Peacemaker saison 2
Quel plaisir d'enfin retrouver Peacemaker et sa bande de bras cassés, trois ans après sa première saison. Il faut dire que depuis, le DCU de James Gunn a été annoncé et que ce dernier a probablement dû revoir ses plans pour intégrer sa série à l’ensemble à partir de cette saison 2. Pour mémoire, Peacemaker est une série dérivée du film The Suicide Squad (appartenant au feu DCEU) et se déroule dans la continuité de l’ensemble de l’univers DC.
Par ailleurs, si la saison 1 restait assez sagement dans son coin, cette saison 2 n’hésite pas à multiplier les références directes à The Suicide Squad et même au tout récent Superman. L’objectif est clair : bien lier l’ensemble et passer à la suite en faisant fi du reste du DCEU. En témoigne par exemple une scène de la saison 1 où la présence de la Justice League du DCEU était suggérée, mais finalement remplacée en saison 2 par le Justice Gang du DCU.
Fight the System of a Down
Cette saison 2 reprend quelques mois après la fin de la première et nos héros vont mal. Tous au fond du trou malgré leur sauvetage de la planète, ils peinent à trouver un but à leur vie. Gunn aime les personnages rejetés et cassés, cette saison ne fait assurément pas exception. La dépression est le mot d’ordre, et l’intrigue se veut encore plus resserrée, à hauteur d’hommes et de femmes. Si vous avez apprécié Thunderbolts et ses héros dépressifs chez Marvel, voilà de l’excellent rab’.
Sans trop en dire, cette saison 2 de Peacemaker n’a cette fois recours à aucun vrai grand méchant ou menace cachée. Chris est notamment rattrapé par les événements de The Suicide Squad, tandis que le héros, toujours porté par le fort sympathique et toujours plus convaincant John Cena, a l’occasion de sérieusement s’épaissir au fil des épisodes. Cela est spécialement permis par sa relation complexe avec Harcourt et la découverte d’une dimension parallèle qui le fait voir sa réalité compliquée sous un œil encore plus critique. Le macho pas très futé laisse place à un homme rongé (et pas toujours très futé), et c'est la principale réussite de cette saison.
The Twilight Bone
Peacemaker n’est évidemment pas du Shakespeare, mais cette saison très mélancolique a un peu plus de fond que la précédente, sans jamais oublier d’être satirique, violente, graphique, drôle et décalée (un nouveau générique d’ouverture absurde est de la partie, pas de panique). On apprécie notamment les nouveaux personnages secondaires, permettant régulièrement d'aller toujours plus loin dans l'absurde. Gunn oblige, les passages musicaux sont également légion et il s’amuse, tout simplement. Nous avec. Mais le créateur, à l’écriture et à la réalisation pour une grande partie de la saison 2, a aussi des choses à dire.
Que cela passe par des dialogues efficaces entre personnages déprimés, ou des situations dont nous ne préférons rien dire, plusieurs messages discrets (ou pas du tout) sont là pour donner plus de saveur à une sauce qui prend et qui rappelle parfois la recette de The Boys. L’attente en valait assurément la peine et cette saison 2 donne toujours plus envie de croire dans le projet à grande échelle de James Gunn, même si l’homme n’est jamais meilleur que quand il s’intéresse aux plus petits, comme il l’a déjà démontré dans Les gardiens de la galaxie. Quel avenir pour Peacemaker et ses compères désormais ? Le suspense est total, mais nous avons hâte de le savoir.
