24 juillet 2025 - 16h15

Les 4 Fantastiques : premiers pas

VO
The Fantastic Four : First Steps
année
2025
Réalisateur
InterprètesPedro Pascal, Vanessa Kirby, Ebon Moss-Bachrach, Joseph Quinn, Ralph Ineson, Julia Garner
éditeur
genre
sortie
23/07/2025
notes
critique
6
10
A
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Après avoir lancé avec brio la phase 4 du MCU en produisant et en réalisant la surprenante série WandaVision, Matt Shakman s'est vu confier une nouvelle mission complexe par Marvel : lancer la phase 6 en réalisant Les 4 Fantastiques, après une phase 5 globalement ratée. L'homme, qui n'a réalisé que le film Hell Town au milieu de dizaines d'épisodes de séries, devait donc avoir une certaine pression sur les épaules. Si sa proposition ne manque pas de qualités, elle est aussi remplie de défauts qui laissent à penser qu’il aurait peut‑être dû rester cantonné aux séries.

 

Pourtant, cette nouvelle tentative d’adapter sur grand écran le célèbre groupe de super‑héros Marvel démarre bien. Les premières minutes nous introduisent avec dynamisme et efficacité au quatuor qui est seul à protéger des menaces l’une des nombreuses versions alternatives de la Terre. La popularité du groupe auprès de la population est massive et la dynamique globale change un peu : l'arène se situe dans une ville de New York à la délicieuse ambiance rétrofuturiste plutôt que dans un pur modernisme vu et revu.

 

 

This is (galact) us

Avec Les 4 Fantastiques, Marvel propose sa partition visuelle la plus intéressante depuis la série Loki. Les décors, objets et costumes sont un délice, de même que la musique de Michael Giacchino qui propose ici sa partition la plus marquante et enlevée depuis The Batman. La mise en scène est également par moments réussie (notamment dans l'espace), quand elle n'est pas gâchée par un montage un brin épileptique. Ce premier film de la phase 6 a une personnalité visuelle et audio indéniable, et cela fait plaisir dans un MCU souvent très générique. Dommage que tout le reste ou presque soit raté.

 

Si le groupe des 4 Fantastiques en lui‑même est bien caractérisé, en appuyant plutôt bien sur le sens de la famille qui le porte, on ne peut pas en dire autant de ses membres individuellement. Le film tente bien de leur donner un peu de personnalité et d’épaisseur, mais le tout va trop vite et s’avère trop chargé en événements pour que cela suffise. Tout le long métrage va d’ailleurs trop vite, et plusieurs fois on ressent que le projet, probablement plusieurs fois réécrit et remonté (les faux raccords sont légion…), aurait plutôt mérité d’être une série.

 

Cela aurait permis d'étoffer les personnages, dont la Surfeuse d’Argent, tristement anecdotique. Et de crédibiliser le scénario qui va beaucoup trop rapidement en besogne à plusieurs reprises, éliminant toute envie de croire à l'impossible. Ce manque de cohérence, de logique, ou de crédibilité dans l’action ou les décisions de nos héros, est notamment dû au (trop) grand méchant du film, Galactus.

 

 

Un film qui fait hélas tiquer

Beaucoup trop puissant et obligeant les scénaristes à faire des pirouettes improbables pour réussir à le gérer, on aurait préféré voir remplacer Galactus par un antagoniste à taille humaine et éviter ainsi bien des sorties de route. D’autant que ses motivations et son attitude sont ici parfaitement génériques. Ce n'est pas un méchant Marvel qui restera dans les annales, et c'est bien dommage.

 

Cerise sur le gâteau de la déception, Les 4 Fantastiques ne raconte rien. S’il tente péniblement de délivrer un message d’espoir comme Superman (qui transmet d’autres messages en passant, lui), contrairement à ce dernier, celui-ci tombe à plat. La faute à des dialogues rarement inspirés (le discours de Jane face à la population…), à un léger surjeu de temps à autre et à un manque d’émotions global. Thunderbolts avait au moins le mérite d’avoir un peu de fond et de tenter quelque chose.

 

Heureusement pour lui, le film de Matt Shakman propose tout de même quelques moments efficaces qui lui permettent, avec son identité forte qui rappelle véritablement les comics à l’ancienne, de ne pas tomber parmi les pires films Marvel. On aurait cependant apprécié quelque chose de plus réussi et surtout de moins creux pour lancer une nouvelle phase. La forme, c’est bien, mais un peu de fond, ça ne ferait pas de mal non plus.

