22 juillet 2025 - 10h42

Mobland saison 1

année
2025
Créateur
InterprètesTom Hardy, Helen Mirren, Pierce Brosnan, Paddy Considine, Joanne Froggatt
plateforme
genre
disponibilité
30/05/2025
notes
critique
5
10
A
soutenir

N’est pas Taylor Sheridan qui veut (Lioness, Yewlowstone, 1923, 1883Landman, Tulsa KingMayor of Kingstown). Et à force de multiplier les projets sur tous les fronts, Guy Ritchie finit par diluer son style et son exigence. Avec Mobland, série créée par Ronan Bennett (Top Boy, The Day of the Jackal) et coproduite par Ritchie ‑qui en réalise les meilleurs épisodes‑ on espérait un thriller mafieux nerveux et stylisé, porté par un casting cinq étoiles. Tom Hardy, Helen Mirren, Pierce Brosnan : sur le papier, il y avait largement de quoi s’emballer. Et pourtant.

 

The Donovans devient les Harrigan

La série suit la famille Harrigan, à la tête d’un syndicat du crime londonien aussi puissant que dysfonctionnel. Lorsque le petit‑fils se met à faire des vagues par son attitude désinvolte et violente, l’équilibre interne s’effondre peu à peu, jusqu’à déstabiliser tout le milieu du crime organisé. Harry (Tom Hardy), le fixeur de la famille, se retrouve alors à tenter de recoller les morceaux. Mais entre sa propre famille et l’inconstance de ses patrons, la tâche vire rapidement au cauchemar. Problème : Mobland ressemble davantage à une version low‑cost de Ray Donovan (et pour cause, elle devait au départ être liée à la série Ray Donovan de Showtime et s'appeler The Donovans, avant de devenir une série indépendante) qu’à une véritable relecture du genre gangster.

 

Sans doute le plus beau rôle de Tom Hardy

Certes, la série maîtrise plutôt bien l’art du cliffhanger, ce qui suffit à maintenir une tension relative d’épisode en épisode. Mais pour le reste, c’est le vide. Les personnages gesticulent comme des diables mais manquent cruellement de profondeur, les intrigues secondaires sont à peine amorcées, rarement conclues, et l’écriture peine à dépasser le cliché.

 

Tom Hardy et Helen Mirren s’en sortent avec brio ‑lui taiseux et intense, elle impériale et glaciale‑ mais Pierce Brosnan cabotine en roue libre jusqu’à en devenir franchement lassant. Les personnages sont tellement caricaturaux que l’on n’y croit jamais vraiment. Et dans un univers mafieux déjà surexploité à la télévision (Sopranos, Peaky Blinders, Gangs of London…), la comparaison ne joue clairement pas en faveur de Mobland qui d'emblée fait penser à un comics sous acides.


La forme mais pas le fond

La mise en scène est parfois inspirée, mais trop souvent statique, voire baclée (voir la séquence en moto, risible). Le rythme s’essouffle dès la moitié de la saison, avec des épisodes qui étirent inutilement l’action au point que l’on se demande parfois si même Tom Hardy ne commence pas à s’ennuyer.


Mobland avait tout pour plaire avec son décorum purement british mais rate l’essentiel : un scénario solide, des personnages consistants et une vision claire. On entend déjà les défenseurs de la série promettre que « la saison 2 changera tout ». Mais à ce rythme‑là, on se retrouvera vite en saison 7 avec l’impression d’avoir été menés en péniche plutôt qu’en hors‑bord. Dommage.

sur les réseaux
proposer une vidéo
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !