsque l’immense Christopher Lee, en privé guindé, pose sa cape de Dracula le temps d’une rencontre lunaire avec Calhoun. À (re)voir d’urgence.

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Raw Meat
Tous publics
Prix : 22,99 €
disponibilité
16/10/2021
image
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français
5
10
image

On retient du film ses couleurs volontiers criardes qui font plaisir à voir et son design moderniste qui détonne des productions horrifiques de l'époque. Reste que les contrastes sont parfois bouchés et le rendu encore coincé dans les Seventies. On fait avec, d'autant que les innombrables défauts d'usure d'antan sont définitivement partis en vacances.

5
10
son

Bruitages suramplifiés, lignes inquiétantes au Bontempi, cris et râles d'outre-tombe, pas de doute, le design sonore est vite planté. Évidemment, tout cela a pas mal vieilli, mais il ressort de cette bande-son une sorte de drôlerie 100% vintage. VO à privilégier tant les doublages français font flop. 

5
10
bonus
- Des profondeurs. Conversation entre David Ladd, acteur, et Paul Maslanksy, producteur (13')
- Fermeture des portes ! Interview du comédien Hugh Armstrong (16')
- Les contes du métro. Interview du réalisateur Gary Sherman et des producteurs exécutifs Jay Kanter et Alan Ladd Jr (19')
- Film-annonce
- Spots TV
- Livret de 24 pages

Une conversation entre l'acteur principal David Ladd et Paul Maslansky permet d'en savoir plus sur la genèse et la conception du film. Tous deux soulignent la qualité du scénario dont les différents niveaux de lecture offraient autant d'opportunités de mise en scène que d'interprétation. Très intimidé face Donald Pleasence au moment du tournage, Ladd reste admiratif face à sa présence et se souvient de son humour particulier. 

 

Hugh Armstrong, « The Man » dans le film, revient sur son parcours d'acteur. De sa rupture avec l'armée à l'apprentissage des arts dramatiques au Rose Bruford College, Armstrong fait ses débuts au théâtre (il intègre la Royal Shakespeare Company, joue au Royal Court Theatre) avant d'embrasser une carrière télévisuelle. L'acteur se souvient de sa rencontre avec Gary Sherman : « Tu n'as pas vraiment de script. Tu n'as qu'une seule réplique "Fermeture des portes !" ». Sur le plateau, Armstrong partait toujours d'une situation et démontrait sa capacité d'improvisation à partir de cette fameuse réplique.

 

Gary Sherman, qui travaille dans la même boîte de pub que Jonathan Demme à l'époque, lui fait lire le scénario du Métro de la mort (co-écrit avec Ceri Jones). Le futur réalisateur du Silence des agneaux (qui aurait été le producteur du film si Roger Corman ne l'avait pas pris sous son aile aux États-Unis) lui file alors le contact du producteur Paul Maslansky. Les producteurs exécutifs Jay Kanter et Alan Ladd Jr. embarquent à leur tour dans l'aventure. En compagnie du réalisateur, ils échangent de précieux souvenirs comme défendre le projet auprès de la Rank Organisation (un groupe puissant qui détient le monopole de la distribution comme celui de la production à l'époque) ou se rappeler l'authenticité au sein d'une communauté d'acteurs que l'on ne retrouvera plus aujourd'hui.

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