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The Fantastic Four : First Steps
Prix : 29,99 €
disponibilité
26/11/2025
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 114', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Italien Dolby Digital Plus 7.1
Allemand Dolby Digital Plus 7.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, allemand, espagnol, danois, finnois, italien, norvégien, polonais, suédois, tchèque, néerlandais
8.5
10
image

Étant donné l'aspect esthétique primodial pour le film, son ambiance, sa direction artistique et ses décors rétrofuturistes assez étonnants, il faut bien l'avouer, c'est bien sûr l'image qui profite en priorité de cette 4K HDR Dolby Vision assez chic et élégante. Les couleurs légèrement vintage sont à la fois douces et toniques (pas facile de trouver le bon équilibre, bravo), et si certains ne prêteront pas forcément attention au travail sur les textures, ils le ressentiront forcément. Les carnations sont naturelles et crédibles, les noirs vraiment excellents, avec en plus une belle impression de profondeur et de relief tout au long du film. Ce n'est donc pas une 4K d'esbroufe mais davantage une belle cerise sur un gâteau déjà délicieux. 

On regrettera seulement l'absence de séquence Imax, en particulier pour le méchant Galactus qui aurait pris une autre ampleur avec le changement de ratio comme au cinéma, ou encore quelques scènes sombres un peu moins lisibles. On sent réellement que le parti pris a été la qualité plutôt que la quantité. Pour une fois chez Marvel, aurait‑on envie de dire.

8
10
son

La piste audio VO de cette édition 4K met en avant une immersion totale avec un mix Dolby Atmos pêchu et dynamique la plupart du temps, mais aussi avec quelques phases davantage rétro donnant la place à des effets sonores eux aussi typés années 60/70. 

 

Rassurez‑vous, la piste Dolby Atmos déploie une puissance et une ampleur remarquables, immédiatement perceptibles dès les premières notes signées Michael Giacchino. Le thème principal, porté par des basses bien solides, injecte une véritable énergie au récit et vient soliciter en masse le canal LFE. Les dialogues restent quant à eux d’une grande propreté, toujours nets et clairs, même dans les scènes les plus chargées.

 

Pour contrer sans doute le jeu volontairement « rentré » des comédiens, en mode héros du quotidien (parti pris qui apparaît carrément plat en version française), la spatialisation s’avère particulièrement vivante : la scène sonore vibre, s’ouvre largement et exploite pleinement les surrounds avec un mélange constant d’effets précis et de nappes enveloppantes.

 

Quant aux canaux hauteur du Dolby Atmos, ils participent autant à la verticalité des environnements qu’à la localisation millimétrée de certains effets. La séquence de la fuite dans l’espace face à Galactus en est le plus bel exemple.

7
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur Matt Shakman et du chef décorateur Kasra Farahani
- À la rencontre de la première famille (9')
- Futurisme fantastique (13')
- Par-delà les frontières (10')
- Bêtisier (3')
- Scènes coupées (6')

Des compléments pas tous au même niveau mais suffisamment sympathiques pour avoir envie de pousser un peu plus loin. Ce sont surtout les commentaires audio de Matt Shakman et du décorateur Kasra Farahani qui intéresseront les fans avec moult secrets de tournage sur le design, les effets spéciaux (pas un plan sans effet dans tout le film), ou encore le bébé (en réalité, de multiples bébés et une version numérique de l'un d'entre eux pour tous les plans un peu cachés). Le ton est posé et le débit dense, on apprécie l'exercice.

 

Un peu plus loin dans ces bonus, c'est esthétique rétrofuturiste qui est analysée par l'équipe du film, son esprit mid‑century et ses influences. Cette fois, les fans de design et de déco seront aux anges, ils apprécieront le travail dingue des départements déco qui ont poussé très loin, mais alors très loin, le souci du détail. Le film est remarquable à ce titre. On en aurait aimé davantage avec toutes les étapes revélées.

 

Enfin, l'équipe dévoile comment elle a adapté à l’écran des personnages complexes. Et comment Les 4 Fantastiques ont déjà sauvé Marvel, il y a bien longtemps…



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