par Laurence Mijoin
01 décembre 2011 - 12h49

Stake Land

année
2010
Réalisateur
InterprètesConnor Paolo, Nick Damici, Kelly McGillis, Michael Cerveris, Danielle Harris, Sean Nelson
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Les États‑Unis sont frappés par une terrible épidémie. Des vampires ont envahi le pays, plongé dans l’apocalypse : les survivants fuient, abandonnant villes et villages, où les cadavres envahissent les rues. Dans ce monde désolé, un chasseur de ghoules a pris sous son aile Martin, un adolescent dont la famille a été décimée. Ils avancent en direction du Canada, plus particulièrement d’un territoire baptisé Nouvel Eden, seul endroit qui pourrait leur permettre de survivre…

La bonne réputation que se traînait Stake Land depuis son passage dans les festivals de films de genre nous avait laissé penser qu’on tenait là une production forcément au‑dessus du lot, malgré son petit budget. C’est d’ailleurs ce qu’elle pouvait nous laisser croire en apparence, avec sa photo léchée, sa mise en scène très « indé » et sa volonté de se démarquer nettement du genre auquel elle appartient : celui du film fantastique post‑apocalyptique.

Mais pour trouver sa propre identité au sein d’une tendance cinématographique rebattue, il ne s’agissait pas seulement de remplacer par des vampires les extraterrestres de l’émouvant Monsters, les cannibales de La route, les infectés de The Crazies ou d’Infectés ou encore les zombies de Diary of the Dead de Romero (pour ne citer que celui‑là). Non, pour que Stake Land ne passe pas pour un film opportuniste, il aurait fallu de l’inédit, de l’original (ce qu’a réussi à faire Monsters avec un budget minime).

Mais pas seulement. Il aurait aussi fallu du corps et de l’esprit à ses protagonistes. S’essayant au fantastique réflexif, le réalisateur Jim Mickle et son coscénariste Nick Damici (qui interprète Mister, le chasseur de vampires) passent par des subterfuges pour masquer le manque de profondeur de leurs personnages. Les liens qui unissent la petite troupe ne sont ainsi jamais explorés, et le jeu des acteurs ne parvient pas à compenser ce manque de caractérisation.

Enfin, la bonne idée du film ‑mettre en scène un groupuscule d’extrémistes chrétiens qui seraient encore plus redoutables que les vampires et ainsi capitaliser sur un « folklore » associé à l’Amérique profonde‑ n’est pas exploitée à sa juste valeur, les méchants manquant d’envergure et de verve pour pousser plus loin le discours sur les dérives de la religion, tout juste esquissé.

Le cul entre deux chaises, Stake Land veut à la fois jouer la carte de l’horreur frontale tout en semblant prétendre à une sélection à Sundance. Mais il échoue hélas sur les deux tableaux. On reconnaîtra tout de même au réalisateur sa volonté de soigner sa forme et son envie de faire de la belle image.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
04/10/2011
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
8
10
image
De prime abord, on pourrait croire à un Blu-Ray, cette copie DVD assurant à bien des niveaux. Ainsi, on peut apprécier pleinement la photo aux teintes hivernales et les nombreux effets de particule (brouillard notamment), parfaitement restitués et d'ordinaire obstacles délicats pour la compression. Le niveau de piqué est quant à lui appréciable, tout comme la profondeur de champ. Enfin, les aplats de couleur sont stables et denses, à l'instar des noirs, d'une belle profondeur.
7
10
son
Les deux pistes 5.1, VF et VO, sont assez similaires : une belle présence du subwoofer, des aigus fins, un bon équilibre entre musique et dialogues, mais la spatialisation s'avère assez timide, avec assez peu d'effets pétaradants et de bruits d'ambiance sur les canaux arrière. Le mixage est équivalent pour les deux versions, et même si l'on préfère la piste anglaise pour le naturel des voix, les inconditionnels de la VF y trouveront leur bonheur avec des doublages très corrects.
5
10
bonus
- Sept Webisodes de Stake Land (33')
- Le journal de bord de Jim Mickle en préproduction (14')
- Stake Land, les effets spéciaux (2')
- Bande-annonce
Avant d'être un film, Stake Land a d'abord existé sous forme de Websérie dont sept Webisodes sont ici proposés, présentant en quelques minutes chaque personnage du film. Le supplément le plus intéressant est le journal de bord, qui revient, en une quinzaine de minutes, sur la genèse du projet, présentant de manière succincte mais efficace la préproduction : repérage des différents lieux de tournage, essais des acteurs, tests des effets spéciaux, répétitions des « vampires » et travail de leur gestuelle… Enfin, le court bonus sur les SFX offre une comparaison des plans avant et après les incrustations. Budget limité oblige, certaines se remarquent. D'autres passent inaperçues. Tout comme certaines séquences nocturnes, tournées en plein jour. Globalement du beau travail.
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