07 octobre 2025 - 18h00

Tron : Ares

année
2025
Réalisateur
InterprètesEvan Peters, Jared Leto, Greta Lee, Jeff Bridges, Gillian Anderson
éditeur
genre
sortie salle
08/10/2025
notes
critique
7
10
A
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Une nouvelle technologie permet de transporter n’importe quelle création du monde virtuel vers le monde réel, mais pendant 29 minutes seulement. Tandis que Julian Dillinger cherche à rendre permanente cette transmutation afin de créer des soldats et des machines de guerre ultrapuissants, la directrice générale d’Encom, Eve Kim, cherche comment améliorer le monde grâce à cette technique.


Tron point n’en faut ?
Autant l’avouer tout de suite, l’auteur de ces lignes est passé totalement à côté du phénomène Tron, n’a pas compris son revival en 2010 avec Tron : l'héritage et est allé voir ce Tron : Ares comme s’il partait à l’abattoir. Et là, surprise : passé un vague résumé incompréhensible pour le profane de la matrice Tron, le film emporte immédiatement l’adhésion, pourvu bien entendu qu’on ne soit pas trop regardant.


Esthétiquement, c’est bluffant. Pas au niveau d’Avatar, tout de même. Mais il y a bien longtemps qu’on n’avait pas vu un univers tel que celui‑là au cinéma. C’est bien simple, on aurait presque aimé que le réalisateur, Joachim Rønning, opte pour la 3D, c’est dire. Les effets spéciaux omniprésents dans ce genre de film ne froissent absolument pas les pupilles, au contraire, et ce nouveau Tron nous emporte à coups de courses de motos futuristes et de corps‑à‑corps d’une beauté à couper le souffle, bien que sans grand suspense. Tron : Ares est avant tout une expérience visuelle et ne le cache pas. Le sound design est lui aussi aux petits oignons, presque au niveau du récent F1, désormais mètre étalon en matière de bruits de moteurs.


On ne saurait d’ailleurs trop recommander aux spectateurs fans de Tron de bien choisir leur salle et son système acoustique.

 

 

Évidemment, il vaut mieux être fan, à défaut de la franchise, au moins du genre pour apprécier au mieux le film que l’on croirait tout de même écrit par un apprenti scénariste. Si vous cherchez un film manichéen sans une once de profondeur, ce Tron : Ares est définitivement pour vous. Heureusement, il ne s’en cache pas. Sans autre prétention que d’en mettre plein la vue et les oreilles, le film se déroule à la vitesse d’une moto lancée à plein régime et bien évidemment, comme souvent avec les blockbusters hollywoodiens actuels, il y a bien 20 minutes en trop. Mais on lui pardonnera. L’histoire se tient et elle n’est pas trop compliquée à suivre malgré un enrobage ésotérique et scientifique assez bavard.

 

Ares sur images ?

Le grand méchant (Evan Peters) est vraiment méchant, la jolie gentille est vraiment jolie et gentille (Greta Lee) et Jared Leto, mi‑Terminator mi‑Pinocchio (deux inspirations très visibles du film), n’est pas si mal que ça. Bien entendu, aucun des acteurs du film ne concourra pour l’Oscar, ni même Gillian Anderson, ni Jeff Bridges, venus en cautions morales de la saga. À leur décharge, les monceaux de dialogues pseudo‑scientifiques mitonnés de philosophie IA n'ont sans doute pas aidé. Le film questionne bien évidemment les intelligences artificielles. C’est à la mode mais ce n’est clairement pas là que le film marquera les esprits. Heureusement, il n’en fait pas des caisses sur le sujet et se focalise sur l’action et les effets spéciaux. On est venu pour cela.


Le réalisateur Joachim Rønning semble s’amuser comme un fou à créer un univers visuel cohérent et à passer sans cesse de la réalité aux profondeurs du monde informatique. Cette dichotomie est parfaitement exploitée par le film, avec quelques petites idées assez sympathiques comme la scène du pixel… Les courses s’enchaînent, l’action aussi, et soudain, on entre dans la Grille, celle du premier opus. On retombe en enfance, le fan service est impeccable, ni trop artificiel, ni trop appuyé (hormis une scène post‑générique annonçant « subtilement » une suite).

 


Trent Reznor n'est pas Daft Punk

Là où le bât blesse, c’est étonnamment du côté de la musique. Difficile, en effet, de surpasser Daft Punk et Tron : l'héritage, on attendait un peu mieux de la bande de Trent Reznor. Nine Inch Nails, pour sa première bande originale, n’est pas à son meilleur. Qu’importe, le style est là, la fulgurance un peu moins.

 

Par bienveillance, nous n’épiloguerons pas sur la scène de destruction assez inutile, tant elle semble artificielle dans un scénario tout de même assez carré. Comme si les blockbusters actuels avaient forcément besoin d’images de villes détruites.


Un film à voir donc si vous avez du temps, l’envie de poser votre cerveau quelques heures, de tester une nouvelle salle Imax. Bref, un film qui promet de bons moments de détente, un peu comme quand on allume sa PlayStation 5.

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