Star Trek : Strange New Worlds saison 3
Après la série Star Trek : Discovery qui a divisé la critique, CBS Studios a souhaité revenir à quelque chose d’un peu plus classique avec Star Trek : Strange New Worlds. Initialement très rafraîchissante, celle-ci se veut davantage inspirée par les anciennes séries de la licence dans sa structure, avec de nombreux épisodes assez indépendants les uns des autres, reposant un peu moins sur une trame générale. La série, qui vient de terminer la diffusion de sa troisième saison sur Paramount+, a déjà été renouvelée pour des saisons 4 et 5 qui seront les dernières. Elle peut donc voir tranquillement venir sa conclusion.
Cela se sent assurément dans cette saison 3 qui prend son temps pour avant tout s’amuser et varier les plaisirs avant d’attaquer, on l’imagine, les choses sérieuses dans quelques années. Épisode zombies ? Check. Épisode réalités parallèles ? Check. Épisode façon enquête dans les années 60 ? Check. Épisode façon documentaire ? Check. Dans certains épisodes un peu décalés, voire drôles, Star Trek : Strange New Worlds S03 va même jusqu’à parfois rappeler la méconnue The Orville, réjouissante parodie/hommage à Star Trek.
Un Enterprise qui ne connaît pas la crise
En dehors de quelques exceptions, notamment ses premier et dernier épisodes, cette saison 3 navigue en mode croisière. On a souvent l’impression que les événements tombent en rafale sur l’équipage de l’Enterprise, qui passe son temps à réagir plutôt qu’à véritablement agir et explorer. Rien de dramatique tant on est au final diverti, mais le tout manque de liant et de punch. Cette saison 3 en profite aussi pour s’intéresser à ses personnages principaux et surtout secondaires, tous plus charismatiques et sympathiques les uns que les autres. Ces derniers gagnent un peu plus d’épaisseur mais ne font pas forcément avancer un récit, qui manque par ailleurs de continuité et surtout d’enjeux pour réellement passionner.
Cette saison 3 se trouve aussi en manque d’équilibre. Le personnage de Spock prend beaucoup de place pour cause de multiples romances (oui, multiples) qui peuvent faire soupirer dans les premiers épisodes, avant de se calmer, pour un temps… Le capitaine Pike est aussi en retrait plusieurs épisodes, tandis qu’un certain Kirk se montre heureusement de plus en plus pour préparer doucement l’inévitable suite.
Vulkain vaut mieux que deux tu l’auras
Une chose qui ne change pas en revanche dans Star Trek : Strange New Worlds, c’est à quel point la production est toujours aussi propre. Qu’il s’agisse des décors, des lumières, des costumes ou des effets visuels, les artistes du show savent toujours y faire pour flatter la rétine dans la moindre scène, rappelant parfois Foundation. Cela n’empêche pas de temps à autre de s’ennuyer poliment, notamment devant une énième scène d’explication aussi bavarde que pseudo‑scientifique pour résoudre un problème rencontré par l’équipage. Quelques deus ex machina, parfaitement dans l’esprit de la saga mais un peu fainéants, font aussi tiquer.
Espérons que pour ses deux dernières saisons, Star Trek : Strange New Worlds osera un peu plus s’aventurer dans des terrains plus ambitieux et surprenants, délaissant en passant les romances à outrance de cette saison 3. Si la saison 4 fait comme cette dernière, à savoir office de tampon un peu trop générique en attendant l’explosion finale de la saison 5, il va falloir faire preuve de trésors de créativité pour ne pas ennuyer les spectateurs. Si proche de la fin du voyage, ce serait vraiment dommage.
