par Nicolas Bbellet
02 décembre 2025 - 17h00

Teresa

VO
Mother
année
2025
Réalisateur
InterprètesNoomi Rapace, Nikola Ristanovski, Sylvia Hoeks
éditeur
genre
sortie salle
03/12/2025
notes
critique
5.5
10
A
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© Entre Chien et Loup
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Calcutta, 1948. Mère Teresa attend la réponse du pape l’autorisant à fonder sa propre congrégation, l’ordre des Missionnaires de la Charité, et s’apprête à quitter le couvent. Sœur Agnieszka, qui est pressentie pour lui succéder, va lui faire une terrible révélation. Durant sept jours décisifs qui vont ébranler sa foi, Teresa va forger la décision qui marquera à jamais sa vie.

 

Une femme à l'amer

Présenté à la dernière Mostra de Venise, le film Teresa, avec Noomi Rapace dans le rôle‑titre, a quelque peu décontenancé. Il faut dire que pour sa première réalisation internationale, la cinéaste Teona Strugar Mitevska (venue du documentaire) a surpris par ses audaces stylistiques.

 

Musique rock, voire hard rock, passages quasi surréalistes tout droit sortis d’un giallo, sur‑cadrages à outrance et ascétisme général forment en effet un curieux mélange. D’autant plus que la performance de l’actrice suédoise tend, elle, vers un naturalisme extrême. On l’aura compris, le film est rempli de contrastes, cherchant certainement à mieux faire ressentir les interrogations de son personnage principal à sept jours d’un changement radical. Mais il n’y parvient pas vraiment, malgré la composition de l’actrice qui porte, il faut bien l’avouer, le film entièrement sur ses épaules.

 

© Entre Chien et Loup

© Entre Chien et Loup

 

Portrait de la jeune fille en feu

Faux biopic, Teresa est avant tout le portrait d’une femme tourmentée, prise en étau entre un monde d’hommes (d’Église), ses questionnements sur la foi et ses désirs de femme vaguement suggérés au détour d’une mèche de cheveux ou des bruits de couloir sur son confesseur.

 

Si le parti pris de la réalisatrice de ne pas iconiser son héroïne est louable, elle n’arrive cependant pas à véritablement l’humaniser pour autant. Écrasé sans doute par le poids de son sujet, le film se cherche et n’arrive jamais vraiment à expliquer d’où vient Mère Teresa. On la sent bornée, dure souvent, volontaire aussi, mais son mystère demeure tout au long du film. On est loin d’une œuvre capable de construire brique après brique le piédestal d’une future icône, ou d’un biopic hagiographique. Tant mieux, mais on reste tout de même un peu sur sa faim.

 

Une réalisation rédicale pour un personnage qui ne l'est pas moins

Les renoncements de la religieuse sont palpables, sa foi ébranlée par l’aveu de son amie la fait quelque peu vaciller, mais elle n’évolue pas vraiment durant les sept jours qui composent le film. Et pourtant, elle doit affronter une question essentielle (et très actuelle) : celle de l’avortement.

 

Seule peut‑être, la séquence du rêve délirant, où cet enfant qu’elle n’aura jamais vient la maculer de farine, arrive à fendre l’armure austère de la future Prix Nobel de la paix. Mais au final, c’est peu. On sent que la réalisatrice a essayé d’aller dans une direction on ne peut plus sensible (quand on connaît les positions strictes, voire archaïques de Mère Teresa sur l’avortement), mais sans jamais parvenir et même oser aller au bout de son idée.

 

Heureusement, il y a sa réalisation. Elle ne s’embarrasse pas vraiment des conventions et ces salutaires partis pris sont une véritable bouffée d’air dans un film assez bancal. Ils lui confèrent un charme certain. Mais est‑ce pour cela qu’on lui donnerait le bon Dieu sans confession ?

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